RAIFFET 2008 La mise en valeur des qualifications des petits métiers en République Centrafricaine Pierre Djibao

La mise en valeur des qualifications des petits métiers en République CentrafricainePierre Djibao

La mise en valeur des qualifications des petits métiers en République Centrafricaine
Pierre Djibao

Summary

The craft industry which drains approximately 70% of the active population of the Central African Republic develops many small trades in the informal sector. It have today to be searching perfection and rationalization of the professional dexterity, which deserves to be capitalized by the valorization of its assets generating a sustainable development and thus fighting against poverty. The RCA is placed in this dynamics to develop the qualifications of these trades for pushing them to involve into the formal sector. The influence of new technologies on the practice of the small trades automatically implies the modification of the contents of the community activities, the transformation of knowledge to carry out these activities, with the consequences that involves in term of structure of employment. The Central African Republic defined three priorities which directly imply professional environment and the formative medium. It is to make (i) to work out the Reference frames of the Aptitudes or (Activities) Professional (RAP), (ii) to institute Professional training by Alternation (FPA) and (iii) to develop the Councilors for Companies, to identify the needs for the companies in employment and formation. Thus the RCA launches a challenge for better planning its Human Resources in order to fight against poverty.

Contexte

Le premier Colloque International sur le thème Éducation technologique, Formation professionnelle et Développement durable organisé par l’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (ENSET) dans le cadre du Réseau Africain des Institutions de la Formation des Formateurs de l’Enseignement Technique (RAIFFET) en collaboration avec l’Institut Universitaire des Formations des Maîtres (IUFM) d’Aix-Marseille (France) qui s’est tenu à Libreville au Gabon du 22 au 25 mars 2005, m’a donné l’opportunité de porter ma réflexion sur le thème de la problématique des relations entre l’artisanat traditionnel et la formation professionnelle. Les différentes interventions au cours de ce premier Colloque, particulièrement celles qui se rapportent aux savoirs, qualifications et compétences, ont mis l’accent particulier sur la technologie perçue comme une émanation des savoirs sociaux d’une part, et l’évolution des métiers directement liés aux savoirs traditionnels artisanaux d’autres part. Les débats qui en sont issus ont mis en exergue le déphasage observé chez l’apprenant dans sa perception de la relation entre la théorie et la pratique, amenuisant ainsi l’adaptation de la technologie moderne dans les pays émergents et en voie de développement. Le thème 3 du deuxième Colloque International de Tunis Quelle relation formation-emploi pour une solution éducative et d’insertion m’a inspiré pour communiquer sur le thème de La mise en valeur des qualifications des petits métiers.

En effet, les déséquilibres économiques et sociodémographiques constatés dans les pays susmentionnés mettent en évidence l’inadéquation de la liaison Formation-Emploi qui met en péril l’insertion des jeunes, car les réformes des systèmes éducatifs engagés jusqu’à ce jour n’ont pas atteint les résultats escomptés. Mon exposé décrit les efforts que le Gouvernement Centrafricain a entrepris au cours des dix dernières années pour adapter la formation professionnelle dans le concept de l’adéquation Formation-Emploi, en capitalisant l’artisanat et ensuite en cherchant à valoriser les qualifications issues de tous les systèmes de formation professionnelle. Mais le pays se heurte, comme tous les pays en voie de développement, aux problèmes de la structuration de ces systèmes qui exigent beaucoup des ressources supplémentaires.

Contexte socioéconomique

Aperçu de la situation sociopolitique

Située au cœur de l’Afrique, la République Centrafricaine, pays membre de la Communauté Économique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC) dont elle abrite le siège, couvre une superficie de 623 000 km2. Sa population, selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat de décembre 2003, est de 3 895 000 habitants, soit une densité moyenne de 6,3 habitants au km2. La situation socioéconomique du pays est si alarmante que le Gouvernement dans sa quête de solutions s’est engagé à mettre en  œuvre une stratégie de réduction de la pauvreté en accord avec les partenaires au développement. Ainsi le DSRP élaboré est adopté en octobre dernier à la table ronde des bailleurs de fonds de la RCA à Bruxelles en Belgique. Le document met en évidence le développement du capital humain qui prend en compte l’Éducation, la Formation Professionnelle et l’Emploi.

Bref rappel historique de la formation professionnelle

L’effort de développement économique et social s’est traduit en République Centrafricaine par l’implantation et la promotion des Entreprises modernes pour lesquelles il fallait trouver une main d’œuvre qualifiée. Ce besoin en main d’œuvre avait conduit la Chambre de commerce de Bangui à ouvrir le 14 novembre 1949 le Centre de Formation Professionnelle et Rapide (CFPR) qu’elle administra et assura la gestion grâce à une subvention de l’état jusqu’en fin 1954.

Le contexte a évolué au fil des années pour contraindre l’État à se doter d’un outil performant dont la principale mission est l’exécution de toutes les opérations relatives à la promotion de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du développement de la libre entreprise. Dotée d’un Conseil d’Administration tripartite, l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) bénéficie d’une autonomie financière et administrative. Sa source de financement est la contribution patronale versée par les entreprises à hauteur de 2% de la masse salariale. Le dispositif de la Formation professionnelle est caractérisé à deux principaux niveaux.

Au niveau 1 : orientations politiques

La Formation Professionnelle en République Centrafricaine se caractérise par une dispersion entre plusieurs instances sans qu’il y ait manifestement une coordination nationale pour son développement, car les départements de tutelle tels que l’Éducation, l’Emploi et la Jeunesse dont la mission de la formation professionnelle incombe ne facilitent pas la cohérence interne du système d’enseignement professionnel, ni ne favorisent pas la souplesse dans la coordination et la rationalisation des ressources humaines et matérielles. Cependant la volonté politique n’a vraiment pas fait défaut. Celle-ci s’est traduite par l’adoption de textes législatifs et réglementaires ainsi que l’organisation de plusieurs rencontres débouchant sur des recommandations pertinentes en matière de développement de la formation professionnelle.

Au niveau 2 : dispositif et mise en œuvre de la formation professionnelle

De manière générale, la formation professionnelle en République Centrafricaine s’organise dans des Centres publics, privés ou sur le tas. Le dispositif ne répond pas à un système cohérent et comporte beaucoup de déficiences aussi bien du point de vue de la Gestion Centrale que de celui de l’ingénierie de formation.

Gestion centrale

L’analyse du marché du travail fait largement défaut dans le processus de mise en œuvre de la formation professionnelle en République Centrafricaine. Cette situation fait que les formations dispensées ne s’appuient ni sur l’observation du marché du travail, ni sur la détermination des besoins réels de formation et leur répartition géographique, ni sur les priorités de développement du pays. De plus, on note l’absence de divers référentiels devant faciliter le processus de l’adéquation formation/emploi tels que le répertoire opérationnel des emplois et des métiers (ROME), les référentiels d’emplois, d’activités et de compétences, les référentiels de formation tels que les référentiels d’aptitudes professionnelles (RAP). Les budgets d’investissement et de fonctionnement demeurent globalement faibles. Les budgets spécifiques pour la mise en œuvre des programmes d’étude sont quasi inexistants. Jusqu’à présent, il n’existe pas de cadre de concertation et de coordination pour le perfectionnement du personnel enseignant du secteur privé.

Ingénierie de formation

La demande d’ingénierie impliquant une analyse des besoins en formation en relation avec la situation socio économique du pays est quasi inexistante. Toutefois, l’ACFPE  tente depuis trois ans, de produire des rapports issus des diagnostics des entreprises pour identifier les réels besoins en formation sectoriels et selon les branches d’activités. Cette étude n’a pas encore couvert tous les secteurs pour disposer de larges informations sur les filières de formation. Aussi, quelques études de besoins ont été menées par certains Départements Ministériels dans les domaines d’activités tels qu’agriculture, eaux et forêt, tourisme, éducation, santé et affaires sociales. Mais elles demandent encore à être approfondies.

Mise en œuvre de la formation

L’organisation de la formation professionnelle s’effectue dans un contexte de complémentarité et de responsabilités partagées entre les pouvoirs publics et les établissements de formation qui sont chargés d’assurer la prestation des services éducatifs. En principe, les établissements de formation devraient avoir une vision et des orientations précises pour le développement de leurs actions de formation. Ce processus exige l’existence d’un certain nombre d’éléments tels que le projet d’établissement, le Conseil d’établissement, l’élaboration dans un comité élargi des référentiels de formation, la concertation permanente avec les partenaires locaux (pouvoirs décentralisés de l’État, collectivités locales) et le milieu professionnel (patronat, syndicats) afin de réaliser une meilleure adéquation entre la formation dispensée et la vie active, la mise en place d’un système de tutorat avec les entreprises ou encore le suivi des élèves en stage et en fin de formation.

A la lumière de tout ce qui précède, le constat dégagé est que le système de mise en œuvre de la formation au niveau des établissements en RCA accuse quelques déficiences. En conséquence, des efforts demandent à être faits pour améliorer la mise en œuvre de la formation au niveau des établissements.

Problématique de l’adéquation formation- emploi

En dépit des efforts fournis au cours de ces deux dernières décennies pour améliorer la formation professionnelle et technique grâce aux appuis des partenaires au développement, la RCA est de plus en plus confrontée aux problèmes de la mise en valeur et de l’utilisation de ses ressources humaines. Elle est à la recherche permanente des voies et moyens pouvant lui permettre de mieux maîtriser la physionomie de son marché de travail et de son système éducatif. Ces efforts se sont malheureusement heurtés aux difficultés d’informations sur l’emploi et la formation, aux nomenclatures appropriées aux insuffisances d’approches sectorielles (secteur informel et rural), au manque d’unité de documentation fournie sur l’emploi et la formation ainsi que les méthodes modernes de prévisions d’emploi et de formation. Cependant l’agence centrafricaine pour la formation professionnelle et l’emploi (ACFPE) s’est engagée depuis trois ans dans ce vaste programme qui consiste à élaborer le répertoire opérationnel des métiers et de l’emploi (ROME) pour disposer des informations fiables sur l’emploi et la formation. Ainsi la réalisation de ce document de nomenclature des métiers et des emplois est dans sa phase d’étude de faisabilité, tandis que le recensement des unités économiques de Centrafrique (RUECA) est entièrement réalisé au niveau de la ville de Bangui. Les bases de données concernant plus de 3 200 unités économiques sont aujourd’hui disponibles.

Notons également que le manque de coordination entre les différentes administrations ou institutions concernées par les problèmes des relations entre la Formation et l’Emploi et l’absence de concertation entre les acteurs de la Formation professionnelle et l’Emploi constituent des facteurs non négligeables du dysfonctionnement du système. A ce niveau, il faudrait instituer un cadre juridique fonctionnel qui aura pour mission de renforcer toutes ces capacités intrinsèques pour les rendre opérationnelles. Cette situation justifie sans doute le grand intérêt que porte actuellement l’État Centrafricain dans la planification des Ressources Humaines en général et en particulier la nécessité d’un réel ajustement entre la Formation et l’Emploi, axé sur trois directions essentielles : former une élite professionnelle nationale, harmoniser le marché de l’Emploi, favoriser le développement qualitatif et quantitatif de la production nationale.

Caractéristiques de la qualification en Centrafrique

L’usage des qualifications par les opérateurs économiques des secteurs artisanaux des petits métiers oriente beaucoup la tendance vers la diversité des voies non scolaires et la combinaison multiformes des pré-requis acquis sur le tas. Cette catégorie du personnel occasionne très peu de frais en termes de salaire aux employeurs. Les titulaires de ces qualifications non valorisées doivent cependant être encouragés à suivre une formation formelle afin de faire valoir leurs qualifications par un diplôme tout en les reclassant dans la hiérarchie professionnelle au niveau de la convention collective ou du commerce ou, en les incitant à vouloir créer leurs propres emplois. Par contre, l’apprentissage extrascolaire, complété par la formation formelle au niveau secondaire, ne favorise pas beaucoup l’insertion de la main-d’œuvre dans les secteurs économiques ou le salaire demeure prépondérant. Les qualifications qui ont conduit l’individu à créer son propre emploi et celles qu’il a acquises sur le tas semblent aussi être sollicitées par les employeurs pour les professions de production liées aux grandes entreprises. L’auto-emploi ne constitue pas seulement un mode d’occupation salariale pour lutter contre la pauvreté mais aussi une amélioration considérable du niveau technique de l’unité établie.

Le système de formation professionnelle évolue et les qualifications qui en découlent appliquent ses règles. Les obligations de l’employeur qui pèsent sur le demandeur d’emploi et exigent de lui-même une compétence avérée, parce que la concurrence effrénée des postes d’emplois mis en compétition aux fins de capter une partie des élites donne en même temps naissance à divers mécanismes de contrôle d’aptitude professionnelle et de la défense de la profession, notamment pour aboutir à un recrutement plus sélectif des postulants. Ces conditions deviennent de plus en plus difficiles avec ce système purgatoire qui ne favorise pas la libération d’une main d’œuvre qualifiée. Les qualifications sont diversifiées et correspondent aux combinaisons multiformes d’acquis en provenance des structures dites non conventionnelles et celles dites formelles. Aussi, l’évolution sociodémographique, la déperdition scolaire et l’éclosion du secteur informel qui développe énormément la formation sur le tas, contrarient d’une part les exigences des employeurs et favorisent d’autre part le chômage. La RCA voudrait s’appuyer sur ces deux types de structures pour valoriser les qualifications en l’orientant essentiellement vers la pratique et sa projection immédiate sur l’auto-emploi. La pédagogie implicite favorisera l’adaptation à des cycles relativement courts.

Valorisation de la qualification

La notion de la valorisation de la qualification a fait l’objet des multiples débats qui ont conduit à des prises des décisions. Aussi a-t-il paru nécessaire de préciser la signification accordée au terme de qualification avant d’aborder l’intérêt de l’analyse de sa valorisation pour la planification efficace des ressources humaines. La qualification par définition désigne l’ensemble des aptitudes et des connaissances acquises d’un travailleur pour l’exercice d’une activité de production. Ainsi, son application se réfère à trois types d’application : (i) la qualification du poste ou de la situation de travail visant à une description organisée du contenu des activités, (ii) la qualification de l’individu mettant l’accent sur les modes d’acquisition de mobilisation et de valorisation des savoirs et compétence du travailleurs, (iii) la qualification comme reconnaissance institutionnalisée de la valeur de la force du travail qui est traduite en particulier dans la définition des classifications fournies par les conventions collectives (diplômes, salaires et autres).

L’influence des nouvelles technologies sur la pratique des petits métiers, implique sans ambages la modification du contenu des activités, la transformation des connaissances nécessaires pour réaliser ces activités et les conséquences certaines que cela entraîne en termes de structure des emplois. L’analyse des nouveaux contenus des activités professionnelles permet de déterminer les objectifs de formation pour l’adapter aux nouvelles situations de travail, pour cela il faudrait : (i) mettre à jour les programmes de formation, (ii) modifier les structures de l’appareil de formation initiale, (iii) définir la formation continue. Compte tenu des insuffisances constatées pour stimuler ces trois objectifs, la République Centrafricaine a défini trois priorités qui impliquent directement les deux grands pôles d’intérêts  économiques à savoir le milieu professionnel et le milieu formatif. Il s’agit  de : (i) élaborer les Référentiels d’Aptitudes Professionnelles (RAP) des métiers et d’en déterminer le curricula, (ii) instituer la formation professionnelle par alternance, (iii) développer les conseils en entreprise afin de déceler les déficits en compétence,  les emplois en pénurie, etc.

Référentiels des Aptitudes Professionnelles (RAP)

Le RAP permet de définir avec exactitude la progression d’une action de formation. Elle met en évidence toutes les tâches et les compétences qui participent à l’exécution d’un métier. Un RAP bien élaboré motive à la découverte de l’apprenant et précise les indicateurs de performance lors de l’évaluation des compétences. C’est pourquoi le RAP est une étape indispensable pour l’élaboration d’une formation professionnelle. Sa réalisation prend en compte la réalité de l’emploi et l’évolution du corps de métier. Enfin, il est la description d’un métier ou d’un poste qui permet d’inculquer à l’apprenant les savoirs et savoirs faire nécessaires à la réalisation des tâches techniques qui couvrent le champ d’activité de l’ouvrier artisan. Le RAP peut jouer trois rôles : (i) un rôle de médiation entre les différents partenaires intervenant dans la Formation Professionnelle à savoir le milieu professionnel (situation de travail) et le milieu de la Formation (Centre de Formation professionnel). Il définit les objectifs pédagogiques de l’apprentissage sur lesquels chaque étape s’est fondée pour évaluer le programme, (ii) un rôle d’outil, car il permet de dégager des activités précises, d’évaluer le temps pour déterminer le curricula de la formation et ensuite procéder à l’élaboration du référentiel de Certification, (iii) un rôle d’information, car il situe les organismes des services d’emploi publics ou les employeurs sur les critères ou le profil du demandeur d’emploi. Il peut servir également d’un document de base pour la recherche d’un financement d’une activité de formation professionnelle.

Formation Professionnelle par Alternance

Tous les acteurs sont unanimes pour admettre que la formation professionnelle par apprentissage alternée développe des raisons évidentes de réadaptation face aux nouvelles exigences des réalités socio-économiques qui ne mettent plus les études académiques au cœur de la réussite de l’homme. L’organisation de la formation par apprentissage alternée dispose d’un centre de formation adéquat développant la filière concernée, d’un patronat professionnel décidé et coopérant, d’un référentiel de formation validé et des ressources disponibles.

L’apprentissage alterné repose sur deux pôles : l’un d’un milieu professionnel et l’autre du milieu formatif. Entre les deux, il y a des conventions et des interactions : les apprentissages se font à la fois en centre et en milieu de production, les acquis professionnels dans l’un et l’autre pôle se complètent et s’améliorent réciproquement. Pour ce faire, un partenariat de qualité est indispensable entre les deux principaux acteurs. En d’autre termes, la formation en alternance utilise une pédagogie spécifique, fondée sur l’articulation des périodes d’acquisition de savoir-faire en entreprise et de périodes de formation théorique dispensée en centre de formation, ou bien, dans le cadre des contrats de professionnalisation, par l’entreprise elle-même si elle dispose d’un service de formation. La formation en alternance est organisée autour de deux contrats. Le contrat d’apprentissage se situe dans le cadre de la formation initiale, et le contrat de professionnalisation se rapporte aux jeunes diplômés à la recherche d’un emploi. Il permet à ceux-ci de s’insérer facilement dans la vie active.

Développer les Conseils en Entreprises

Les conseils en entreprises permettent de disposer d’une vision précise de l’entreprise à partir d’un regard extérieur, de formaliser une stratégie, de mettre en évidence les dysfonctionnements, de mobiliser le dirigeant et enfin de déterminer le point de départ de la conception des plans d’action.

Conclusion

L’absence de qualification, la pratique informelle de l’artisanat, le chômage et le sous-emploi sont à la base de la dégradation des conditions de vie, avec ses corollaires qui sont la délinquance juvénile et l’insécurité grandissante. Par conséquent, la stratégie de la réduction de la pauvreté doit nécessairement s’appuyer sur une politique nationale de la formation professionnelle et de l’emploi, car c’est la clé du développement durable, de la paix et de la stabilité dans chaque pays et entre nos pays.

Résumé

L’artisanat qui draine environ 70% de la population active de la République Centrafricaine développe beaucoup de petits métiers dans le secteur informel. Il se place aujourd’hui dans une perspective de perfection et de rationalisation de la dextérité professionnelle qui mérite d’être capitalisée par la valorisation de ses acquis pour engendrer un développement durable et lutter ainsi contre la pauvreté. La RCA se place dans cette dynamique pour valoriser les qualifications de ces métiers pour les pousser à évoluer vers le secteur formel. L’influence des nouvelles technologies sur la pratique des petits métiers implique automatiquement la modification du contenu des activités professionnelles, la transformation des connaissances nécessaires pour réaliser ces activités, avec les conséquences que cela entraîne en termes de structure d’emploi. La République Centrafricaine a défini trois priorités qui impliquent directement le milieu professionnel et le milieu formatif. Il s’agit (i) d’élaborer les Référentiels des Aptitudes ou (Activités) Professionnelles (RAP), (ii) d’instituer la Formation Professionnelle par Alternance (FPA) et (iii) de développer les Conseils en Entreprises pour identifier les besoins des entreprises en emplois et en formation. Ainsi la RCA lance un défi pour mieux planifier ses Ressources Humaines afin de lutter contre la pauvreté.


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