Discours de Monsieur Christian Mouity représentant du président du RAIFFET Monsieur Jean Sylvain Bekale Nze de Libreville

Discours de Monsieur Christian Mouity représentant du président du RAIFFET Monsieur Jean Sylvain Bekale Nze de Libreville

Discours de Monsieur Christian Mouity représentant du président du RAIFFET Monsieur Jean Sylvain Bekale Nze de Libreville

Mesdames, Messieurs, Messieurs distingués invités en vos grades et qualités,

Ce discours pour commencer les travaux du 5ème colloque du RAIFFET s’articule autour de trois points :

  • Un bref aperçu historique qui consacre l’acte de création du RAIFFET
  • Le bilan des actions des derniers colloques,
  • Les perspectives présentant les indicateurs d’évolution de notre organisation et de la recherche

En 1995, ma rencontre avec le Professeur Jacques Ginestié à l’époque Maître de conférence à l’université de Provence Aix-Marseille fut déterminante pour diriger ma thèse de doctorat nouveau régime en sciences de l’éducation portant sur une étude comparative entre la formation des professeurs du technique à l’ENSET de Libreville et à l’IUFM d’Aix-Marseille.

Cette direction consacra quelques années plus tard au professeur Jacques Ginestié le grade de professeur des universités par la préparation de l’HDR (habilitation à diriger les recherches) et la publication des nombreux travaux scientifiques. C’est un honneur pour moi d’avoir été le premier étudiant, (africain de surcroit) à ouvrir cette voie pour laquelle beaucoup d’autres thésards ont été suivis et dirigés par lui. C’est l’occasion pour moi de lui rendre hommage et lui exprimer toute ma reconnaissance car la suite des évènements que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de cette rencontre.

Ainsi, au-delà des intérêts suscités par de multiples rencontres et les missions d’échanges entre l’ENSET de Libreville et l’IUFM d’Aix-Marseille, une de nos discussions abouties à la mise en place de l’organisation et la structuration d’un réseau africain d’établissements de formation d’enseignants d’enseignement technique et de formation professionnelle, dans une perspective de développement de la recherche sur ces problématiques. C’est donc à Libreville assis à la terrasse d’un bar au bord de mer qu’est née cette idée entre quatre personnes dont je me permets par souci d’honnêteté intellectuelle de citer : 1) le professeur jacques Ginestié, qui n’est pas présent à ce colloque, 2) Jean Sylvain BEKALE NZE, actuel président du Raiffet qui n’est pas  présent à ce colloque, 3) Emile Bih à l’époque Directeur général de l’Institut pédagogique national d’enseignement technique (IPNET) d’Abidjan, et moi-même, Christian Mouity, présent à ce colloque et à cette tribune.

Le colloque éducation technologique, formation professionnelle et développement durable fut donc organisé par l’ENSET de Libreville, le RAIFFET et l’IUFM d’Aix-Marseille en mars 2005. L’idée essentielle du colloque interrogeait la relation entre un développement socioéconomique durable des pays africains et la maîtrise des organisations d’enseignement et de formation, notamment au travers de l’éducation technologique et la formation professionnelle autour de quatre thèmes.

  • finalité et curriculum de formation,
  • qualification et compétence
  • organisation sociale et organisation de la formation
  • description des pratiques et organisation de la formation

L’autre idée sous-jacente était de fait l’acte de création du RAIFFET

L’on s’est rendu compte bien avant que peu de pays africains sont dotés d’institutions de formation de formateur d’enseignement technique et professionnel performantes disposant de moyens financiers, matériels et humains adéquats. Or il est établi que l’investissement dans le secteur de l’éducation technologique et professionnelle est extrêmement couteux. Nous avons donc pensé que pour accroitre les chances de développement de l’Afrique, il convient de faire converger les énergies, de définir en commun les priorités d’actions, de mettre en commun des moyens de développer des stratégies convergentes d’intervention. La création du raiffet vu donc le jour dans le cadre de ce colloque pour répondre à cette exigence pragmatique. Doté d’un conseil scientifique, on lui assigna la mission de promouvoir la coopération et la solidarité entre les institutions œuvrant pour la formation des formateurs de l’enseignement technique et professionnel, et de contribuer à, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de la professionnalisation et de la recherche. Une autre mission non moins majeure qui lui fut confiée est d’organiser tous les deux ans un colloque international de l’EFTP sur des thèmes innovants. C’est ainsi que se sont tenus tours à tour, le 2ème colloque international Education technologique, formation professionnelle et lutte contre la pauvreté en avril 2008 à HAMMAMET en Tunisie ; ensuite le 3ème colloque international éducation technologique, formation professionnelle et égalité des chances à SALY Postudat-MBOUR, au Sénégal ; enfin le 4ème colloque international Education technologique, formation professionnelle et formation des enseignants à Marrakech, au Maroc en octobre 2014.

Aujourd’hui se tient à DOUALA au Cameroun le 5ème colloque international Éducation technologique, formation professionnelle, dynamique d’innovation au service de la société. C’est l’occasion de remercier les autorités Camerounaises en tête desquels, le président Paul BIYA.

Mesdames et messieurs, 12 ans après le premier colloque de Libreville (mars2005), quel bilan tirer des différentes organisations des colloques ? Quelles perspectives peut-on voir en termes de recherche ?

Si on peut se réjouir de se retrouver tous les deux ou trois ans, au-delà de l’aspect chaleureux, des difficultés d’ordre financières gangrènent le fonctionnement du Raiffet.  La principale est de l’ordre des contributions des institutions membres, particulièrement africaines. Il est difficile de structurer et de planifier les actions de recherches dont mandat est donné au comité de pilotage sans contribution financière des institutions membres. L’option de recherche de partenariat nous a paru comme une nécessité pour soutenir les actions du Raiffet afin de financer celles-ci. Le projet Erasmus Mondus STETTIN ouvert à l’action 2 de l’accord de Cotonou est apparu dès lors comme un outil pour penser la construction d’une professionnalité enseignante. Financé principalement par l’union européenne, il implique de nos jours 18 institutions universitaires partenaires en matière d’éducation scientifique et de formation technologique en Europe et dans les pays ACP. Il s’inscrit dans la continuité de la dynamique initiée par le Raiffet et l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE Aix-Marseille). Le réseau d’établissement constitué par ce programme vise à promouvoir l’espace européen d‘enseignement supérieur par une mobilité Sud-Sud, d’une part, et d’autre part à organiser des partenariats Nord-Sud et Sud-Sud afin de développer la qualité des formations, notamment au travers d’une harmonisation dans le cadre du processus de Bologne selon le schéma licence, master doctorat ‘LMD), ainsi que l’excellence scientifique en organisant des actions communes entre laboratoire, notamment les cotutelles de thèses. Comme on le voit, modeste au départ, la volonté d’élargir et d’étendre le réseau par le biais du partenariat entre les universités d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et des Antilles est un bilan positif. Ce résultat est le fait des hommes d’abord, qui ont cru dans la formation en voyant à travers celle-ci, un enjeu de développement durable de la société qui repose sur l’idée que l’on ne peut penser le développement de la société sans penser les organisations de transmission des savoirs professionnels. En citant cette phrase, c’est au professeur Jacques Ginestié que je pense, qui a été la cheville ouvrière à qui je rends hommage et dont la rencontre avec lui est le fruit du niveau actuel du Raiffet, grâce à vos efforts et à votre adhésion.

Je voudrais terminer pour dire à tous les pays ACP lié par l’accord de Cotonou avec l’Union Européenne que nous n’allons pas toujours attendre que l’Union Européenne nous vienne en aide pour financer nos systèmes de formation. Il faut rompre avec cette mentalité d’attente et d’assistance. Comment penser une dynamique d’innovation au service de la société si les états africains ne sont pas capables de financer l’éducation ? Telle est la question que ce colloque devra répondre. Je vous remercie de votre attention.

Christian Mouity

Représentant du Président du RAIFFET M. Jean Sylvain Bekale Nze Libreville (Gabon)

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