Les interactions verbales entre patient et médecin à l’hôpital St Martin de Porres de Yaoundé et production d’une plateforme intelligente multilingue d’assistance médicale par communication verbale Rodrigue Cheumadjeu Tchouaga cheumadjeu@yahoo.fr Julia Ndibnu Messina Figureé ju_messina@yahoo.fr Audrey Walab audreywalab@gmail.com

Les interactions verbales entre patient et médecin à l'hôpital St Martin de Porres de Yaoundé et production d’une plateforme intelligente multilingue d'assistance médicale par communication verbale Rodrigue Cheumadjeu Tchouaga cheumadjeu@yahoo.fr Julia Ndibnu Messina Figureé ju_messina@yahoo.fr Audrey Walab audreywalab@gmail.com

Les interactions verbales entre patient et médecin à l’hôpital St Martin de Porres de Yaoundé et production d’une plateforme intelligente multilingue d’assistance médicale par communication verbale
Rodrigue Cheumadjeu Tchouaga cheumadjeu@yahoo.fr Julia Ndibnu Messina Figureé ju_messina@yahoo.fr Audrey Walab audreywalab@gmail.com

 

Résumé

Une étude menée au Cameroun, au centre hospitalier St Martin de Porres suite à un entretien avec un médecin généraliste, nous a fait remarquer un ensemble de conduites négatives qui constituent des obstacles à la santé d’un sujet souffrant. Il s’agit entre autres de la durée d’un interrogatoire clinique où le temps de l’échange n’est pas assez convenant pour le répertoriage de tous les symptômes du malade, des examens à faire qui sont parfois trop génériques (et donc fort coûteux si nous nous fions aux déclarations de certains patients) et quelque fois de l’hypocrisie délibérée ou non du patient durant la séance d’entretien avec son médecin ; cet échange pourrait corrompre fortement la qualité du traitement à appliquer. Ces pratiques de contre gré dans la relation médecin-patient aurait des conséquences significatives sur l’état physique, mental ou sanitaire de certains malades .Notre étude ne consistera pas à mener des études purement médicinales mais nous essayerons via des technologies numériques appliquées à la langue utilisée par les patients de résoudre les problématiques sus-présentées en mettant sur pied des modalités pour la construction d’une plateforme (web et mobile) servant pour le recueil de symptômes. C’est pourquoi la méthodologie procède par entretien semi-directif oral avec le patient pour isoler dans sa chaine parlée le sens de ses souffrances en émettant de manière sous-jacente de nouvelles questions pour davantage affiner la nature de sa maladie. Une grille symptomatique en récapitulatif est donc construite en arrière-plan et transmise à un médecin (informateur) pour analyse, ou simplement, pour que le patient bénéficie des premiers soins à distance. Cette solution quoique nécessitant un corpus de symptômes de maladies assez riche et une dérivation en questionnaire, serait une chance pour les malades qui quelques fois mentent consciemment ou non sur leur état de santé (en grand nombre sur les maladies vénériennes). Aussi cette solution numérique pourrait-t-elle contribuer à une amélioration des interactions médecin-patient sur la base de la détection des symptômes précis. Le médecin pourrait ainsi prescrire au patient des examens précis, adapter le traitement au budget du patient et assurer le suivi de ce dernier. Cette contribution trouve son ancrage dans la formation des médecins et des patients à l’usage d’une plateforme mobile de consultation qui met en avant le langage et la langue de consultation à utiliser pendant les entretiens consultatifs. Ce qui justifie de fait le cadre théorique de l’interactionnisme et du socio-constructivisme.

Mots clés

Santé, multilinguisme, plateforme, patient, médecin, distance

Introduction

Les auteurs comme Fourier et Kerzanet (2007 :413) considèrent la communication médecin-malade comme importante au vu

« des transformations du système de santé (prévalence croissante des maladies chroniques, nouvelles modalités de leur prise en charge, évolution de la démographie des professionnels) et la transformation de la place du malade dans le champ de la santé, en lien avec la conception devenue dominante de l’individu comme autonome et responsable placent la relation médecin-malade au cœur de nouveaux enjeux ».

Le patient est au cœur des décisions le concernant. Toutefois, au Cameroun et dans d’autres pays au monde, le malade fait parfois preuve d’hypocrisie lors de la description de sa maladie pendant une consultation médicale. Cette situation induit le médecin en erreur et pourrait susciter un mauvais suivi. En outre, si le médecin ignore le réel mal, il pourrait se nourrir des préjugés pour prescrire des tests ou des médicaments. C’est pourquoi Du Marsais (1797) affirme que “l’ignorance, les erreurs et les préjugés des hommes sont les sources de leurs maux. La vérité est le remède. ” Or, Le problème chez le malade est celui d’une information éclairée car le médecin doit à la personne examinée une information loyale, claire et appropriée sur son état, sur les investigations et les soins qu’il lui propose. Seulement, ces avis sont souvent biaisés du fait de la mauvaise formulation des maux dont souffre le patient, de sa sensation égoïste ou non de régression auprès du médecin qui l’infantilise en quelque sorte, ou plutôt d’une initiative mêlée d’orgueil, de peur, de jugement, de crainte de la part du patient ou même de l’insuffisance d’élocution du malade dans la langue du médecin. Autant de vices peuvent perturber la qualité du traitement infligé au patient.

Le problème de la langue de communication est essentiel quel que soit le lieu de la consultation. Ce frein communicationnel invite les uns et les autres à s’interroger sur deux aspects importants : un lieu de consultation quasi anonyme où le patient pourrait informer son médecin dans l’anonymat s’il le souhaite et une langue de communication comprise par les deux interlocuteurs. La distance pourrait de ce fait ne plus être un frein au bon suivi des malades ; d’où l’objectif de cet article est de produire des modalités de mise en place d’une plateforme mobile sur laquelle le médecin et le malade pourraient communiquer en toute discrétion dans une langue et langage « communs ».

Constat

La coexistence de 263 langues (Bitjaa Kody, 2003) au sein de la société camerounaise le fait que les maladies n’aient pas de préférence dans ces variétés sociolinguistiques, il est d’urgence pour chaque maillon du biotope national, peu importe l’origine ou le recul géographique, d’accéder aux soins à distance par recueil numérique efficace de symptômes, dans la langue la plus appropriée au patient. L’authenticité de la feuille symptomatique ainsi constituée, se verrait moins biaisée.  L’énoncé verbal du patient serait également plus pertinent, crédible et concis car celui-ci ira décrire sa souffrance telle qu’il la perçoit ou la ressent, dans sa langue par excellence (innée ou acquise). Elle ira outre contribuer à promouvoir l’image du multilinguisme au Cameroun. Il faut le rappeler, des malades chroniques mentent par peur d’être jugés par des pairs ou d’être rejetés par la société qui pourtant les abrite sans revendications morales quelconques. Ils mentent parce que le médecin avant d’être le magicien de la cure, est tout d’abord un homme en soi.

Revue de littérature

Des travaux ont été effectués tant dans le domaine du traitement automatique de la parole et du lexique grammaire que dans celui de l’interrogatoire clinique. Naveau (1983) analyse le financement du système de santé britannique à partir du dilemme du prisonnier. Quant à Batifoulier (1997), il utilise le “jeu de l’assurance ”pour saisir les phénomènes de confiance et de réputation. DEREK (1995) applique le jeu de négociation à la répartition d’un budget de soins entre deux patients. Ce dernier auteur n’entre pas dans l’objet de notre travail, en revanche il pourra nous être utile dans un interrogatoire clinique numérique par médecin digital, si, notre travail y repose.  Notons que nous sommes à l’ère des technologies les plus avancées de reconnaissance et de transcription d’ondes sonores dans un lexique identifié. Le géant Google à travers son outil Google translate est la preuve que la machine perçoit les sons que nous émettons sur un alphabet précis. Par ailleurs des langages de programmation comme C# dispose aujourd’hui d’API (Application Programming Interface) facilitant l’intégration de la chaine sonore et même possède des analyseurs sémantiques multilingues puissants.

Le lexique grammaire quant à lui détient la sagesse d’extraction de sens dans un énoncé de patient. Ceci voudrait dire qu’il est déjà possible sur étude du schéma d’arguments de chaque mot ou verbe (selon son poids) d’extraire le sens dans une phrase simple suggérée par le patient. Une illustration a été faite sur ELISA, une technique conceptualisée et développée par 2 scientifiques suédois, Peter Perlmann (investigateur principal) et Eva Engvall à l’Université de Stockholm en 1971, ceci dans un domaine bien circonscrit.

La revue de la littérature retient que la nomenclature linguistique, culturelle et de santé pose un problème dans le suivi du malade qui désire garder une discrétion su sa maladie et communiquer sans frein avec son médecin.

Questions de recherches

Le problème posé dans les lignes précédentes suggère des questions de recherches axées sur la documentation en la matière et surtout sur les conditions d’amélioration de la consultation clinique. Sur la base d’un entretien avec un médecin généraliste de l’hôpital St martin de porres Yaoundé (notre informateur), il a fait part effectivement de la nécessité de recueillir chez le patient ses symptômes réels, en lui déléguant une certaine liberté dans l’expressivité des symptômes de sa maladie. A l’issu de cet échange avec le médecin, il en est ressorti, un ensemble de questionnements entre autre :

  • Comment garantir que l’on aura les bons symptômes venant du patient ?
  • Comment les rendre quasi-exhaustifs ?
  • Comment être sûr que ses traitements nouveaux prendront en compte ses traitements antérieurs
  • Comment être sûr que l’on comprend la langue ou le registre de langue du patient

Ces questions se résument en ces trois questions essentielles :

  • Comment améliorer le crédit d’un interrogatoire clinique dans la relation malade-médecin ?
  • quelles sont les conditions de mise en place d’une plateforme de communication médécin-patient ?
  • quelle(s) langues utiliser à distance et en présentiel ?

Hypothèses et objet de recherche

Trois hypothèses de recherche primordiales voient le jour :

  • Une bonne Description des symptômes garantit une plus grande effectivité dans le traitement de la maladie
  • Un patient libre exprime mieux les symptômes de sa maladie sur une plateforme car il peut conserver son intimité
  • Les langues camerounaises aux côtés des langues officielles servent miieux comme moyens de communication

Cadre théorique

La théorie de la pertinence proposée dans la relation médecin-patient a longtemps été analysée sous l’angle d’un effet d’induction. Le médecin, en tant qu’expert, non seulement produit les biens médicaux, mais formule également la demande du patient. Selon cette analyse, seul le médecin pourrait être considéré comme un véritable décideur car le patient ne fait qu’appliquer ses décisions. Or, le patient peut exercer un contrôle “profane” sur le médecin (F. REIDSON 1960). Il peut mobiliser un certain nombre d’informations (générales ou privées) pour intervenir dans le choix du médecin et la prescription médicale. Le patient doit donc être considéré comme un décideur à part entière. Ainsi, puisqu’il y a deux décideurs, la décision finale est forcément interactive. Chaque acteur prend ses décisions en fonction des choix de l’autre. Or, les sciences sociales disposent d’un outil puissant pour analyser la prise de décision en interaction : la théorie des jeux.

Cet outil est pourtant très peu utilisé en économie de la santé. De plus, les rares applications laissent apparaître une certaine insatisfaction dans la mesure où des faits stylisés fondamentaux se prêtent mal à une analyse en termes de jeux non coopératifs. Ainsi, les études sur l’incertitude médicale font ressortir l’existence d’un réalisme cognitif des acteurs. Dans ces conditions, ils ne peuvent être assimilés, comme le fait la théorie des jeux, à des calculateurs complets, prévoyant en toutes circonstances l’ensemble des conséquences de leurs choix. De même, l’existence d’une éthique professionnelle est un comportement reconnu et aisément testable dans le monde médical. Or, elle interdit de penser le médecin comme un “gamemen” c’est-à-dire un entrepreneur individuel maximisant son utilité et laissant libre court à son opportunisme.

Méthodologie

L’objectif principal du présent article est d’améliorer les conditions de travail et d’usage des langues sur le territoire dans un cadre médical à travers l’usage d’une plateforme. C’est pour cela que notre enquête par entretien (semi-directif) a été effectuée auprès d’un médecin généraliste qui a servi d’informateur le docteur Djeukam joseph au centre hospitalier St martin de Porres. Le choix de ce médecin est basé sur deux principaux points : non seulement sa proximité constante avec les malades, mais aussi parce qu’en tant que généraliste il rencontre des personnes de différentes tranches d’âge, de différentes classes sociales et certainement de différentes background linguistiques. Cet entretien est parachevé au cours d’une autre descente afin de compléter les données présentes.

Également, une enquête par questionnaire a été effectuée sur un échantillon restreint de 20 personnes régulièrement malades ; pas assez représentatif mais est aussi complété.

Résultats de l’enquête

Les résultats sont présentés sous deux angles : celui de l’entretien et celui des questionnaires.

Résultats de l’enquête par interview

En présentant l’essentiel transcrit de ce qui a été dit durant l’entretien de 12 minutes avec le médecin généraliste est présenté en annexe.

A la question de savoir : Quel est le temps moyen que vous passez avec vos patients ? Le médecin affirmé que « ce qui demanderait pour un seul patient une journée entière » mais toutefois il y prenne très peu de temps l’a-t-il dit «  il est donc bénéfique pour le médecin et le patient de réduire ce temps fort élastique » , et que «la durée de nos interrogatoires ne dépasse pas souvent les 5 min », nous comprenons pourquoi il peut se réavérer nécessaire de penser une solution à la qualité de l’interrogatoire pour le recueil de symptômes qui se trouve donc biaisée par souci de performance quelque peu quantitative .Un interrogatoire précis conduirait inéluctablement à un budget utile et proportionnel destiné aux examens ,ceci est confirmé à la question 2 posez au médecin : Que dire des examens que passent vos patients et du budget dont ils disposent  où il souligne clairement le fait que « les symptômes orientent les examens et donc leurs coûts » . Les coûts élevés des examens peuvent être également dus à l’hypocrisie des malades, surtout ou le médecin affirme que « beaucoup de femmes mentent sur leur âge pour ne pas faire partie des ménopausées, il faut donc croire que mentir sur son âge, voudrait dire que l’on peut mentir sur tout, et donc même sur des symptômes d’une maladie » ayant posé au docteur la question de savoir si les femmes mentent : Pensez-vous que tous vos patients durant vos échanges sont toujours honnêtes ? Outre cela, le registre de langue utilisé par le médecin peut être incompris par le malade, qui pourrait ne même pas être locuteur de la langue du médecin, c’est à la question 4 et 5, que le médecin affirmera que « le principe justement est d’atteindre le registre d’élocution du patient pour qu’il se sente rassuré, non pas de combiner un volume de termes plus que spécialisés que pourrait à l’inverse abrutir et même inquiéter le patient » et que « il y’aura moins d’imagination et peut être même moins d’hypocrisie » .En somme à la question 6 celle de savoir : Que pensez-vous d’un possible usage des TIC dans le processus de recueil de symptômes. Le médecin a affirmé que « présenter l’ensemble des symptômes identifiables par la médecine moderne, à vous comme vous m’avez expliqué d’en faire une traduction fidèle dans le sens, dans les principales langues du Cameroun. Pour que cela marche effectivement, le dispositif TIC pourra être comme un guide dans le remplissage d’un formulaire oral (mais faudra qu’il comprenne vraiment) de symptômes qui permettra à coût sur de déterminer la plage de maladies dont pourrait souffrir le patient .Pour ne pas déballer aux patients toutes les questions prévus du formulaire ,C’est le patient qui devra activer des questions du formulaire en fonction de ses réponses à lui .Mais à mon avis ce travail ne peut se faire sans le soutien complet d’un médecin et d’un ensemble d’ouvrables ou bases de données de référence ,pour éviter bien sûr de réinventer la roue » Nous comprenons donc la nécessité d’optimiser moyennant les technologies numériques le processus de recueil des symptômes par création d’une application médecin digital multilingue et portable .

Résultats de l’enquête par questionnaire

A la question 1, celle de savoir : Avez-vous pour habitude de mentir au médecin ? 16% de répondants ont dit n’avoir jamais mentis à leur médecin contre 84% interrogés en résumant nous ont avoué c’est salissant d’être honnête a 100%. Ce qui confirme le vœu de lever cette imprécision dans la relation médecin-patient, de même à la question 2 : Quelle est la durée moyenne de votre interrogatoire avec le médecin ? Inférieur au temps spécifié par le médecin de l’hôpital, ce qui laisse croire que le patient aimerait se sentir plus longtemps avec le médecin, chose possible avec un médecin digital, temps 90% entre 2 et 3 , 10% entre 3 et 4.Votre médecin, relève-t-il toujours tous vos symptômes ? 42% ont répondus absolument et le 58% restants, en reformulant ont dit : le médecin c’est devinette et expérience. Enfin la dernière question : Comment sont les examens que vous passez par rapport à votre budget ? 98% affirme que c’est couteux contre seulement 2% qui affirme que ça l’est vraiment. On peut donc croire au vu de ceci que, l’avenue des NTIC et sa vulgarisation progressive dans nos sociétés serait une chance pour venir à bout de ses tares.

Discussions

L’idée est de proposer aux hôpitaux du Cameroun une solution numérique (mobile ou de bureau) spécialisée dans le recueil de symptômes qui devra presque s’entretenir (de manière semi-directive avec le patient dans les 2 langues officielles et plus loin celles locales) et donc formuler de nouvelles questions au cours de l’échange, ce en fonction des réponses préalables du malade. Cela suppose de la part du malade, un gain de liberté dans la prestation durant l’interrogatoire par le médecin digital, de l’efficacité dans le questionnement et le traitement futur prenant en compte ses antécédents. La plate-forme à mettre sur pied entend donc (procéder verbalement tout en restant libre et fortement interactif) :

  • effectuer son interrogatoire quel que soit le lieu (à la maison, au boulot au travail)
  • Poser des questions d’identification (profil complet au premier échange avec l’application)
  • Poser des questions d’ordre de bien être global via le traitement automatique de la parole
  • Poser des questions ciblées en fonction des réponses globales ou ciblée
  • Réagir dynamiquement et efficacement dans la réponse ou la pose d’une nouvelle question
  • Faire un récapitulatif des symptômes évoqués par le patient (éditable ou à compléter) dans un schéma commun presque formel
  • Transcrire automatiquement cet inventaire dans la langue du médecin
  • Transmettre le rendu transcrit au médecin physique élu spécialisé pour exploitation
  • Assurer la consignation de la trace maladie d’un patient lambda dans le système pour usage avenir ou parental
  • Suggérer des solutions urgentes à court ou à moyen terme avant la rencontre physique d’un médecin
  • Le médecin devrait être disponible 24h/24 aussi bien en ligne qu’à distance
  • Le patient pourrait bénéficier de services du médecin en ligne sur la plateforme dédiée à cet effet
  • Utiliser la langue du patient ou un interprète aussi bien en ligne qu’à distance

Chaque réponse du malade auprès de la plateforme est soumise à une analyse de corpus, étude de l’environnement argumentation des prédicats utilisés dans le discours et donc élection de la bonne phrase dans un corpus verbale d’arrière-plan préparé pour être réalisé (la plus à même d’être posé par tout médecin de spécialité), cela suppose une base de données conséquente dans un domaine sanitaire spécialisé.

Le modèle devra apprendre et se perfectionner de façon autonome (doté d’une intelligence artificielle ) avec le temps et cibler davantage les questions à poser au départ au patient en début d’interrogatoire, toutefois si une telle plateforme voit le jour les malades seront déchargés de la corvée « d’être mise à nu » devant le médecin , et se concentrer sur la descriptions de leur maladie, il pourra augmenter la précision et la richesse dans les réponses de patients , car donnera accès à des informations que l’on ne donne que très rarement aux gens et même parfois au médecin , il pourra être un facilitateur donnant orientations sur les examens à passer et donc économiser du budget .

Conclusion

Au terme de notre étude dans lequel il était question de proposer des solutions pour des interactions libres et fructueuses entre médecin et patients par la création d’une plateforme multilingue d’assistance médicale par la communication verbale, nous avons  au regard de tout ce qui a été fait,  le droit de penser que les nouvelles technologies précisément offertes par la discipline hybride linguistique informatique dans le domaine sanitaire, pourraient être un moyen efficace pour recueillir avec précision et liberté les symptômes d’un sujet souffrant, et permettre à cet effet de faire des prévisions de soins forts déterministes avec prise en compte des antécédents de maladie et garantir ainsi coté patient une économie budgétaire qui tend souvent à exploser et outre, un bien-être durable. Si une telle plateforme voit le jour les malades seront déchargés de la corvée « d’être mise à nu » devant le médecin, et l’on sera capable de réduire la prolifération de certaines maladies ou les éradiquer complètement, afin de réduire le taux de mortalité dans notre pays

Bibliographie

Amati-Melher, J. (2010).  Le multilinguisme dans la cure. Langues et courants sexuels. Presses universitaires de France, 151-176

Authentiqua (2010). Pourquoi les patients mentent-ils aux médecins ?

Bechet, F. (2013). Traitement automatique des langues /traitement automatique de la parole.  Aix-Marseille Université : Laboratoire d’Informatique Fondamentale – lif-cnrs, nancy.

Coriolan (2016). La reconnaissance vocale. https://www.developpez.com/actu/105573/La-reconnaissance-vocale-de-Microsoft-peut-maintenant-rivaliser-avec-des-humains-avec-un-taux-d-erreurs-de-transcription-comparable-ou-inferieur/

Gardent, C., Guillaume B., Falk I. et Périer G. (2005). Le lexique grammaire de m. Gross et le traitement automatique des langues.

Magniez, F. (2008).  La technique ELISA. http://www.technobio.fr/article-18589062.html

Chiland, C. et al. (2006). L’entretien clinique. Paris : PUF

Georges Lanteri-Laura (1982). La connaissance clinique : histoire et structure en médecine. L’Evolution psychiatrique, no 47.

Annexe 1

Question 1 de l’enquêteur : Quel est le temps moyen que vous passez avec vos patients ?

Réponse du médecin : Tout d’abord, il faut comprendre que le recueil de symptômes chez le malade est une tâche s’effectuant par niveaux procédant au préalable par un interrogatoire. Nous recherchons des signes d’altération sur l’état général du patient, puis nous procédons par l’évaluation appareil après appareil à l’instar du cœur , de l’appareil digestif, locomoteur, cardiovasculaire, respiratoire, neurologique, de l’appareil gynécologique et bien d’autres , ce qui demanderait pour un seul patient une journée entière .Sachant que nombre de maladies présentent les mêmes symptômes , il est donc bénéfique pour le médecin et le patient de réduire ce temps fort élastique , sachant notre expérience , nous pouvons en général prévoir le nuage plausible de leur maladie et donc les faire passer un ensemble d’examens conséquents. Soit la durée de nos interrogatoires ne dépasse pas souvent les 5 min.

Question 2 de l’enquêteur : Que dire des examens que passent vos patients et du budget dont ils disposent

Réponse du médecin : Eh bien, nous n’allons pas prétendre identifier à coup sûr et à chaque fois sans examen préalable les souffrances du malade, les symptômes orientent les examens et donc leurs coûts, en faisant l’inventaire des symptômes et des souffrances du malade, on peut énumérer un certain nombre de maladies qui ont une telle manifestation. Cela décuple toujours le coût global des soins pour ses malades qui n’ont peut-être rien, mais heureusement payent toujours tout ! Jusque-là, tous les examens que nous prescrivons ne sont pas toujours tous passer par les malades, Pour cause chacun a déjà sa petite idée de sa maladie à un moment de santé instable, d’aucuns sont définitivement convaincus qu’ils souffrent du paludisme et pas de la typhoïde par exemple.

Question 3 de l’enquêteur : Pensez-vous que tous vos patients durant vos échanges sont toujours honnêtes ?

Réponse du médecin : Difficile à dire pour des maladies ordinaires mais pour  des maladies rares si, néanmoins mentir sur sa santé, c’est fausser les a priori, c’est nous écarter des examens à passer, c’est épuiser du budget, c’est accepter la complication ponctuelles de ses souffrances .Donc à mon avis c’est absurde et très mal indiqué de mentir à son médecin, car autant mieux qu’ils le sachent ses gens (les malades), nous sommes préparés à accepter, comprendre et soutenir nos sujets quel que soit leur état. En gynécologie par exemple, beaucoup de femmes mentent sur leur âge pour ne pas faire partie des ménopausées, il faut donc croire que mentir sur son âge, voudrait dire que l’on peut mentir sur tout, et donc même sur des symptômes d’une maladie. Nous avons aussi , les mythomanes ou les menteurs chroniques qui mentent sans aucune raison au médecin parce que c’est dans leur nature.

Question 4 de l’enquêteur : Qu’en est-il du registre de langue que vous utilisez avec vos patients ?

Réponse du médecin : C’est courant d’avoir des patients très curieux, des gens qui veulent connaître très exactement la nature de leur mal surtout s’il est chronique , du coup on se voit comme ayant l’obligation de lui transmettre notre savoir en la matière, chose n’étant pas forcément dans le langue de spécialité du patient ,donc pas toujours facile , mais nous y arrivons car en pédagogie de la cure, le principe justement est d’atteindre le registre d’élocution du patient pour qu’il se sente rassuré , non pas de combiner un volume de termes plus que spécialisés que pourrait à l’inverse abrutir et même inquiéter le patient.

Question 5 de l’enquêteur : Pensez-vous que la description des symptômes du malade peut être accrue si celui-ci s’exprimait en langue maternelle

Réponse du médecin : Absolument, si je suis locuteur de la même langue, je pense qu’il aurait bien plus de liberté durant l’échange, il y’aura moins d’imagination et peut être même moins d’hypocrisie. Echanger en langues locales a toujours plus de facilité que de s’exprimer dans une langue que l’on a acquise, d’ailleurs il m’arrive de causer avec les patients de la famille en langue, on les sent moins stressés, plus précis et plus confiants

Question 6 de l’enquêteur : Que pensez-vous d’un possible usage des TIC dans le processus de recueil de symptômes. (Elucidation au médecin de la logique fonctionnelle du programme à mettre en œuvre)

Réponse du médecin : Déjà, j’ignore si de tels solutions numériques sont réalisables, cependant sur le principe, il est possible d’énumérer la grille des maladies que nous connaissons au 21ème siècle et présenter l’ensemble des symptômes identifiables par la médecine moderne, à vous comme vous m’avez expliqué d’en faire une traduction fidèle dans le sens, dans les principales langues du Cameroun. Pour que cela marche effectivement, le dispositif TIC pourra être comme un guide dans le remplissage d’un formulaire oral (mais faudra qu’il comprenne vraiment) de symptômes qui permettra à coût sur de déterminer la plage de maladies dont pourrait souffrir le patient .Pour ne pas déballer aux patients toutes les questions prévus du formulaire ,C’est le patient qui devra activer des questions du formulaire en fonction de ses réponses à lui .Mais à mon avis ce travail ne peut se faire sans le soutien complet d’un médecin et d’un ensemble d’ouvrables ou bases de données de référence ,pour éviter bien sûr de réinventer la roue

Annexe 2 Récapitulatif

RÉPONSES
QUESTIONS
Malade habituel 1 (Homme:20-30)
Malade habituel 2   (Homme:40-50)
Malade habituel 3 (Femme:40-50)
Avez-vous pour habitude de mentir au médecin ?
Non, mais si cela porte atteinte à ma dignité, je peux oui
Jamais à un médecin de genre masculin, avec une femme ça ne peut arriver
Non, sauf pour des maladies qui font honte
Quelle est la durée moyenne de votre interrogatoire avec le médecin
2à3min
3à4min
2à3min
Votre médecin, relève-t-il toujours tous vos symptômes ?
Oui, il en rajoute même, nous voulons juste guérir donc si le traitement peut même prévenir certaines maladies, sans problème
Etant donné que je suis régulier, ils me connaissent tous dans ce centre hospitalier, ils connaissent ma maladie donc, pas besoin !
Il semble lire dans ma tête, pour moi, il voit toujours juste, c’est son métier
comment sont les examens que vous passez par rapport à votre budget
Je dépense parfois beaucoup pour des examens négatifs
Trop cher et parfois c’est négatif
La santé n’a pas de prix !!

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