par Sophie Ngaka songajesus@yahoo.fr
Les systèmes éducatifs de nos pays en voie de développement ont besoin de l’appui de grands organismes internationaux tels que l’Unesco ainsi que des banques pour pouvoir réaliser de gros progrès et contribuer à leur noble idéal qui est celui de réduire la pauvreté.
En effet l’enseignement technique et la formation professionnelle offrent aux jeunes la possibilité de devenir enseignant dans un établissement technique ou de s’intégrer rapidement dans le monde du travail. Cependant cette formation doit s’avérer de qualité pour répondre aux exigences modernes. Comment procéder pour que ces futurs enseignants acquièrent un triple niveau de maîtrise, maîtrise des savoirs à enseigner, maîtrise de l’enseignement de ces savoirs et maîtrise du rôle d’enseignant dans la communauté éducative.
Dans ce résumé nous nous efforcerons d’apporter des idées, des suggestions des exemples d’expérimentation qui permettront aux formateurs de nos futurs enseignants de combler les insuffisances de ces trois niveaux de maîtrise. Notre première réflexion portera sur l’amélioration de la maîtrise du savoir, ensuite nous aborderons comment perfectionner la transmission de la connaissance et enfin commentapprofondir le rôle du métier d’enseignement dans la communauté éducative.
La maîtrise des connaissances académiques
La maîtrise des savoirs académiques commence par une bonne formation initiale pour les enseignants. Les formateurs doivent transmettre à tous les élèves futurs enseignants tous les acquis nécessaires afin d’assurer correctement leur métier. Après cette formation de base, l’enseignant dans l’exercice de son métier cherchera à actualiser ses connaissances par la formation continue durant toute sa carrière.
Plusieurs possibilités s’offrent à lui :
- compléter son diplôme initial par une formation ;
- approfondir un domaine particulier selon les besoins ;
- accéder à une formation à distance ;
- aller en stage dans un pays développé.
Quelles que soient les possibilités qu’il choisit, l’enseignant reste dépendant de son milieu professionnel. Il faudrait que sa hiérarchie lui offre cette possibilité de se perfectionner pour qu’il soit acteur d’une éducation technologique performante. Par exemple pour l’introduction des nouvelles technologies de l’information, il a fallu créer des projets où des encadreurs formaient de jeunes enseignants ou des enseignants expérimentés pour qu’ils puissent s’adapter aux nouvelles méthodes d’apprentissage.
La maîtrise des savoirs académiques implique par conséquent de meilleures conditions de travail, des fonds pour optimiser les structures scolaires, une bonne organisation et planification de l’encadrement des enseignants. Cela sous-entend que les ministères d’Enseignement technologique et professionnel doivent mettre en œuvre des programmes de suivi de leur enseignants et les motiver le plus possible.
Cependant nos États ne disposent pas de fonds suffisants pour atteindre ce niveau de formation.
L’exemple concret est le suivant, la Côte d’Ivoire a coopéré avec l’Australie, qui leur a offert des bourses d’études pour le personnel administratif et enseignant afin de moderniser le système éducatif.
Dans beaucoup de pays en voie de développement on observe la création de projets pour renforcer les compétences des enseignants avec l’appui de coopération de pays développés car cela nécessite beaucoup de moyens.
Nous pouvons apprécier le cas du Niger dont le gouvernement a lancé un projet d’appui à l’EFTP depuis 2010. Dans ce projet il a mis en œuvre une politique de renforcement des capacités pour une meilleure qualité de transmission de la connaissance.
Ce programme a d’abord permis le développement des infrastructures de formation. Premièrement, il s’agit de rénover les établissements d’EFPT existants et de créer de nouvelles structures. À cela s’ajoute l’acquisition de mobilier et de matériel pour les lycées professionnels et techniques. Plusieurs salles de classes, dortoirs, ateliers, laboratoires ont été construits et réhabilités.
Pour améliorer la qualité de l’offre de formation, le système éducatif s’est renouvelé en équipements matériels didactiques pédagogiques. Les manuels, les matériels didactiques et livres sont disponibles à l’usage des formateurs et des élèves des établissements choisis.
Grâce à la formation des formateurs et des inspecteurs pédagogiques, le niveau des compétences du personnel enseignant et d’encadrement est relevé.
Il y a eu développement des compétences pour élaborer les curricula.
Nous pouvons citer aussi le cas de la Mauritanie qui a mis en place dans son système éducatif un dispositif innovant CAP Insertion (centre d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes) depuis 2009.
CAP insertion cible à l’heure actuelle les jeunes de 15 à 35 ans des quartiers périphériques de Nouakchott où se concentrent les poches de la pauvreté.
L’objectif visé par CAP Insertion est de faciliter l’insertion socioprofessionnelle et l’accès à l’emploi et à des revenus décents de jeunes issus de milieux défavorisés. Le dispositif propose une réponse innovante, structurante et coordonnée à la question de l’insertion des jeunes Nouakchottois, basée sur un accès à des formations professionnelles adéquates, un accompagnement efficace et la mobilisation des principaux acteurs publics, privés et sociaux concernés.
Trois antennes ont été mises en place dans les quartiers de Dar Naïm, Sebkha et Arafat afin de permettre à une très large majorité de jeunes d’y accéder, sans avoir de déplacements trop importants à faire. Ce projeta donc favorisé le renouvellement de la formation professionnelle d’où la maîtrise des savoirs. La réalisation de ce projet est due au concours de l’ONG Gret et au financement de l’agence française de développement.
La maîtrise de l’aptitude pédagogique
La maîtrise de la pédagogie dans l’enseignement technique et professionnel est un projet de grande envergure. Face à l’exigence de la mondialisation, chaque gouvernement doit adapter son système éducatif pour vaincre le problème de chômage, par conséquent celui de la pauvreté. Pour relever ce défi, les gouvernements des pays en voie de développement sont appelés à recourir à des organismes financiers internationaux, comme la banque mondiale, pour les aider à mettre en place des projets afin d’améliorer la qualité de leur enseignement. Ils doivent en parallèle mieux coopérer avec des agences de développement comme l’agence belge de développement ou l’agence française de développement etc.
En plus de ces projets financiers d’ordre politique, le dispositif éducatif doit donner concrètement des directives afin de rentabiliser les financements obtenus. Une fois que le gouvernement possède les moyens de réaliser ses ambitions,
c’est-à-dire :
- assurer l’accès à l’école pour tous ;
- améliorer la qualité de l’enseignement ;
- améliorer la gestion scolaire ;
les acteurs de l’éducation technologique et de la formation professionnelle s’organiseront pour ficeler ces projets dans la vie courante afin d’atteindre les objectifs du 3e millénaire qui sontles développements relatifs à l’éducation pour tous.
L’orientation de ces projets portera sur :
- la formation et le perfectionnement des enseignants grâce à l’outil TIC ;
- la modernisation de l’équipement et de l’apprentissage sur le matériel didactique ;
- le suivi de l’avancement des projets par des inspecteurs pédagogiques ;
- le travail en coordination avec des organismes de recherche ;
- la création et la participation à des forums, à des séminaires, pour mieux finaliser les projets et analyser les résultats pratiques.
Quel que soit l’organisme international sur lequel le pays d’Afrique s’appuiera pour perfectionner la pédagogie de ses formateurs, cette science reste très pragmatique.
Après avoir formé les enseignants et les inspecteurs pédagogiques, ces derniers doivent appliquer leur nouveau savoir dans les milieux scolaires dans lesquels ils vont exercer leur métier. Ils mettront en pratique leurs nouvelles méthodologies de travail dans de nouveaux cadres professionnels car les dirigeants politiques ont aussi songé à changer les conditions de travail qui étaient auparavant précaires.
Après avoir appréhendé ces innovations pédagogiques, les inspecteurs pédagogiques vérifieront sur le terrain si ces nouvelles démarches d’enseignement sont efficaces par l’observation des résultats scolaires. Cela sous-entend suivre en permanence le corps professoral et créer des moyens de motivation, comme des promotions pour les travailleurs les plus assidus.
Pour parfaire ce travail de transformation des aptitudes pédagogiques des enseignants il fautorganiser des réunions pour que les enseignants puissentexprimer leurs difficultés pratiques et s’entraider face aux dures réalités de leurs emplois.
Encore mieux on peut créer un lien avec un centre de recherche d’institut pédagogique afin que le corps professoral soit enrichi dans sa méthodologie de travail. Le danger est que les réflexions des instituts pédagogiques européens ne sont pas toujours basées sur les réalités de terrain africaines. D’où la nécessité de créer des séminaires nationaux ou para-régionaux afin de lutter ensemble contre les mêmes phénomènes qui minent les mêmes pays, par exemple le symposium de Kigali du 6 au 9 décembre 2010 qui a regroupé les pays de l’Afrique de l’Est.
La technologie, les entreprises, ainsi les besoins économiques des pays étant en perpétuelle mutation, il est indispensable que les formateurs se recyclent pour s’adapter à la diversification de l’économie et aux nouvelles données du marché de l’emploi.
Au cours de sa carrière, l’enseignant est appelé à changer de milieux scolaires et par conséquent il doit se conformer dans son nouveau cadre professionnel, par
exemple passer d’une zone urbaine à une zone rurale.
La maîtrise du rôle de l’enseignant dans la communauté éducative
L’élève-enseignant par l’observation de ses formateurs comprendra que les défis majeurs qu’un enseignant doit relever sont les suivants :
- bien transmettre sa science ou sa technique ;
- améliorer les résultats scolaires ;
- limiter les échecs scolaires ;
- gérer un établissement ;
- communiquer avec les parents d’élèves regroupés en association ;
- moderniser de plus en plus les structures scolaires ;
- créer un lien avec les partenaires économiques pour l’adéquation formation- emploi ;
- déceler les cas sociaux dans le milieu
Cependant, ces objectifs, aussi nobles soient-ils, s’avèrent difficile à atteindre. Le futur enseignant constatera alors que pour que tout métier fonctionne bien, la vie associative est nécessaire et – mieux – il faut intégrer des réseaux de recherche afin de mieux gérer les difficultés courantes et pratiques. Le besoin de collaborer parfois avec les parents d’élèves et les chefs d’entreprises permet d’aboutir à une formation plus efficace et adaptée aux réalités locales.
Dans nos établissements, les élèves disposent de documents, revues créés par les grands organismes tels que Educasol qui les renseignent sur la vie des enseignants. La possibilité de participer à des conférences-débats.
Une autre approche consiste à faire pratiquer des stages aux élèves-enseignant pour développer leurs aptitudes pédagogiques et mieux appréhender leur futur cercle professionnel.
Aujourd’hui certains pays d’Afrique s’organisent en congrès régional ou symposium pour analyser ensemble les problématiques que leurs posent les structures d’enseignement et trouver des solutions pratiques à leurs difficultés c’est le cas des pays de l’Afrique de l’Est qui ont participé au symposium du 6 au 9 décembre 2010 et l’ADEA (agence pour le développement de l’éducation en Afrique).
Ensemble ils peuvent négocier des aides financières pour concrétiser les projets issus de leurs longues réflexions.
Bibliographie
Projet d’appui 36482672
Gabon – Documents de stratégie 2011-2015
Appel à l’action à Dakar (Français final), 18 juin 2014 Rapport Fisong, avril 2014
Gabon
La formation professionnelle
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