Summary
The consequences of some constraints on the education systems of the Countries of the South result in an undeveloped vocational and technical training, not very relevant trainings, an insufficient attention with the conditions of success of the partnership. The CONFEMEN recommends the articulation of the offer of formation and the request of the job market, by identifying the live economic sectors and the width of the manpower needs which they generate. We make a revision of the Professional and Technical dies and training programs, to improve quality and the relevance of the trainings. The communication proposes two experiments of formation in the sector of Public works. The first, in Gabon, relates to a Training of Civil engineering Technicians, initiated by the Gabonese State, to support the realization of great developmental infrastructures. The second has just started in Burkina Faso, with a training in Professional License Maintaining, Repairing and Management of a Material Park of Civil engineering, within the Institute of Water and the Environment Engineering (2IE of Group EIER- ESTHER gathering fourteen African States in the South of the Sahara), and within the framework of a partnership with companies and great groups of the BTP.
Introduction
Dans ses documents de réflexion et d’orientation sur la stratégie pour une refondation réussie des systèmes éducatifs la Conférence des Ministres de l’Éducation des pays ayant le français en partage (CONFEMEN) a recensé les conséquences de certaines contraintes sur les systèmes éducatifs des pays du Sud. Cette situation se traduit par une formation professionnelle et technique peu développée, des apprentissages peu pertinents et une attention insuffisante aux conditions de réussite des partenariats. L’insertion professionnelle des jeunes est au cœur des politiques de formation dans la plupart des pays émergents et en voie de développement. A l’occasion de son 40e anniversaire, la CONFEMEN a constaté que 20% des élèves du primaire rentrent dans le secondaire, ceux qui entreprennent une Formation Professionnelle et Technique ne représentent que 5 à 10% de l’effectif. Une meilleure insertion socioprofessionnelle de cette tranche de la population est un facteur de stabilité par la réduction de la pauvreté et un frein à toutes les formes d’exode et d’inégalités sociales. L’éducation technologique et la formation professionnelle des jeunes doit reposer sur la relation formation-emploi par une articulation de la formation et de la demande du marché du travail dans les secteurs porteurs de l’économie. Les formations dans le domaine des Travaux Publics permettent de répondre à cette demande pour les activités d’exploitation et de maintenance d’équipements dans la construction d’infrastructures en génie civil et mines, dans l’agriculture, l’énergie et les transports.
La présente communication se rapporte au thème 3 du colloque, quelle relation formation- emploi pour une solution éducative et d’insertion, avec deux expériences sur l’insertion des jeunes par la Formation Professionnelle et Technique dans le secteur des Travaux Publics. La première expérience se situe au Gabon avec une formation de Techniciens des Travaux Publics initiée par l’État gabonais, avec l’aide de la coopération française, pour soutenir la réalisation d’infrastructures de développement (routes, chemin de fer, port, exploitation forestière et pétrolière, exploitation et maintenance d’équipements divers, etc.). La seconde expérience présente un modèle en cours à l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) à Ouagadougou (Burkina Faso). Cet établissement, qui regroupe quatorze pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, propose une gouvernance et une gestion dans un partenariat de type PPP (Partenariat Public-Privé) comme réponse aux besoins de cadres qualifiés en Afrique dans les domaines de l’eau, de l’environnement, de l’énergie et des infrastructures.
La formation à l’école de techniciens des travaux publics de Fougamou au Gabon
Au Gabon, le chômage des jeunes, qui constitue une préoccupation majeure comme dans la plupart des pays africains au sud du Sahara, s’explique en partie par la difficulté des entreprises à trouver, sur place, une main d’œuvre adaptée aux besoins du marché. Le souhait de disposer d’un personnel qualifié pour la réalisation d’infrastructures de développement (exemple le Transgabonais), s’est concrétisé, au milieu des années 70, par la création d’une école spécialisée dans les travaux publics. Les objectifs fixés à l’école de techniciens de travaux publics de Fougamou (ETTPF) sont (i) la formation de techniciens en conduite et mécanique d’engins lourds, (ii) le perfectionnement ou le recyclage du personnel chargé de travaux publics dans le domaine de la mécanique, de la conduite, des techniques propres à l’entretien routier et éventuellement à l’entretien des ouvrages d’art ou de petites constructions et (iii) l’étude et la recherche dans le secteur de l’entretien routier tout en cherchant à promouvoir les meilleures techniques ou le meilleur matériel dans le contexte gabonais.
La formule retenue (formation longue pour conducteurs et mécaniciens d’engins) avait l’avantage de faciliter l’accès à la Maîtrise des meilleurs élèves issus des formations initiales. L’ETTP de Fougamou a assuré la formation d’ouvriers spécialisés en conduite et en mécanique d’engins lourds avant de lancer des formations complémentaires en maîtrise, dans les domaines suivants : maîtrise en mécanique pour les fonctions de chef d’atelier, chef d’équipes mécanisées, chef de travaux d’entretien routier ou encore formation de conducteurs de travaux aux techniques d’entretien et de construction d’ouvrages d’art. Pour ces formations, l’ETTPF a bénéficié d’un appui technique de la coopération française pour la mise en place de ce type d’enseignement professionnel. Le perfectionnement ou le recyclage des agents en activité dans les unités chargées de l’entretien routier, pour les besoins du programme triennal d’entretien routier (PTER), a représenté l’essentiel du plan de charge de l’école à partir de 1990. La fin du PTER, la croissance démographique, la réduction des emplois dans les secteurs publics et privés sous la pression des programmes d’ajustements structurels, les déséquilibres à la fois quantitatifs et qualitatifs entre l’offre et la demande de formation et une nouvelle réorientation de la politique de coopération française ont rendu très difficile le fonctionnement de cette école. Elle avait largement les moyens de générer des ressources pour son fonctionnement, en s’adaptant à la nouvelle conjoncture par une plus grande ouverture aux besoins du marché avec la mise sur le marché d’une main d’œuvre locale qualifiée pour des entreprises et des investisseurs à la recherche d’avantages compétitifs. Ces jeunes ainsi formés n’iront pas frapper à la porte d’une fonction publique en pleine restructuration. Il s’agit également de limiter l’exode rural qui alimente la délinquance dans les centres urbains, en fixant les jeunes dans leur milieu d’origine. Il s’agit également d’améliorer leurs conditions de vie dans les zones rurales, de développer, d’une part, la reconversion des travailleurs des secteurs économiques en difficultés et, d’autre part, la qualification professionnelle des élèves et étudiants issus des formations plus ou moins généralistes. Les possibilités de relancer les activités de l’ETTPF passaient par une réorientation de ses activités autour des axes suivants : l’initiation, le perfectionnement des connaissances et la formation et promotion professionnelle.
L’axe initiation et perfectionnement vise l’adaptation, l’alternance et la spécialisation. Les secteurs concernés sont la conduite d’engins (travaux publics, exploitation agricole, exploitation forestière), les conducteurs routiers (véhicules poids lourds et super lourds), la technologie (mécaniciens d’entretien courant : engins de travaux publics, machines d’exploitation agricole, exploitation forestière et maintenance de véhicules, moteurs, transmissions, systèmes électriques et électroniques), la topographie appliquée aux chantiers, le béton et béton armé (gros œuvre, pavage…), l’hygiène publique (VRD, ouvrage d’art), l’exploitation des engins de travaux publics, l’organisation, gestion et informatique et le froid et climatisation
L’axe formation et promotion professionnelle concerne les métiers de chef de chantier de terrassement et de VRD, de mécanicien d’atelier niveau 5, de chef d’équipe de terrassement, de chef d’équipe de travaux d’hygiène publique et de VRD, de chef d’équipe de travaux routiers, de chef d’équipe d’ouvrage d’art, de mécanicien d’atelier niveau 4, de gestion de matériel et des stocks, gestion de la production et de formation de formateurs, etc.
La qualité des enseignements, la maîtrise des coûts de formation et capacité de générer des ressources pour financer son fonctionnement par la formation-production étaient des conditions nécessaires pour réussir cette mutation. Tout en restant un outil de revalorisation des ressources humaines au sein du département chargé des Travaux Publics, ce centre de formation professionnelle reste un outil précieux pour l’insertion des jeunes, un instrument efficace pour la réduction de la pauvreté au Gabon et dans la sous région d’Afrique centrale.
Le modèle de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et l’Environnement (2iE) d’Ouagadougou (Burkina Faso)
Crée il y a 40 ans par 14 pays africains au Sud du Sahara, le Groupe EIER-ETSHER (GEE), fusion de l’école des ingénieurs de l’équipement rural (EIER) et de l’école des techniciens supérieurs de l’hydraulique et de l’équipement rural (ETSHER),est une plateforme scientifique d’enseignement supérieur spécialisé dans les domaines de l’eau, de l’environnement, de l’énergie et des infrastructures de l’institution Nelson Mandela. Pôle d’excellence de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) depuis 2005, son enseignement repose sur des activités de recherche et d’Ingénierie en prise avec les réalités socio-économiques et les besoins des entreprises. Le GEE a formé, entre 1966 et 2007, 979 Master spécialisé et DESS, 907 Ingénieurs et 1 196 Techniciens Supérieurs.
Le succès du GEE repose sur quatre piliers qui sont (i) une dimension régionale fortement ancrée qui s’élargit aujourd’hui au continent, (ii) une grande autonomie financière, pédagogique et scientifique, (iii) un groupe en mutation qui délivre des formations en adéquation permanente aux besoins du marché (qualifications professionnelles validées par les entreprises) et (iv) des activités de recherche et une organisation qui assurent la qualité de l’offre de formation. Malgré ces résultats significatifs, le conseil d’administration du GEE a jeté depuis Février 2005, les bases d’une reforme profonde avec une ouverture à d’autres états membres sur le continent en favorisant un enseignement bilingue (français, anglais), la suppression des quotas par pays, limitant de facto les effectifs et un nouveau système de frais de scolarité, un nouveau statut juridique, la mise en place de procédures administratives et financières, une comptabilité conforme et des comptes certifiés et un renforcement des capacités de mobilisation des ressources. Les résultats de cette reforme sont des financements pour un plan d’investissements de 30,3 millions d’euros pour la période 2005-2011, le passage de 220 à 550 étudiants et de 14 à 20 nationalités et, au 30 Septembre 2007, 88% des ingénieurs diplômés en juin ont un emploi, 12% ont crée leur entreprise.
Depuis le 26 Février 2008, le GEE est devenu la fondation 2iE, partie intégrante de l’Initiative IAST (institut africain des sciences et de la technologie) de l’institution Nelson Mandela avec trois objectifs principaux : (i) le développement du capital humain, (ii) l’amélioration du système éducatif africain et (iii) le développement du savoir, sa production et sa dissémination. Cette démarche repose sur une nouvelle gouvernance et un partenariat de type PPP avec de indicateurs de résultats ambitieux à l’horizon 2011. Le premier modèle de partenariat Entreprise-2iE, une formation licence professionnelle en maintenance et gestion d’un parc d’équipement de travaux publics, a démarré avec 15 étudiants : 6 sont financés par SOGEA SATOM du groupe VINCI Constructions, 6 autres par DELMAS, 2 par AREVA et 1 privé ; tous les frais sont pris en charge par les entreprises avec une garantie d’embauche à la fin de la formation. Les entreprises participent à la sélection des candidats, à l’élaboration des programmes de formation avec des interventions pour les modules très spécialisés et à l’évaluation finale des candidats à l’issue d’un stage en situation d’exercer. Les formations en partenariat avec des entreprises et grands groupes du secteur BTP, membre du Conseil d’Administration de 2iE à travers le collège des entreprises, touchent tous les domaines en rapport avec l’exploitation et la maintenance des équipements dans les grands secteurs porteurs de l’économie.
Conclusion
La pertinence des formations est au centre des préoccupations du modèle 2iE pour répondre aux besoins du marché de l’emploi en partenariat avec les acteurs présents sur les chantiers à haute intensité de main d’œuvre. L’insertion des jeunes par la formation professionnelle et technique est un puissant moyen pour lutter contre la pauvreté et un facteur de stabilité dans les zones défavorisées. Cette démarche est en phase avec les réflexions du RAIFFET sur le développement durable par l’éducation technologique et la formation professionnelle avec la relation formation-emploi dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. La flexibilité et la réactivité des systèmes sur la base des recommandations du CONFEMEN pour un recentrage de l’activité des états sur l’orientation générale des systèmes de formation, l’allocation de ressources nationales, le contrôle et l’évaluation de la qualité sont des conditions pour une meilleure prise en compte des réalités socio- économiques dans chaque pays. L’insertion du plus grand nombre de jeunes et la lutte contre la pauvreté sont liées au développement durable et à une meilleure transition entre la formation et l’emploi.
Résumé
Les conséquences de certaines contraintes sur les systèmes éducatifs des pays du sud se traduisent par une formation professionnelle et technique peu développée, des apprentissages peu pertinents, une attention insuffisante aux conditions de réussite du partenariat. La CONFEMEN recommande l’articulation de l’offre de formation et la demande du marché du travail en identifiant les secteurs économiques porteurs et l’ampleur du besoin de main d’œuvre qu’ils génèrent. Nous proposons une révision des filières et des programmes de formation professionnelle et technique, pour améliorer la qualité et la pertinence des apprentissages. La communication propose deux expériences de formation dans le secteur des Travaux Publics. La première, au Gabon (Afrique Centrale), porte sur une formation de techniciens de travaux publics initiée par l’État gabonais pour soutenir la réalisation de grandes infrastructures de développement. La seconde vient de démarrer au Burkina Faso (Afrique de l’Ouest) avec une formation en licence professionnelle maintenance, réparation et gestion d’un parc matériel de travaux publics au sein de l’institut d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE du Groupe EIER-ESTHER regroupant quatorze états africains au Sud du Sahara) dans le cadre d’un partenariat avec des entreprises et des grands groupes du BTP.
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