Adel Bouras, Jean Sylvain Bekale Nze, Jacques Ginestié, Bernard Hostein éditeurs
Sous le patronage de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie de la République Tunisienne; Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture United Nations for Éducation, Science and Culture Organisation
Partenaires
Il a été réalisé grâce à l’aide et aux financements des partenaires suivants :
- Institut Supérieur de l’éducation et de la formation continue Tunis
- École Supérieure des Sciences et Technologies de Tunis Tunis
- Association Tunisienne de Pédagogie Universitaire Tunis
- École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique Libreville
- Institut Universitaire de Formation des Maîtres Aix-Marseille
- UNESCO Paris
- BREDA-UNESCO Dakar
- Ministère des affaires étrangères, Institut Français de Coopération Tunis
Comité scientifique
Président
- Ginestié Jacques (Aix-Marseille Université ; France)
Membres :
- Virginie Albe (ENFA de Toulouse ; France)
- Marcus Balintulo (Université Cape Teknicon ; Afrique du Sud)
- Jean Sylvain Bekale Nze (ENSET de Libreville ; Gabon)
- Tawfik Benabdallah (ENSET ; Algérie)
- Ahmed Ben Cheikh Larbi (ESSTT ; Tunisie)
- Nadia Benjelloun (LIRDIST ; Maroc)
- Teeluck Bhuwanee (UNESCO-BREDA ; Ile Maurice)
- Émile Bih (IPNETP ; Côte D’Ivoire)
- Habib Bouchriha (FST ; Tunisie)
- Adel Bouras (ISEFC Tunis et ISET Nabeul ; Tunisie)
- Jacques Brisoux (Université de Montréal à Trois-Rivières ; Canada)
- Ahmed Dhouib (ENIT ; Tunisie)
- Bernard Hostein (IUFM d’Aquitaine ; France)
- Hervé Huot-Marchand (UNESCO-BREDA ; Sénégal)
- Jilani Lamloumi (ESSTT ; Tunisie)
- Christian Mouity (ENSET Libreville ; Gabon)
- Néjib Talmoudi (CENAFFIF ; Tunisie)
- Turid Trebbi (Université de Bergen ; Norvège)
Comité d’organisation
Président
- Adel Bouras (ISEFC, ISET Nabeul, Tunisie)
Coordonnateurs
- Jean Sylvain Bekale Nze (RAIFFET, ENSET Libreville, Gabon)
- Ahmed Ben Cheikh Larbi (ESSTT, Tunisie)
- Jacques Ginestié (IUFM Aix-Marseille, France)
Membres
- Lamia Abbassi (ISEFC, Tunisie)
- Hassine Ben Fekih (ISEFC, Tunisie)
- Chiraz Ben Kilani (ISEFC, Tunisie)
- Adel Ben Taziri (UVT, Tunisie)
- Helmi Ahmed El Kamel (UCP, Tunisie)
- Ghassen Hanchi (ISEFC, Tunisie)
- Tahar Khaldi (IMSET, Tunisie)
- Ilhem Mediouni (ISEFC, Tunisie)
- Mondher Tangour (ESSTT, Tunisie)
Rapport final du colloque
Ce rapport a été élaboré par Babacar Gueye (rapporteur général) et Virginie Albe, Alexis Belibi, Hervé Huot-Marchand, Bernard Hostein, Christian Mouity (rapporteurs). Placé sous le patronage de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie, le second colloque international du RAIFFET sur le thème Éducation Technologique, Formation Professionnelle et lutte contre la pauvreté (EFTP) organisé par l’ISEFC en collaboration avec d’autres partenaires, s’est tenu à Hammamet du 15 au 18 Avril 2008. Ont participé à ce colloque environ une centaine de participants dont des représentants d’organisations internationales telles que l’UNESCO, des chercheurs en éducation et en didactique des disciplines, des personnels chargés de l’éducation, des étudiants, des institutions de formation. Les participants viennent de trois continents représentés par dix-huit pays.
Cérémonie d’ouverture
La cérémonie d’ouverture a enregistré les allocutions prononcées par les personnalités suivantes :
- Monsieur Adel Bouras, secrétaire général du colloque
- Monsieur Jean Sylvain Bekale Nze, Président du RAIFFET
- Monsieur Jacques Ginestié, Président du Comité scientifique
- Monsieur Teeluck Bhuwanee, Représentant UNESCO
- Monsieur Mohamed Kameleddine Gaha, Directeur de l’ISEFC
- Monsieur Jilani Lamloumi, Directeur général des études technologiques, MEN
- Monsieur Ahmed Hedhli, Directeur de l’ESST
Toutes les intervenants ont noté dans leurs interventions le rôle de plus en plus prédominant que doit jouer l’EFTP dans la lutte contre la pauvreté dans le monde. En effet, on a pu relever que le développement durable devait s’enraciner socialement et s’inscrire dans une perfective d’évolution, en s’appuyant sur les acquis qu’apporterait aux jeunes l’EFTP dans un monde de plus en plus difficile. Les intervenants ont tous exprimé leur espoir de voir les débats du présent colloque apporter un souffle nouveau aux différentes actions engagées par les pays africains en matière d’EFTP.
Réunion du conseil scientifique
Après la cérémonie d’ouverture, le conseil scientifique s’est penché sur la conduite des travaux, l’instauration du palmarès des jeunes chercheurs, la désignation des rapporteurs, Babacar Gueye, Alexis Belibi, Christian Mouity, Virginie Albe, Hervé Huot-Marchand, Bernard Hostein. Le rapporteur général est Babacar Gueye.
Rapport final du colloque
Les travaux
Les travaux scientifiques du colloque se sont déroulés dans un esprit de partage, d’échanges fructueux. Les dits travaux ont été organisés en séances plénières et en ateliers autour des quatre thèmes suivants :
- Acculturation technologique et promotion de l’égalité des chances,
- Quelle formation professionnelle pour accompagner le passage d’une activité de subsistance à la petite entreprise ?
- Quelle relation formation emploi pour une solution éducative et d’insertion formation ?
- Organisations scolaires et compétences professionnelles.
Au total, quatre tables rondes, une conférence plénière sur l’impact de l’implantation d’organisations d’éducation technologique et de formation professionnelle dans la lutte contre la pauvreté. Seize ateliers et soixante-dix communications ont analysé les enjeux du développement de l’EFTP face à la lutte contre la pauvreté. Le concept de la pauvreté est particulièrement vif ; il pose quelques présupposés politiques, idéologiques qui devraient aussi faire l’objet de questionnements et de réflexions.
Le thème I – Acculturation technologique et promotion de l’égalité des chances – a donné lieu à une première table ronde portant sur des expériences contribuant à une acculturation technologique. Étant entendu que l’émergence d’une éducation technologique pour tous est aussi une condition importante du développement, il s’agit de procéder à des ruptures qui permettront par exemple d’introduire dans l’enseignement général une éducation technologique permettant de construire des connaissances de base et de développer une culture de la citoyenneté ancrée sur le monde contemporain tout autant que sur les enjeux de développement durable. Se posent alors les questions liées aux programmes de formation, aux méthodes d’enseignement, au développement des passerelles entre les différents niveaux de formations. L’adaptation des référentiels de formation aussi bien aux réalités locales qu’à une véritable logique de métiers ou au renforcement des partenariats avec les entreprises apparaît comme essentielle. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de réduire le déphasage entre la théorie et la pratique et d’intéresser davantage les apprenants y compris les filles aux savoirs technologiques dès l’école de base.
Les interventions du thème 2 – Quelle formation professionnelle pour accompagner le passage d’une activité de subsistance à la petite entreprise – ont mis l’accent sur l’évolution technologique. Ces nécessités de changement imposent des évolutions des curricula afin de mieux prendre en compte les dynamiques nécessaires à la création par les élèves de leur propre entreprise. Il s’agit de sortir des logiques de l’État providence et donc de mettre en valeur les petits métiers tout autant que l’encadrement de l’économie informelle. Cependant les participants ont également admis, au regard de la mondialisation, que chaque pays doit former ses ressources humaines par rapport à son contexte, en tenant compte de ses besoins économiques.
Les interventions proposées sur le thème 3 – Quelle relation formation emploi pour une solution éducative et d’insertion – portaient essentiellement sur l’articulation formation-emploi. Cette articulation a été analysée à travers différents comptes rendus d’expériences, de dispositifs qui ont été construits ça et là dans le but de rapprocher davantage la formation et l’emploi. Les échanges ont porté sur la nécessité d’améliorer la connaissance sur l’emploi, clés d’une insertion rapide des formés notamment des filles dans le monde du travail et donc d’une lutte contre le chômage ou le sous emploi. Cette articulation entre formation et emploi révèle la faiblesse générale des contenus de formation, notamment en matière de culture générale ou de professionnalité et d’employabilité des jeunes. Les débats ont permis d’insister sur la connaissance préalable du milieu professionnel, connaissance qui doit être renforcée par des relations fortes et durables de partenariat entre l’école et l’entreprise. Cela suppose une amélioration significative du suivi d’indicateurs fiables, durables et pertinents, seuls susceptibles de garantir un bon pilotage des formations.
Les exposés du thème 4 – Organisations scolaires et compétences professionnelles – ont porté sur la présentation d’innovations et d’expérimentations pédagogiques dans l’EFTP. Les expériences relatées touchent aussi bien la formation des élèves que celle des enseignants, des formateurs ou des cadres de l’éducation. Le développement d’une ingénierie didactique propre aux contextes scolaires, sociaux et professionnels est un des éléments essentiel de développement d’un EFTP de qualité et répondant aux besoins sociaux et individuels. Le travail en réseau devrait faciliter les échanges sur des méthodes alternatives d’enseignement et de formation tels que l’enseignement à distance, l’approche par les compétences ou l’enseignement en alternance. Ce travail ne saurait être à la hauteur des ambitions d’un tel réseau qu’au travers du développement de recherches socialement finalisées par les besoins de la formation et de l’éducation. La contextualisation, notamment en regard des besoins, des ressources et de l’environnement de chaque institution est un des éléments clé de la pertinence des solutions proposées. Par ailleurs, les participants ont tous souligné l’importance de travailler sur une plus grande cohérence et donc un rapprochement entre les cursus d’éducation générale et les dispositifs d’EFTP. Enfin, la maîtrise des TICE par les enseignants a été jugée indispensable afin de soutenir les initiatives qui permettent de développer la modélisation et de la simulation.
La conférence plénière sur l’impact de l’implantation d’organisations d’éducation technologique et de formation professionnelle dans la lutte contre la pauvreté. À partir des présentations des études conduites par l’Unesco et le Breda et une illustration de ces études sur le cas particulier du Gabon, les discussions ont porté sur un état des lieux de l’EFTP en Afrique à partir des données disponibles et sur la manière d’atteindre les objectifs fixés par les organisations internationales et reprises par les gouvernements. S’il ressort clairement que le développement de l’EFTP peut être un moyen de lutte contre la pauvreté, il n’en demeure pas moins que le rôle et la manière de jouer ce rôle ne font pas l’unanimité des participants ; les discussions font ressortir une hétérogénéité des positions entre un plus grand pilotage centralisé par l’état et un encouragement fort des initiatives locales.
Clôture des travaux
La séance de clôture a été marquée par la remise de prix afin d’encourager la recherche en éducation technologique et sur la formation professionnelle en Afrique. Six participants ont été nominés : Mohamed-Ali Bassoumi (Tunisie), Nawal Khelalfa (Algérie), Ernest Kiamba (Cameroun), Marie-Zoé Mfoumou (Gabon), Venant Nyandwi (Burundi), Frédéric Ouattara (Burkina Faso). Trois prix ont été décernés :
- Prix du jeune espoir : Frédéric Ouattara (Burkina Faso)
- Prix spécial du jury : Marie-Zoé Mfoumou (Gabon)
- Grand prix : Mohamed-Ali Bassoumi (Tunisie)
La séance de clôture s’est ensuite articulée autour des interventions de Jacques Ginestié (président du comité scientifique), Adel Bouras (secrétaire général du colloque), Teeluck Bhuwanee (Breda-Unesco), Jean Sylvain Bekale Nze (président du RAIFFET), Mohamed Kameleddine Gaha (directeur de l’ISEFC et représentant Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur).
Dans son intervention, Jacques Ginestié souligne la qualité des travaux présentés et leur réel intérêt dans la perspective de développement de l’EFTP en Afrique. Il confirme le rôle que peut et que doit jouer le RAIFFET dans ce développement ; il insiste sur la nécessité de structurer divers projets proposés au cours du Colloque par plusieurs membres, afin que le RAIFFET s’engage dans d’autres actions concrètes et ne se limite pas aux conférences internationales qui doivent rester un lieu de rencontre permettant de faire un point sur les projets en cours et les projets à venir. Adel Bouras, au nom du comité d’organisation, remercie l’ensemble des participants pour leur contribution au succès de cette manifestation. Il souligne l’impact de la manifestation sur le développement des EFTP, plus particulièrement en matière de recherches sur ces domaines trop souvent négligés, et se félicite de la contribution de la Tunisie au travers de l’ISEFC à cette aventure scientifique. Teeluck Bhuwanee repositionne le rôle du RAIFFET dans la perspective des actions de l’Unesco et plus particulièrement celles développées en Afrique par le Breda. Il manifeste sa satisfaction de voir se structurer un réseau qui répond à un réel besoin et une forte demande, pour peu que ce réseau s’organise dans un plan d’actions qui ne se limite pas à l’organisation d’un colloque périodique. Notamment, il insiste sur la nécessité pour le RAIFFET de se doter d’un outil de communication moderne tel un site Web et de s’engager dans un programme d’actions, par exemple, de formation de formateurs. Jean Sylvain Bekale Nze manifeste la nécessité de développer les échanges inter-institutions en Afrique autour des EFTP car c’est la seule réponse possible pour accompagner le développement de ces formations et, au-delà, des niveaux de qualification de la jeunesse en Afrique. Il insiste sur le fait que le RAIFFET doit fournir des opportunités à des élèves, des étudiants, des enseignants ou des chercheurs africains pour améliorer leurs connaissances, leurs compétences, leurs domaines d’expérience au travers d’une mobilité organisée dans des échanges inter-établissements. En tant que président du RAIFFET, il affirme sa volonté de conduire cette initiative sur les voies de l’excellence et de la qualité des EFTP en Afrique. Mohamed Kameleddine Gaha, directeur de l’ISEFC et représentant Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, remercie au nom du Ministre et en son nom propre, tous les participants qui sont venus en Tunisie. Cette manifestation est une conférence d’importance, du fait du fort investissement des participants qui sont venus de tant de pays africains sur un thème aussi crucial pour ces sociétés que celui de l’éducation technologique, de la formation professionnelle et de la lutte contre la pauvreté. Il se félicite de la qualité des travaux et des échanges et affirme que les conclusions d’une telle conférence seront d’importance pour chacun des pays participants et, au-delà, pour les autres. Il remercie avec beaucoup de chaleur l’équipe, depuis le président du RAIFFET jusqu’au comité d’organisation, qui a permis à ce colloque de se tenir à Hammamet et déclare clos le 2nd colloque international du RAIFFET.
Recommandations du colloque
Considérant les orientations générales dégagées, le second colloque international du RAIFFET sur Éducation technologique, formation professionnelle, lutte contre la pauvreté fait les recommandations suivantes : (i) le colloque confie la mission au président du RAIFFET de transmettre aux autorités compétentes une déclaration solennelle sur le rôle essentiel de l’EFTP comme outil de lutte contre la pauvreté en vue d’un développement durable des pays africains. Il s’agit d’appuyer les initiatives des institutions partenaires pour la formation, la production de ressources et la recherche. (ii) Le colloque confie à son comité scientifique le soin de préparer l’édition et la diffusion des actes du colloque comme contribution du réseau aux travaux concernant la lutte contre la pauvreté. (iii) Le colloque encourage les établissements de formations professionnelles et techniques à multiplier les échanges et partenariats tant au niveau national, sous-régional, régional et international, pour le renforcement du RAIFFET et de l’EFTP en Afrique. Le colloque manifeste son souhait de renforcer et d’étendre les partenariats vers d’autres pays africains des sphères anglophones, lusophones, hispanophones et/ou arabophones. (iv) Le colloque propose que le RAIFFET joue un rôle de coordination des actions de développements de l’EFTP dans le cadre des partenaires nationaux, bilatéraux, multilatéraux (Unesco-Breda, Union Européenne, BAD) et des structures et programmes à l’oeuvre en Afrique (plan d’action Union Africaine, Communautés économiques régionales…). (v)
Le colloque engage le RAIFFET à formaliser et institutionnaliser les relations avec les partenaires en développant des conventions définissant les responsabilités réciproques. Le colloque souhaite que le RAIFFET organise des actions concrètes selon des stratégies de partenariats étendus et de mutualisation des compétences. Ce plan d’action résulte des travaux de la conférence et de l’assemblée générale du RAIFFET ; il devra être décliné et précisé. Les actions suggérées relèveraient de :
- la mobilité des chercheurs, des enseignants et des étudiants,
- la mise en place de séminaires de formation des enseignants des domaines concernés dans le cadre d’une politique de zones géographiques,
- le développement d’un site Web qui permettra la diffusion de l’information et qui servirait de portail d’entrée pour des activités de plateforme d’échanges et de coordination
- la création d’une revue scientifique internationale à comité de lecture, dans les domaines de l’EFTP dévolue à l’aide et à l’accompagnement des jeunes chercheurs africains
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