Summary
After the independence of Guinea, all those which left graduate the school, were ensured to have a job of public office. The 2nd Republic (1984) adopted the liberal economy, and leads the reform of national socioeconomic, especially of technical education and professional training (EFTP). The institutions of formation and support contributed to the implementation of this reorganization. The experiment of the national school of agriculture and breeding (ENAE) of Tolo, in 1985, and the ONG ANAMORPHOSIS, initiated the Project of support to the professional future of the agricultural formations. This project related to five axes: training of the teachers, relations with the professionals, helps with the professional insertion of the graduates, valorisation of an agricultural domain and the installation of adequate infrastructures. The experiment of project AMORÉ-ETFP, in 2001, inciting with the employment of the girls and equity between the sexes was worked out and set up in order to cause a passion for this category of customers. The experiment of the National office of Formation and Improvement Professionals (ONFPP), public structure charged to start again the development of the Country through that of human resources, makes it possible the Office to take into account the informal sector, two thirds of the 20% of the active population in the sector extra-agricultural and mainly female, through the PROMODAP (Project of Modernization of the Training).
Contexte
Après le lancement de sa révolution culturelle en 1968, la République de Guinée avait opté pour l’enseignement de masse. Ce qui fait que dans les années 70, en formation technique et professionnelle, la base de la pyramide était constituée de cadres supérieurs tandis que le sommet l’était par les cadres moyens et subalternes. Aussi, tous ceux qui fréquentaient une école étaient assurés d’avoir un emploi à la fin des études, même si celui-ci ne correspondait pas à leurs profils de formation. À l’avènement de la 2e République en 1984, le Gouvernement a adopté une option libérale. Cela a suscité la nécessité de restructurer profondément tous les secteurs du tissu socio-économique de la nation. Dans le domaine de l’éducation, le Gouvernement, avec l’appui des partenaires au développement, a procédé à un diagnostic global et détaillé. Les résultats de cette évaluation ont conduit à la rédaction de lettres de politique sectorielle.
À partir de la déclaration de politique du secteur éducatif adoptée en septembre 1989, la lettre de politique nationale pour l’enseignement technique et le formation professionnelle (ETFP) a été adoptée le 18 janvier 1994. Cette lettre ciblait la promotion d’une réforme en profondeur de ce secteur pour le rendre plus performant et capable de fournir au marché du travail une main d’œuvre qualifiée et des compétences nationales mieux préparées aux changements fréquents et complexes qu’imposent les progrès technologiques (METFP, 1997, p1). Cette réforme, qui avait pour objectif d’apporter des mesures correctives, s’est principalement intéressée à la restructuration du secteur de l’ETFP, à l’élaboration/révision des programmes selon l’approche par compétences (APC), à la formation technique (disciplinaire) et pédagogique des formateurs du réseau, à la rénovation des infrastructures, à la fourniture d’équipements et d’outillages et à la participation du milieu professionnel dans les actions de formation et de certification. Dans la réalisation de ces activités, des institutions de formation et des services d’appui de l’ETFP, chacun, dans les domaines de ses compétences, se sont impliqués, en effectuant des tâches ponctuelles et concrètes. C’est le cas de l’école nationale d’agriculture et d’élevage (ENAE) de Tolo, du projet d’appui à la mise en œuvre de la réforme de l’ETFP (AMOTE/ETFP) et de l’office national de formation et de perfection professionnels (ONFPP).
L’expérience de l’École Nationale d’Agriculture et d’Élevage (ENAE) de Tolo
A sa création en 1932 sous l’appellation école du labour du Fouta, l’ENAE de Tolo avait pour objectif la formation des fonctionnaires de l’État. En 1985, avec le désengagement de celui-ci des activités productives et l’arrêt de recrutement automatique des diplômés dans la Fonction Publique, une nouvelle mission a été assignée aux ENAE : celle de former des techniciens dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage dans une perspective qui prenne en compte l’auto-emploi des diplômés. A cette fin, l’école et son partenaire, l’ONG ANAMORPHOSE, se sont engagés dans un processus de recherche/action avec la participation des acteurs des différents secteurs de la formation professionnelle agricole. Ils ont alors monté le projet d’appui à la professionnalisation des formations agricoles dont la finalité était l’amélioration de l’ETFP par l’expérimentation de stratégies et de méthodes d’enseignement centrées sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés dans le domaine agro-pastoral. Ce Projet a été financé par l’État Guinéen, le ministère français des affaires étrangères et l’Union européenne. Cette expérience a porté sur 5 axes :
Axe 1 : Formation des enseignants des ENAE
Cette formation des enseignants visait à améliorer leur démarche pédagogique en vue de la détermination des référentiels professionnels et de la reformulation des programmes de formation (recherche/action/formation), à parfaire leur formation technique (disciplinaire) en fonction des nouveaux programmes conçus et à mettre en œuvre la formation en alternance des jeunes agriculteurs ruraux (peu scolarisés ou déscolarisés) en activité après une analyse de leurs besoins en formation continue. Les activités menées dans ce cadre sont la recherche/action/formation de cinq formateurs de JA/JE en étroite collaboration avec trois techniciens de la FPFD et trois auxiliaires d’élevage du SNFPP, l’organisation de treize sessions de formation pédagogique d’une durée moyenne de quinze jours par session et l’organisation de quatre enquêtes pour l’identification des besoins de formation de trois groupements d’éleveurs.
Les résultats obtenus par cette démarche sont (i) la formation de 21 professeurs (dont 2 de l’ENAE de Macenta et 2 de l’ENAE Bordo) et 3 techniciens, (ii) un processus de révision permanente des programmes est mis au point, (iii) treize modules de formation agricole sont rédigés et mis en application et (iv) 30 jeunes déscolarisés sont formés pendant 18 jours après avoir mis au point une méthodologie et des contenus de formation adaptés à ce type de clientèle.
Axe 2 : Structuration des relations avec les professionnels et les autres ENAE
Cet axe a pour objectif de constituer, avec et pour des professionnels, de véritables relations de partenariat dans les domaines techniques et pédagogiques. Dans cette optique, des partenaires professionnels et institutionnels ont mis en place un comité de pilotage et l’association des anciens élèves de Tolo. Aussi, un schéma de collaboration technique entre l’ENAE de Tolo, le monde professionnel et les autres ENAE a été élaboré. A cet effet, les actions suivantes ont été menées : (i) la réalisation de 3 missions de Tolo effectuées à Macenta et à Bordo conjointement avec les cadres de ces deux écoles, (ii) la signature de conventions entre l’ENAE, vingt producteurs privés et dix OPA (projets et services de développement rural) pour l’accueil et le suivi des stagiaires, le suivi de douze préinstallés pendant les sessions des comités de pilotage et des comités de ferme, (iii) l’emploi de plus de cinquante diplômés par des projets, des OPA et des producteurs privés et (iv) l’installation de dix diplômés avec l’appui de professionnels et de projets. Parlant du comité de pilotage, il faut signaler que c’est l’instance pendant laquelle les partenaires professionnels et institutionnels réfléchissent autour des problématiques de la profession agro-pastorale et de l’avenir des ENAE. Il a aussi la fonction de la promotion de la dynamique de l’ENAE de Tolo à l’extérieur. Quant à l’association des anciens élèves, elle est une plateforme créée en 1993 qui a favorisé la communication entre ces élèves eux- mêmes, puis entre eux, l’ENAE et le monde professionnel, la participation des anciens élèves aux différentes activités de l’ENAE (soutenance de projets professionnels, réflexions engagées à l’école, participation selon leurs zones à toutes les missions d’identification des différents besoins, etc.) et l’appui technique et méthodologique des anciens installés aux élèves en cours de formation, aux préinstallés et aux diplômés en cours d’insertion.
Axe 3 : Aide à l’insertion professionnelle des diplômés
Il a pour objectif de réussir l’insertion professionnelle, comme producteurs ou techniciens, des jeunes diplômés de l’ENAE. Pour ce faire, il a été procédé à la mise en œuvre de dispositifs de formation en adéquation avec les besoins du monde professionnel. Dans ce cadre, il a été réalisé la mise en stage des élèves durant les 3 années de formation à l’ENAE et en fonction de la progression des programmes de formation ainsi qu’un projet professionnel soutenu par l’élève devant un jury composé de professionnels, de professeurs et d’anciens élèves. La situation des élèves impliqués dans cette démarche, de 1996 à 2000 est donnée dans le tableau ci-dessous.
Année scolaire
Effectif |
1996-1997 | 1997-1998 | 1998-1999 | 1999-2000 |
Élèves ayant débuté un projet mais non finalisé | 16 | 50 | 53 | 41 |
Élèves ayant débuté et finalisé un projet | 9 | 32 | 44 | 27 |
Tableau 1 : Implication des élèves dans l’élaboration de projets professionnels
Plusieurs axes de développement ont été mis en œuvre. Il s’agit, notamment, de chantiers- écoles – cette activité consiste à la participation des élèves dans la conception et la réalisation d’ouvrages réels – ou de la préinstallation des diplômés pendant 2 ans sur le domaine de l’ENAE. Cette démarche leur permet de se familiariser avec les conditions réelles d’une installation agro-pastorale, d’apprendre la gestion et le suivi quotidien des moyens de production, de se constituer un fonds de départ pour une installation future et de découvrir leurs partenaires professionnels potentiels lorsqu’ils seront installés.
Il s’agit également de l’aide à l’installation. Par cette démarche, l’ENAE, loin de se substituer aux organismes financiers, a institué un fonds alimenté par 40% des bénéfices des recettes de l’école et géré par le comité de pilotage. Aussi, l’école a mis en place un dispositif de suivi technique des diplômés. Le tableau ci-dessous indique le devenir professionnel des élèves de 1996 à 2000.
Le projet envisage la mise en œuvre de formation technique pour acquérir des compétences-plus (maçonnerie, ferronnerie, menuiserie et petite mécanique) qui leur seront utiles après leur installation.
Année scolaire Pourcentage | 1996-1997 | 1997-1998 | 1998-1999 | 1999-2000 |
Élèves préinstallés | 18 | 21 | 15 | 15 |
Élèves installés | 18 | 13 | 2 | 8 |
Élèves employés/salariés | – | 34 | 45 | 25 |
Élèves sans emplois | – | 32 | – | 17 |
Élèves hors suivi | 64 | – | 38 | 35 |
Tableau 2 : Devenir professionnel des élèves de l’ENAE de Tolo de 1996 à 2000
Axe 4 : Mise en valeur du domaine agricole
L’enjeu de cet axe est la mise en valeur de 33 hectares irrigués du domaine agricole de l’école en vue de satisfaire aux préoccupations suivantes : production, expérimentations, pédagogie et pré-installations.
Axe 5 : Réhabilitation et mise en place d’infrastructures
La réhabilitation et la mise en place d’infrastructures avait pour objectifs, d’une part, de construire et de réhabiliter des infrastructures sur le site de l’école et, d’autre part, d’acquérir du matériel et des équipements adaptés aux nouveaux programmes de formation et aux besoins pédagogiques correspondants.
L’expérience du Projet AMORE-ETFP
AMORE-ETFP est un projet d’appui à la mise en œuvre de la réforme au sein du système de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Il a été mis en place en 2001 et exécuté par le CRC-SOGEMA du Canada. En accord avec la politique gouvernementale, la restructuration de l’ETFP vise à assurer, entre autres, un niveau d’équité entre les garçons et les filles au sein du système (METFP, 1997). Or le constat fait sur le terrain permet de relever que peu de filles ont le goût de fréquenter les centres de formation professionnelle (CFP), qu’il n’y a pas de suivi pour les filles diplômées des institutions de formation technique et professionnelle et que la majeure partie d’entre elles ne pratiquent pas le métier qu’elles ont appris à l’école. Face à cette situation, le projet a décidé de mettre en place une structure d’aide, le programme incitatif des filles pour l’enseignement technique et la formation professionnelle et pour l’emploi. Dans ce cadre, le projet a cherché à (i) identifier les causes du faible taux de fréquentation des filles dans les CFP, (ii) connaître les conditions de vie des filles en situation de classe et de celles diplômées des institutions de formation technique et professionnelle et (iii) trouver des stratégies utilisables pour appuyer l’insertion des diplômées et pour aider les filles qui sont encore à l’école. En essayant de satisfaire à ces trois préoccupations, le Projet a œuvré à différents niveaux.
Au niveau des diplômées :
Le manque de motivation, d’intérêt et d’initiatives de leur part est, parmi tant d’autres arguments, la base de la non pratique de leur métier à la fin de leurs études. Ce phénomène est principalement remarquable chez les filles qui ont fréquenté les CFP. Pour les aider, le projet a favorisé et soutenu, pour elles, des projets professionnels en leur donnant des formations conséquentes dans l’exécution de son programme incitatif. A travers ces projets, les filles se procurent d’outils de travail qu’elles utiliseront désormais dans leurs métiers. Il a donné de la formation en gestion à travers laquelle les filles apprennent à manipuler les outils élémentaires afférents (gestion : des stocks, des équipements, des créances, etc.). Elles s’initient aussi à l’établissement d’un journal de banque, à l’élaboration d’un projet professionnel. Il a facilité la recherche de bailleurs de fonds pour les projets conçus et retenus. Il a organisé et facilité l’échange entre les filles ayant des projets en vue d’encourager celles qui ont des difficultés de conception et a créé des associations des diplômées dans le but de les aider à instituer des coopératives et à l’insertion professionnelle. Ainsi, depuis 2005, six filles, dont deux en électricité du bâtiment, deux en porciculture et deux en aviculture, ont bénéficié de l’appui d’AMORE dans le montage des projets. Aussi, quatre groupements ont été constitués dans les régions de N’Zérékoré, Kankan et Kindia. Cela leur a rendu beaucoup de services, parce qu’avec les outils acquis à partir de ces projets, elles travaillent ensemble et partagent les bénéfices des prestations de service qu’elles réalisent. A travers cette démarche, le projet incite les filles (surtout celles diplômées des CFP) à se faire confiance afin de travailler sur des chantiers surtout de construction.
Au niveau des filles en situation de classe
Dans le cadre du soutien des filles qui fréquentent encore les écoles de formation technique et professionnelle, AMORE a eu deux approches : l’aide directe aux filles et l’organisation des tables de concertation au sein des écoles. L’aide directe aux filles se fait à partir de l’identification de leurs besoins réels (situations familiales, matrimoniales, financières et matérielles) ; le Projet leur a accordé 450 bourses de soutien. Les tables de concertation regroupent tous les partenaires des écoles de chaque localité pour étudier les modalités de prise en charge des filles en situation de classe dans les domaines des stages et des formations en entreprise ou de l’embauche. Suite à cette concertation, des recommandations sont faites et des conventions sont signées entre les différentes parties. Un Comité de suivi désigné lors de cette rencontre veille à l’application des décisions prises
L’expérience de l’ONFPP
L’office national de formation et de perfectionnement professionnels (ONFPP) est une structure publique guinéenne qui a pour objectif principal la relance du processus de développement du Pays à travers celui des ressources humaines en réalisant en permanence des études sur l’emploi pour en connaître la physionomie et en dégager les besoins de formation, en adaptant la formation aux besoins du marché du travail, veillant à la reconversion professionnelle des travailleurs, en organisant et faisant la promotion de l’apprentissage et en assistant les associations, les groupements et les coopératives à développer l’esprit associatif et l’esprit d’entreprise. Pour réaliser ces activités, le projet a mis en place le fonds national de qualification professionnelle (FNQP) constitué des cotisations patronales (1,5% de la masse salariale de toute entreprise ayant au moins 10 salariés). Il faut noter que la situation économique nationale montre que sur les 20% de la population ayant une activité professionnelle dans le secteur extra-agricole, plus 2/3 sont actifs dans le secteur informel. Aussi, le pourcentage des jeunes filles suivant une formation professionnelle formelle est insignifiant (8%), tandis que le pourcentage de celles-ci dans l’apprentissage traditionnel est évalué à plus de 50% dans les branches d’activités florissantes dont le textile, les soins du corps et l’alimentation.
Par ailleurs, les écoles privées qui offrent une formation et un perfectionnement dans les professions modernes prestataires (informatique, comptabilité, économie de l’entreprise, etc.) ne sont accessibles qu’à une très infime minorité car les frais d’inscription y sont élevés et la plupart des filières de formation exigent un très bon niveau scolaire. S’étant intéressé au secteur informel et avec le FNQP, l’ONFPP a eu à mener une grande enquête à Conakry qui a donné les résultats suivants : (i) le recensement de plus 50 000 jeunes en situation d’apprentissage dans les ateliers artisanaux du secteur informel, (ii) près de 80% des biens et services sont l’œuvre du secteur informel, (iii) plus de 70% des actifs (emploi et auto- emploi) évoluent dans le secteur informel, (iv) le niveau technologique du secteur informel est faible, (v) la durée de la formation des apprentis est très variable et souvent très longue avec la difficulté, voire l’impossibilité de procéder à une évaluation professionnelle (pas de certification) et (vi) les normes de sécurité, de protection des apprentis et de protection de l’environnement ne sont pas respectées. Cette démarche a montré aussi que pour la grande majorité des jeunes (en particulier les jeunes filles), il n’existe pas de possibilités d’apprentissage qui proposent des qualifications dans les secteurs porteurs d’avenir de la production ou de prestation des services. Aussi, l’ONFPP ajoute que malgré le fort pourcentage des postes d’apprentissage et d’emplois dans le secteur informel et l’importance de ce secteur au niveau macro-économique, il s’avère que le faible niveau d’équipement et des normes de qualités d’entreprises, l’éventail réduit des produits et le manque de capacité innovatrice ont pour conséquence que la formation professionnelle dans la plupart des corps de métiers se limite en général à la transmission de qualifications rudimentaires (PROMODAP, 2004, p6). Il a alors décidé de concevoir et de réaliser des actions de formation spécifiques pour tous les métiers de l’artisanat, les groupements, les ONG et autres associations dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ainsi que la réorganisation et la modernisation de l’apprentissage.
C’est dans ce cadre que l’office a initié le projet de modernisation de l’apprentissage (PROMODAP) avec l’appui de son département de tutelle (le METFP). Ce projet est une expérimentation du système dual allemand dans les pratiques actuelles des maîtres- artisans traditionnels en Guinée. Dans l’application de cette méthode, le PROMODAP a eu pour partenaire, la GTZ. L’objectif de cette expérience est d’augmenter les possibilités d’emploi sur le marché du travail des jeunes guinéennes et guinéens en suivant un apprentissage conçu sur un modèle coopératif et répondant aux exigences des entreprises et des sociétés. En plus de la collaboration qu’elle doit promouvoir entre les institutions de formation professionnelle formelles et les entreprises du secteur artisanal, l’approche est appelée à favoriser l’orientation de l’apprentissage répondant aux besoins du marché du travail par l’identification des compétences professionnelles par les acteurs eux-mêmes et à rehausser le niveau technologique des maîtres d’apprentissage afin d’offrir à la majorité des jeunes une formation de qualité, qui leur permettra une meilleure insertion dans la vie active. A cet effet, le projet s’est donné comme principes de base la liaison entre formation pratique dans une entreprise et formation générale modulaire dans une école ou centre de formation professionnelle. Le système futur est basé sur l’apprentissage habituel dans les entreprises du secteur privé. Les corps de métiers des différentes branches sont impliqués dans la conception, la mise en œuvre et la gestion du système alterné. La durée du cycle de formation en alternance sera de 2 à 3 ans, selon les métiers. Les programmes de formation sont du type modulaire, alternant travaux habituels des apprentis en entreprises (70-80%) et participation à des modules de formation générale et de technologies avancées dispensés par des établissements de formation selon un rythme à définir en fonction des besoins du métier. Au terme de la formation, les apprentis passent un examen pour obtenir un certificat d’artisan qualifié ou un certificat d’aptitude professionnelle (CAP). L’objectif général du système est de revaloriser et d’améliorer l’apprentissage traditionnel et pratique au niveau des entreprises, de hausser le niveau technologique de cette formation et d’ouvrir à la majorité des jeunes une formation de qualité, qui leur permette une meilleure insertion dans la vie active. À terme, ceci contribue au développement économique et technologique du pays, à une meilleure adéquation de l’ETFP aux réalités du marché du travail et par ailleurs, à la mise en place d’un système éducatif plus équilibré, permettant à la majorité des jeunes guinéennes et guinéens d’accéder à une formation reconnue et préparant pour la vie active.
Les résultats auxquels s’attendait ce projet sont l’adaptation aux exigences techniques, économiques et sociales des programmes de formation professionnelle dans les secteurs de l’artisanat et la prestation des services et la préparation à l’apprentissage rénové des centres de formation professionnel (CFP) et des entreprises dans les principaux corps de métiers. La collaboration entre les institutions et les acteurs de la formation professionnelle est établie et des filières d’apprentissage de modèle coopératif à titre d’exemples sont établies dans les branches d’activité à haute intensité d’emploi dans deux régions du pays. Après l’expérimentation, les résultats et les acquis obtenus sont les suivants : les différents programmes de formation par modules et une liste de matériel d’accompagnement pour la mise en œuvre de la formation sont rédigés. Treize commissions consultatives de la formation professionnelle et d’apprentissage ont été mises en place pour la mécanique automobile (maintenance et réparation), les soins de beauté (coiffure, manucure, pédicure), la plomberie sanitaire, la sculpture traditionnelle et moderne, le froid industriel (climatisation et maintenance), la métallerie (soudure et construction métallique), informatique (équipement et maintenance), textile (filage, tissage, coupe, couture, broderie et teinture), tapisserie, menuiserie ébénisterie, maintenances des équipements électriques et électroniques, métiers du bâtiment (maçonnerie, carrelage, peinture…) et horlogerie. Les structures d’encadrement sont établies pour chaque région (un comité de concertation, un comité de suivi et un comité de pilotage par filière). La collaboration entre les commissions consultatives de Conakry, la fédération préfectorale des artisans de Labé et les CFP de ces régions est établie. Trois filières à haute intensité d’emploi sont établies dans les deux régions (menuiserie, charpenterie et ébénisterie, métallerie et mécanique automobile). Vingt apprentis par corps de métiers sont formés pendant dix mois. Quarante formateurs de Labé et quinze de Conakry (maîtres artisans et professeurs de CFP) sont formés à l’identification des compétences et le suivi des activités tant au niveau des maîtres artisans qu’au niveau des CFP est fonctionnel.
Conclusion
Dans chacun des cas étudiés ici et comme dans d’autres expériences qui caractérisent le fonctionnement de l’ETFP, nous constatons que pour une meilleure adéquation formation- emploi et pour des solutions d’emploi et d’insertion dans notre pays, il est souhaitable que les acteurs à tous les niveaux travaillent de commun accord.
Bibliographie
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METFP (octobre 1997), La réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle METFP (septembre 2004), Évolution de l’enseignement technique et de la formation professionnelle METFP (novembre 1996), Lettre de politique de l’enseignement technique et de la formation professionnelle
ONFPP (2002), Projet de modernisation de l’apprentissage, PROMODAP : présentation du projet et rapports d’activités
Wilann A. H., (avril 2002), La réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle : Justification, enjeux et à quelles conditions ? Colloque sur la gestion des institutions de l’ETFP en Guinée
Résumé
Après l’indépendance de la Guinée, tous ceux qui sortaient diplômés de l’école étaient assurés d’avoir un emploi de fonction publique. La 2e République (1984) a adopté l’économie libérale, et conduit la refonte du tissu socio-économique de la nation, dont celui de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP). Les institutions de formation et d’appui ont contribué à la mise en œuvre de cette restructuration. L’expérience de l’école nationale d’agriculture et d’élevage (ENAE) de Tolo, en 1985, et l’ONG ANAMORPHOSE, ont initié le Projet d’appui à la professionnalisation des formations agricoles. Ce projet a porté sur cinq axes : formation des enseignants, relations avec les professionnels, aide à l’insertion professionnelle des diplômés, valorisation d’un domaine agricole et la mise en place d’infrastructures adéquates. L’expérience du projet AMORÉ-ETFP, en 2001, incitatif à l’emploi des filles et à l’équité entre les sexes, a été élaborée et mis en place en vue de susciter un engouement pour cette catégorie de clientèle. L’expérience de l’office national de formation et de perfectionnement professionnels (ONFPP), structure publique chargée de relancer le développement du Pays à travers celui des ressources humaines, permet à l’Office de prendre en compte le secteur informel, les deux tiers des 20% de la population active dans le secteur extra-agricole et majoritairement féminine, à travers le PROMODAP (projet de modernisation de l’apprentissage).
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