Influence des TIC sur l’apprentissage des étudiants universitaires du Cameroun Janvier Ngnoulaye jnoulaye@gmail.com Michel Lepage michel.lepage@umontreal.ca

Influence des TIC sur l'apprentissage des étudiants universitaires du Cameroun Janvier Ngnoulaye jnoulaye@gmail.com Michel Lepage michel.lepage@umontreal.ca

Influence des TIC sur l’apprentissage des étudiants universitaires du Cameroun
Janvier Ngnoulaye jnoulaye@gmail.com Michel Lepage michel.lepage@umontreal.ca

Résumé

Dans cet article nous voulons mieux comprendre l’impact des TIC sur l’apprentissage d’étudiants universitaires du Cameroun. De manière générale, il s’agit d’une problématique qui est restée d’actualité avec les découvertes technologiques. Aujourd’hui, les TIC sont composites et constituent la convergence des autres médias sur le même support de communication, ce qui fait que la problématique de l’impact des TIC sur l’apprentissage académique se pose encore et avec beaucoup plusd’acuité et de complexité (Barrette, 2004, Spencer 1999). Il en résulte que certains chercheurs comme Schacter (1999) démontrent que les TIC ont un effet positif sur l’apprentissage tandis qu’un groupe plus restreint à l’instar de Clark (1983) illustre un effet nul. Dans notre étude nous voulons répondre à la question : quelles sont les habiletés développées chez les étudiants lors de leurs apprentissages qui, sans les TIC, n’auraient pas lieu, en posant comme hypothèse de départ : le recours aux TIC améliore l’apprentissage chez les étudiants universitaires du Cameroun. Nous faisons une analyse qui se décline en deux axes : d’abord décrire les activités pédagogiques reliées à l’utilisation des TIC chez les étudiants en faculté, ensuite étudier l’influence des technologies sur les apprentissages de ces étudiants. L’analyse qualitative révèle que tous les groupes d’étudiants observés sont favorables à un apprentissage avec les TIC. Les analyses statistiques démontrent que les impacts de l’usage des TIC sont perceptibles dans l’apprentissage des étudiants.

Mots clés

Technologies éducatives, apprentissage, TIC, enseignement supérieur

Introduction

Au cours des dix dernières années, le développement d’Internet et des technologies de l’information et de la communication (TIC) a aussi touché le secteur de l’enseignement supérieur. De nouveaux outils d’apprentissage et d’enseignement sont développés et les apprentissages des étudiants se déroulent désormais dans un environnement connecté à l’Internet (Karsenti, 2002). Avec les TIC, les situations d’apprentissage connaissent des transformations énormes. Robin (2004) dans une analyse relève dix outils TIC qui apportent une nouvelle manière d’apprendre, à savoir les technologies de recherche, les logiciels de visualisation des données, les « blogues », des « agrégateurs » (RSS), les outils de partage de fichiers (P2P – pear-to-pear), les outils de publication collaboratifs, les outils d’accès mobile, les outils d’accès à bande passante illimitée, les outils de stockage illimité en poste de travail ou en ligne, ainsi que les filtres collectifs d’information. Ainsi l’étudiant d’aujourd’hui se trouve face à de nouveaux outils pédagogiques dépendant de la technologie. Celui de l’Université de Yaoundé 1 (UY1), vivant au cœur de la forêt équatoriale en région subsaharienne, n’est pas en marge de cette évolution technologique, d’autant plus qu’il côtoie désormais Internet dans son entourage hors du campus et à l’intérieur du campus. Nous définissons une situation d’apprentissage avec les TIC comme une activité pratique de classe basée sur les TIC, c’est-à-dire un dispositif pédagogique dont l’accès ou la manipulation se fait au moyen de la technologie avec pour finalité l’acquisition d’un savoir, d’un savoir être, ou d’un savoir-faire. Il nous importe alors d’examiner sur le terrain les modifications induites par ces nouvelles pratiques dans l’apprentissage des étudiants en faculté. Autrement dit, dans un processus d’adoption des TIC, quelle serait l’influence de celles-ci sur l’apprentissage d’étudiants ? À travers l’analyse des données récoltées sur le terrain, nous identifions les variables en présence dans l’apprentissage avec les TIC, pour en déduire l’impact dans la formation académique des étudiants. Après avoir présenté le contexte de l’université camerounaise, nous décrivons les assises théoriques et la méthodologie employée pour recueillir les données et des techniques d’analyse. Enfin, nous présentons les principaux résultats de l’étude, ainsi qu’une discussion et la conclusion suivies des recommandations et de quelques pistes de recherches.

Contexte de l’étude : Conditions d’apprentissage dans les universités camerounaises

Le contexte socio-économique dans lequel baigne l’université de l’Afrique subsaharienne en général et l’université camerounaise en particulier, est difficile et complexe. En effet, les conditions d’apprentissage rencontrées dans la plupart des campus des universités camerounaises sont plutôt loin des standards. Les effectifs de certains de ces campus sont pléthoriques, plus de 2000 étudiants entassés dans un amphithéâtre prévu pour 700 places. Les universités sont dépourvues des facilités requises pour assurer un enseignement et un apprentissage de qualité comme le prouve un rapport de l’Unesco (2003). Ensuite la non-existence ou la détérioration sensible des laboratoires et autres infrastructures académiques et matériels pédagogiques apparaît désormais comme un fait normal de la vie du campus (Unesco, 1998). Enfin le nombre d’enseignants qualifiés pour assurer des enseignements de qualité est extrêmement réduit dans certains campus. Dans ces conditions, la qualité des enseignements est dévaluée et pauvre ; les étudiants se débrouillent tant bien que mal pour s’en sortir et, quant aux enseignants, ils travaillent du mieux qu’ils peuvent, avec leur salaire précaire, pour assurer leurs activités académiques. La précarité des salaires des enseignants oblige ceux-ci à s’engager dans de nombreux cours de vacation dans d’autres institutions universitaires privées. Il apparaît de toute évidence une dégradation totale des conditions d’apprentissage des étudiants des universités publiques. La conséquence immédiate est la croissance du taux d’échec d’étudiants dans ces conditions si défavorables. Ce tableau si sombre de l’enseignement supérieur a amené les autorités locales à engager des réformes universitaires, d’abord celle de 1993 qui a abouti à la création de six universités publiques et la libéralisation de l’enseignement privé, en vue de désengorger l’unique université de Yaoundé de l’époque (MINESUP, 2009). Ensuite, la loi d’orientation de l’enseignement supérieur de 2001 dont le but a été la réforme des programmes d’enseignement au Cameroun, et plus récemment, l’introduction du système LMD, où l’accent est mis sur la professionnalisation des enseignements. Toutes ces initiatives de réformes sont par ailleurs appuyées progressivement par l’intégration des TIC dans l’enseignement supérieur. La finalité de toutes les actions étant l’amélioration des conditions d’apprentissage des étudiants universitaires camerounais. Dans ce processus, les TIC vont jouer un rôle prépondérant, d’autant plus qu’elles apparaissent aujourd’hui comme des outils de soutien pédagogique pour les étudiants universitaires (Karsenti, 2006).

Comme le relève Karsenti (2006), de nombreuses études montrent que l’on apprend plus vite et mieux avec les TIC. Il ajoute que « les avantages sont nombreux en termes de flexibilité, d’accessibilité, de communication et d’interactions accrues, et de variété des modes d’enseignement et d’apprentissage » (p.5). Les acteurs universitaires se doivent de saisir sans hésiter et avec empressement ces opportunités que les TIC leur offrent pour combler le grand fossé qui s’est creusé entre les autres continents et eux, car si les populations venaient à être privées des TIC, leur devenir serait pire que leur passé. Shakifa, Broekman et Mogale (2005) le soulignent lorsqu’ils écrivent qu’« il est quasi certain que les populations d’Afrique subsaharienne, mal servies, sont en train de perdre ainsi les bienfaits des TIC. En tant que région nettement à la traîne en matières d’adoption, d’utilisation et d’innovation des TIC, ses populations ne peuvent pas bénéficier d’une meilleure éducation, d’emplois bien rémunérés du secteur des TIC, des possibilités et opportunités d’investissement qu’offrent les technologies de l’information pour faciliter la fourniture de services de base tels que la santé et l’éducation » (p.19). Ainsi, cette affirmation de Karsenti&Larose (2005) nous paraît applicable au contexte actuel subsaharien en général et camerounais en particulier « La formation aux usages pédagogiques des TIC représente un immense enjeu de société sur lequel la recherche en éducation a la responsabilité d’apporter un éclairage scientifique » (p.3). Il nous semble donc intéressant d’étudier l’impact des TIC sur les apprentissages d’étudiants universitaires camerounais. Venons-en d’abord aux assises théoriques qui vont sous-tendre notre étude.

Cadre théorique

L’activité d’apprentissage de l’étudiant comporte un certain nombre d’opérations cognitives dont le but est d’acquérir les connaissances. Ces opérations cognitives, ajoutées aux acquis de l’étudiant, constituent des outils dont celui-ci va utiliser pour réaliser des tâches académiques demandées (Tardif, 1992). La taxonomie de Bloom (1956) classe ces opérations cognitives en six niveaux comportant plusieurs types d’activités qui vont de l’opération d’apprentissage la plus simple (le bas de la pyramide), à la plus complexe (le haut de la pyramide). Ces niveaux représentent une échelle où chaque échelon contient celui qui le précède. Le principe suivi est celui de la complexité croissante. En 2001, ce classement a été légèrement revu par Lorin(2001) (figure 1).

Figure 1 : La taxonomie de Bloom (1956) révisée par Lorin (2001)

Figure 1 : La taxonomie de Bloom (1956) révisée par Lorin (2001)

Un ensemble de verbes d’action correspond à chacun des niveaux : retenir des connaissances, comprendre, appliquer, analyser, faire une synthèse et évaluer

Retenir des connaissances

L’apprenant observe et se souvient de l’information. Les activités peuvent porter sur des opérations telles que : définir, décrire, associer, ordonner, retenir, nommer, noter, répéter.

Comprendre le sens littéral du message

L’apprenant comprend l’information et en saisit le sens. Les activités associées à ce niveau sont : changer, classifier, définir dans ses propres mots, discuter, expliquer, donner des exemples, traduire.

Appliquer un principe

L’apprenant utilise l’information et applique des méthodes appropriées. Les activités à réaliser sont : appliquer, calculer, construire, pratiquer

Analyser un ensemble complexe

L’apprenant voit des modèles et organise les parties et les relations. On y retrouve les activités telles que : analyser, évaluer, catégoriser, comparer, conclure, critiquer, poser un diagnostic différencier.

Faire une production personnelle, une synthèse

L’apprenant créer, utilise des idées pour en créer de nouvelles. Les activités consistent à : assembler, composer, créer, améliorer, synthétiser.

Évaluer sa production ou celle d’autrui

L’apprenant se lance dans un exercice qui consiste à comparer et à discriminer les idées. Les activités en jeu sont : évaluer, argumenter, choisir, certifier, critiquer, décider, déduire, défendre, distinguer, évaluer, recommander.

Les différents verbes d’action qui figurent à chaque niveau de la pyramide permettent non seulement d’identifier précisément uneopération cognitive d’apprentissage, mais peuvent aussi spécifier une activité d’apprentissageavec les TIC. Autrement dit, l’apprenant pourra faire usage des TIC pour réaliser les activités identifiées à chaque niveau de la pyramide, de façon à ce qu’une résultante significative soit observable.

Apport des TIC à l’apprentissage

Plusieurs récentes études ont mis en évidence le potentiel des TIC pour favoriser l’apprentissage en milieu scolaire ou universitaire (Barrette, 2005 ; Kessel et al., 2005 ; Karsenti et al., 2008 ; Machin et al., 2006 ; OCDE, 2004 ; UIT, 2004). Ces études, de manière générale, mettent en relief l’apport des TIC sur la compréhension des cours, la résolution des problèmes et exercices de classe, ainsi que sur la réussite éducative des apprenants. Nous nous intéressons aux travaux de Barrette (2005), qui a mis en évidence trois variables, résultantes de l’effet des TIC sur l’apprentissage : amélioration des résultats académiques, développement des opérations cognitives d’ordre supérieur, etamélioration de la motivation et de l’intérêt des étudiants. Les modalités de ces variables se présentent comme suit :

  1. Les TIC améliorent les résultats académiques quand le dispositif d’enseignement :
  • soutient directement les objectifs du programme d’études qui sont évalués ;
  • offre aux étudiants des possibilités de collaboration ;
  • s’ajuste aux capacités de l’étudiant et à son expérience antérieure et fournit une rétroaction au sujet de ses résultats et ses progrès dans l’application ;
  • s’intègre aux activités pédagogiques courantes ;
  • présente aux étudiants des moyens de conception et de mise en place de projets qui dépassent le contenu du programme d’études ;
  • est utilisé dans des établissements qui soutiennent l’utilisation de la technologie.
  1. Les TIC permettent le développement des opérations cognitives d’ordre supérieur quand :
  • on enseigne aux étudiants à appliquer le processus de résolution des problèmes et qu’on leur donne des occasions d’appliquer la technologie à la recherche de solutions ;
  • les étudiants travaillent dans des communautés d’apprentissage à l’aide des technologies pour résoudre des problèmes ;
  • les étudiants emploient des outils de présentation, de communication et d’autres outils logiciels pour créer, traiter, présenter, éditer et partager des résultats de recherches.
  1. Les TIC améliorent la motivation et l’intérêt quand les étudiants emploient :
  • des logiciels informatiques qui adaptent les problèmes et ajustent la difficulté des tâches pour maximiser leur expérience de réussite ;
  • des applications pour produire, présenter et partager leur travail avec des pairs ;
  • des applications ludiques pour développer des habiletés et des connaissances de base.

Ces variables nous permettront de qualifier les expériences que les étudiants ont de l’usage des TIC pour apprendre et les effets de celles-ci observés sur leur apprentissage.

Comme nous venons de le mentionner, la littérature scientifique offre plusieurs discours et résultats qui font l’association entre l’originalité des TIC et leur capacité à faciliter l’apprentissage. Rouet (2000) par exemple, soutient que les TIC « sont intrinsèquement porteuses de nouvelles opportunités d’apprentissage, de par les nouveaux modes d’accès à l’information qu’elles proposent […]. En intégrant l’usage de ces systèmes dans les pratiques pédagogiques, on permettrait aux étudiants de développer spontanément de nouvelles compétences de lecture, compréhension, recherche et production d’informations » (p.9). Dockstader voit une présence des TIC qui vise l’amélioration de l’apprentissage lorsqu’il dit que : « l’intégration est l’incorporation des technologies de manière à accroître l’apprentissage des élèves » (1999, p.73). Pour Dias (1999) et plusieurs autres auteurs (Bailey, 1997 ; Dockstader, 1999 ; Karsenti, Savoie-Zajc et Larose, 2001 ; Sandholtz, Ringstaff et Dwyer, 1997), l’impact des TIC dans la pédagogie est à tel point que leur usage doit dépasser les cadres de spécialisation dans les départements d’informatiqueet d’écoles d’ingénierie, pour un usage transversal et généralisé dans les campus.

Comme le postulent les auteurs plus haut, la présence des TIC au sein du campus devrait soutenir l’apprentissage puisqu’en effet, leur intégration dans la pédagogie vise d’abord l’amélioration des apprentissages d’étudiants. Autrement dit, rien ne sert d’intégrer les TIC au campus si ce n’est pas pour créer une résultante significative, réelle et mesurable (Karsenti, 2006). Et comme l’ont fait ces différents chercheurs, nous souhaiterions renforcerles assertions qui sont faites sur lesTIC et l’apprentissage dans le contexte africain. Ainsi, nous n’établissons pas seulement de lien de cause à effet entre la simple utilisation des TIC pour apprendre et l’acquisition de connaissances par l’étudiant. Nous voulons, en décrivant les activités pédagogiques reliées à l’utilisation des TIC chez les étudiants à l’UY1, au moyen des outils exposés par Bloom et par Barrette mentionnés plus haut, analyser de manière approfondie l’influence des technologies sur les apprentissages d’étudiants.

Méthodologie

L’objectif de la présente recherche est de mieux comprendre l’impact des TIC sur l’apprentissage des étudiants universitaires camerounais. Pour atteindre cet objectif, nous allons décrire les activités d’apprentissage des étudiants reliées à l’utilisation des TIC, et analyser l’influence des TIC sur l’apprentissage des étudiants. Nous avons procédé par une approche quantitative et qualitative. La collecte des données est basée sur deux types d’instruments, à savoir l’observation participante et le questionnaire électronique. L’usage de ces instruments a favorisé l’accès à une masse de données variées et brutes de type qualitatif et quantitatif. Des données quantitatives obtenues par un questionnaire électronique réalisé auprès d’un échantillon de 120 sujets sélectionnés parmi les étudiants de la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé 1, sont complétées par l’observation de quatre groupes d’étudiants en situation d’apprentissage avec les TIC. Ainsi, en triangulant les sources des données et les méthodes de collecte d’information, la validité interne et la crédibilité des résultats de cette étude augmentent (Savoie-Zajc&Karsenti, 2004) ; les résultats sont représentatifs et peuvent être confirmés (Bodgan&Biklen,1992 ; Merriam, 1988).

Les répondants au questionnaire viennent essentiellement de la faculté des sciences, tous cycles confondus, inscrits en formation continue au Centre de Calcul de l’UY1. Ils ont été recrutés sur invitation via leur liste de diffusion. Les questions portent sur l’apprentissage et les TIC. Elles sont élaborées en fonction des variables telles que : la création de contenu, la recherche documentaire, la communication, l’apprentissage avec l’ordinateur, la maîtrise de l’ordinateur, les logiciels. Ces variables permettent de décrire les activités d’apprentissage des étudiants en lien avec les TIC et d’analyser l’influence de ces TIC sur leur apprentissage. L’analyse des données quantitatives est réalisée grâce au logiciel SPSS 16.0 [1]qui permet de réaliser des statistiques descriptives.

Pour ce qui est de l’observation participante, nous avons d’abord visité trois groupes d’étudiants de trois filières distinctes en sessions des travaux pratiques avec l’ordinateur. Il s’agit des groupes d’étudiants programmés dans la cyber salle au cours du semestre pendant notre étude. Nous avons ensuite observé un étudiant en soutenance de son mémoire de Master II, faisant usage des TIC. L’observation participante a été très indiquée pour cette recherche, pour développer une connaissance approfondie ainsi qu’une expérience concrète des réalités de la problématique étudiée. Il convient certes de souligner, avec Pourtois et Desmet (1988), que l’observation participante n’est pas toujours suffisante pour cerner véritablement l’objet de l’étude, ce qui est dû au fait qu’une subjectivité poussée du chercheur peut orienter les résultats. Mais sur le terrain, nous avons comblé cette lacune en interviewant, de temps en temps, quelques étudiants sur leur expérience dans l’apprentissage avec les TIC.En somme, nous avons employé une grille d’observation pour identifier les comportements des étudiants dans une salle d’usage des TIC, recenser les logiciels en présence, comprendre les utilisations des TIC dans l’apprentissage des cours. En effet, la grille d’observation nous a permis de capter les réactions d’étudiants en activité pratique avec les TIC, lorsque nous avons passé quelques heures en leur compagnie dans la cyber salle, et aussi lorsque nous avons assisté à la soutenance de travaux de mémoire de Master où le candidat a fait son exposé en employant les TIC.

Pour ce qui est du codage, nous avons le choix entre développer un système de codage antérieur ou postérieur, décrire les comportements observés de façon qualitative et non catégorique, et adopter un système de codage mixte. Nous avons opté pour une description qualitative des comportements et usages émergés chez les étudiants durant les sessions de nos observations. Ce choix a été guidé par Pellemans, De Moreau et Obsomer pour qui, « le pré codage repose sur l’hypothèse que le chercheur connaît les comportements importants, le risque par contre, est d’ignorer les facteurs secondaires comme les interactions subtiles et les indices contextuels. Le post codage émerge des données recueillies, il est toutefois fastidieux et inutile si le chercheur sait exactement ce qu’il recherche. Remarquons cependant que court-circuiter le codage présente l’avantage de permettre au sens d’émerger spontanément » (1999, p.81). Pour l’analyse des données collectées, nous faisons la synthèse de la description des comportements observés sur le terrain et les commentaires des étudiants, en mettant en exergue les influences que les TIC ont apportées dans leurs différents apprentissages.

Présentation et analyse des résultats

Cette analyse permet de décrire comment les étudiants universitaires de l’UY1 apprennent avec les TIC, et surtout de faire un examen des influences des TIC sur leur façon d’apprendre. Nous procédons d’abord par l’analyse des résultats quantitatifs, pour terminer ensuite par l’analyse des résultats qualitatifs.

Présentation et analyse des résultats quantitatifs

L’analyse quantitative fait référence aux statistiques descriptives. L’échantillon de l’étude est n=120 répondants. Elle nous permet de mettre en relief les impacts des TIC sur l’apprentissage des étudiants ainsi que leurs activités d’apprentissage avec les TIC.

Activités d’apprentissage avec les TIC

Lors de l’enquête par questionnaire, nous avons dénombré 11 catégories d’outils logiciels qui interviennent dans les activités d’apprentissage des étudiants. Il s’agit du : traitement de texte, traducteur, tableur ou chiffrier électronique, système de gestion de bases de données, simulateur, logiciel de présentation, didacticiel, logiciel de communication, logiciel de programmation, moteur de recherche sur Internet etlogiciel spécifique adapté à une activité de classe comme Matlab pour les mathématiques. Nous avons regroupé les logiciels en catégories que nous avons fait correspondre à la taxonomique de Bloom (1956) révisée par Lorin (2001), suivant le type d’activités TIC effectuées au cours de leur apprentissage. Nous aboutissons au tableau I, qui est une grille d’analyse des TIC contribuant à l’apprentissage en lien avec la taxonomie. Il est à signaler que parmi les outils TIC illustrés dans ce tableau, en les utilisant, les apprenants peuvent réaliser plusieurs opérations d’apprentissage. Par exemple, le traitement de texte peut leur permettre de décrire un fait dans le but de retenir des connaissances, et de rapporter ou illustrer un événement dans le but de mieux comprendre les détails. Un autre exemple est un logiciel spécialisé qui peut leur permettre d’illustrer par un graphique animé à l’ordinateur, le circuit d’un bol alimentaire dans l’appareil digestif humain, en vue de comprendre le fonctionnement de ce dernier, et d’analyser les différentes étapes de la transformation du bol dans l’organisme.

Tableau 1 : Grille d’analyse des TIC contribuant à l’apprentissage en lien avec la taxonomie

TIC utilisée
Activitéd’apprentissage
Taxonomie de Bloom révisée par Lorin
Traitement de Texte
Traducteur
Tableur
SGBD
Simulateur
Outil de Présentation
Didacticiel
Outil de Communication
Outil de Programmation
Moteur de recherche,
Outil adapté à une activité de classe
lister, nommer, mémoriser, distinguer, identifier, définir, citer, faire correspondre, décrire, formuler, étiqueter, écrire, énumérer, souligner ou reproduire
Retenir des connaissances
interpréter,classer, expliquer, traduire, illustrer, observer, rapporter, discuter ou démontrer
Comprendre
utiliser, exécuter, construire, développer, résoudre, manipuler, adapter, réaliser ou faire
Appliquer
organiser, comparer, rechercher, structurer, catégoriser, conclure, examiner, arranger ou argumenter
Analyser
planifier, assembler, composer, préparer, compiler, inventer, améliorer, synthétiser,réorganiser, proposer, générer ou produire
Faire une synthèse
tester, critiquer, juger, contrôler, sélectionner,choisir, persuader ou débattre
Évaluer

 

Nous présentons ci-après quelques résultats relatifs aux activités d’apprentissage avec les TIC qui ont le plus émergé chez les étudiants universitaires.

Emploi des simulateurs et des logiciels spécialisés dans l’apprentissage

Selon le tableau II ci-dessous, l’emploi des simulateurs et des logiciels spécialisés pour assimiler les cours est fréquent ; plus de 80% des étudiants y recourent au moins quelques fois par semaine. Les opérations cognitives au niveau taxonomique de Bloom révisées figurent en bonne place dans chaque activité d’apprentissage avec ces outils. En effet, à travers ces simulateurs et ces logiciels spécialisés, ils vont retenir des connaissances, comprendre, appliquer, analyser, faire une synthèse et une évaluation.

 

 

Tableau 2 : Emploi des simulateurs ou des logiciels spécialisés pour apprendre

Fréquence d’utilisation
Répartition d’étudiants
Opération cognitive
Tous les jours
26,67%
Retenir des connaissances, comprendre,appliquer, analyser,faire une synthèse,évaluer

 

Presque chaque jour
40,00%
Quelques fois par semaine
25,00%
Quelques fois par mois
6,67%
Jamais
1,67%

 

Emploi des moteurs de recherches dans l’apprentissage

Les moteurs de recherche sont très sollicités comme le montre le tableau III ci-dessous. Plus de 90% des étudiants interrogés apprennent leurs leçons en se servant de cette fonction d’Internet quelques fois par semaine. Le résultat 0% des étudiants pour aucune utilisation du moteur de recherche montre que cet outil est désormais incontournable chez les étudiants dans l’apprentissage de leur cours. L’opération cognitive qui semble surtout développée à travers l’usage de cet outil pour apprendre est « retenir des connaissances ».

 

 

Tableau 3 : Emploi des moteurs de recherches pour apprendre

Fréquence d’utilisation
Proportions d’étudiants
Opération cognitive
Tous les jours
33,33%
Retenir des connaissances
Presque chaque jour
35,00%
Quelques fois par semaine
25,00%
Quelques fois par mois
6,67%
Jamais
0

 

Emploi du logiciel decommunication pour apprendre

Le logiciel de communication ou messagerie électronique intervient aussi dans l’apprentissage. Au moins 70% des étudiants en font usage presque chaque jour (voir le tableau IV ci-dessous). 19 % l’utilisent quelques fois par semaine. En effet, à cause du nombre de postes de travail insuffisant dans les salles informatiques, les étudiants sont très souvent mis en groupe de deux à quatre par poste pour une même session de travaux pratiques. L’obligation de faire usage du courriel s’impose à eux pour communiquer et se transférer les documents joints. N’importe quelle opération cognitive de la taxonomie de Bloom peut intervenir ici selon l’orientation que porte le contenu des échanges électroniques effectués par les étudiants en rapport avec leur apprentissage.

 

 

Tableau 4 : Emploi de la messagerie électronique pour apprendre

Fréquence d’utilisation
Proportions d’étudiants
Opération cognitive
Tous les jours
40,83%
Quelconque
Presque chaque jour
32,50%
Quelques fois par semaine
19,17%
Quelques fois par mois
6,67%
Jamais
0,83%

 

Emploi du traitement de texte pour apprendre

Les outils de traitement de texte ne sont pas en reste, 80% des étudiants les utilisent quelques fois par semaine pour apprendre (Tableau V). De plus en plus, les devoirs faits à la maison ne sont plus rendus sous forme manuscrite, comme c’était le cas il y a quelques années. Certains enseignants exigent la version numérique à leur remettre en pièce jointe par courriel. En utilisant cet outil dans ses activités d’apprentissage, l’étudiant développe davantage l’opération cognitive « comprendre ».

Tableau 5 : Emploi dutraitement de texte pour apprendre

Fréquence d’utilisation
Proportions d’étudiants
Opération cognitive
Tous les jours
17,50%
Comprendre
Presque chaque jour
32,50%
Quelques fois par semaine
30,00%
Quelques fois par mois
11,67%
Jamais
8,33%

Les influences des TIC sur l’apprentissage

Dans cette section nous présentons les différents résultats statistiques illustrant comment l’usage de TIC par les étudiants a eu un impact sur leur apprentissage.

Apport des TIC dans la réussite des devoirs et exercices

Les étudiants déclarent que les TIC influencent positivement leurs apprentissages, notamment dans la réussite de leurs devoirs et exercices donnés en classe. 90% sont d’accord pour dire que les TIC améliorent leurs notes de devoirs et d’exercices dirigés. Le tableau VI ci-dessous détaille ces statistiques. Il en découle que leurs résultats académiques sont améliorés.

Tableau 6 : Apport des TIC dans la réussite des devoirs et des exercices

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
Tout à fait en désaccord
6,67%
Plutôt en désaccord
0,83%
Un peu en désaccord
2,50%
Un peu d’accord
15,00%
Plutôt d’accord
20,83%
Tout à fait d’accord
54,17%

 

Apport des TIC dans la compréhension des cours

D’après le tableau VII ci-dessous, plus de 90% des étudiants relèvent qu’ils comprennent mieux leurs cours avec les TIC grâce aux illustrations à l’ordinateur et certains logiciels particuliers. En d’autres termes, les TIC rendent la compréhension du cours accessible et rapide. Ainsi les TIC sont des outils de facilitation du traitement des opérations cognitives complexes, puisque sans elles, approximativement 7,5% des étudiants de notre échantillon auraient peu compris les mêmes cours.

Tableau 7 : Apport des TIC dans la compréhension des cours

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
Tout à fait en désaccord
3,33%
Plutôt en désaccord
2,50%
Un peu en désaccord
1,67%
Un peu d’accord
2,50%
Plutôt d’accord
24,17%
Tout à fait d’accord
65,83%

 

Internet : lieu de prédilectionpour compléter les cours

Internet est devenu le lieu de premier choix lorsque les étudiants recherchent des détails ou des compléments de leurs cours ; 92,5% des étudiants le confirment, selon le tableau VIII ci-dessous. Les étagères des bibliothèques ainsi que les quelques CD-Rom qui s’y trouvent sont rarement visités.

 

 

Tableau 8 : Internet : lieu de prédilectionpour compléter les cours

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
a) À la bibliothèque pour l’accès aux supports papiers (livres, périodiques, articles, etc.)
5,83%
b) À la bibliothèque pour l’accès aux supports électroniques sur  CD-Rom
0,83%
c) Sur Internet pour l’accès aux supports électroniques en ligne(Wikipédia, Encarta, Chronos, etc.)
92,50%
Autre
0,83%

 

Croissance des activités informatiques dans les cours

De plus en plus dans le système de formation traditionnelle, au regard des avantages que procurent les TIC dans l’apprentissage et l’enseignement, on assiste à une forte croissance de l’introduction des activités informatiques dans les autres programmes de formation des départements. Le tableau IX ci-dessous fait ressortir que plus de 85% des étudiants témoignent que plusieurs de leurs cours comportent des activités liées aux TIC.

Tableau 9 : Plusieurs cours comportant des activités informatiques

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
 
a) plusieurs cours
70,83%
 
b) deux cours
8,33%
 
c) un seul cours
15,00%
 
d) aucun cours
7,50%

 

Encouragement des enseignants à apprendre avec les TIC

Selon le tableau X ci-après, 87,5% des étudiants signalent que leurs enseignants les encouragent à se servir des TIC, notamment d’Internet, pour compléter les cours vus en classe.

Tableau 10 : Taux d’étudiants encouragés par leurs enseignants à faire usage des TIC

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
Oui
87,50%
Non
12,50%

 

Internet pour des recherches professionnelles

Les résultats du tableau XI ci-dessous indiquent que près de 75% des étudiants consultent l’Internet au moins quelques fois par semaine pour des besoins professionnels, notamment la recherche d’emploi, des contacts, la soumission de leur CV, etc. Nous nous sommes intéressé à observer le niveau académique dans la base de données des réponses pour constater qu’il s’agit des étudiants en année terminale de leur diplôme. Par contre 8,33% des étudiants n’y vont jamais pour des recherches professionnelles ; il s’agit évidemment des étudiants de 1re et 2e années de licence pour qui le problème d’emploi ne se pose pas encore avec acuité.

 

 

Tableau 11 : Fréquence d’utilisation d’Internet pour des recherches professionnelles

Réponses d’étudiants
Proportions d’étudiants
Tous les jours
18,33%
Presque chaque jour
23,33%
Quelques fois par semaine
32,50%
Quelques fois par mois
17,50%
Jamais
8,33%

 

Après la présentation et l’analyse de ces résultats d’ordre quantitatif, il importe de ressortir les résultats de l’analyse qualitative qui nous apporteront des détails complémentaires sur l’apport des TIC sur l’apprentissage.

Présentation et analyse des résultats qualitatifs

Les données qualitatives sont basées sur l’observation participante effectuée sur le terrain. Il s’agit premièrement de trois groupes d’étudiants respectivement des filières géographie, mathématiques et informatique, en ensuite d’une activité de soutenance de mémoire de Master II en physique. Les données sont collectées au moyen d’une grille d’observation conçue à cet effet.

Groupe d’étudiants de géographie en activités d’apprentissage avec les TIC

Les étudiants de géographie de 4e année ont un cours de système d’information géographique qui comporte une partie pratique qui doit se réaliser avec un logiciel approprié. Pendant longtemps, les étudiants se contentaient d’exploiter les cartes géographiques et les papiers millimétrés. Depuis deux ans, l’enseignant principal de ce cours s’est procuré le logiciel GeoArt qu’il a installé dans la salle informatique (GeoArt est un logiciel de traitement de système d’information géographique et de cartographie). L’enseignant a effectué une séance de démonstration d’utilisation de GeorArt aux étudiants, 74 au total, et a mis à leur disposition le manuel d’utilisation. Ces 74 étudiants sont répartis en cinq groupes de 15 étudiants, avec 12 heures de travaux pratiques au total en salle machinepour chaque groupe. Dans la salle informatique de cette filière, nous observons pendant deux heures, un groupe en séance pratique d’utilisation de GeoArt. Chacun est attentionné à son écran et son clavier pour produire une carte. Cet exercice pratique compte comme un devoir à noter. Nous relevons que dans la salle, ni l’enseignant, ni un moniteur n’est présent. Chaque étudiant se débrouille comme il peut. Les étudiants qui ont rapidement assimilé l’utilisation de GeoArt, de même que ceux qui ont déjà des connaissances en l’informatique auparavant, sont sollicités ici et là par les moins avancés, tout cela dans un vacarme assourdissant.

« Hé, comment as-tu fait pour obtenir cette fenêtre-là avec ce graphique ? (…) montre moi comment tu fais », lance l’un d’eux à son camarade.

«(…) enfin clique sur le menu édition, tu trouves tout ça là-bas, non plutôt le menu outils, ensuite vas dans graphes, mais avant d’y arriver, il faillait sélectionner une zone de végétation sur la carte affichée (…), laisse moi faire, je vais t’aider (…)».

Nous remarquons aussi que deux des étudiants ont achevé leur devoir rapidement et sont plutôt entrain de naviguer sur des sites Internet.

« Ne travailles-tu pas sur le même exercice que les autres ? »

« Si, mais je l’ai achevé et expédié dans la boîte électronique du prof. Maintenant, je parcours un peu cette encyclopédie en ligne : http://www.larousse.fr/encyclopedie/#explorer/cartes ».

« Quant à moi, j’ai aussi expédié mon devoir, actuellement je complète un rapport avec certaines données prises sur Internet ».

Avec ce groupe, il apparaît que l’usage des TIC a suscité plus de motivation et d’intérêt. L’utilisation d’un logiciel spécialisé, de la messagerie, de la recherche documentaire et de la consultation d’encyclopédie en ligne constituent des activités TIC qui ont favorisé leur apprentissage. Autrement dit, les TIC ont permis un développement des opérations cognitives élevées. Ce qui rejoint les deux derniers énoncés de Barrette (2005), le b) et le c) mentionnés plus haut.

Groupe d’étudiants de mathématiques en activités d’apprentissage avec les TIC

Les étudiants de la filière mathématique de niveau IV ont des cours qui comportent des activités pratiques avec les TIC. C’est le cas des cours d’analyse numérique et de statistiques. Dans leur filière, il y a une salle informatique d’une vingtaine d’ordinateurs multimédia, connectés à Internet pour tous les étudiants de la filière. Cependant, à l’heure où nous nous y rendons pour observer les activités pratiques des étudiants, seulement 11 postes sont fonctionnels. À cet instant, les activités des étudiants sont variées et chacun semble faire un travail individuel. Nous constatons qu’il y a quatre autres étudiants présents dans la salle avec leurs ordinateurs portables personnels. On ne retrouve pas dans la salle de moniteur ou encadreur. Cette session de deux heures de travaux pratiques est consacrée aux représentations de la distribution gaussienne avec le logiciel Matlab. Chaque étudiant se débrouille tout seul, tenant en main quelques pages photocopiées du manuel d’utilisation du logiciel. Un coup d’œil sur certains écrans d’ordinateur laisse voir plusieurs icônes de fenêtre de navigateur ouvertes en barre de tâches parmi lesquelles on note la présence de MSN Messenger pour certains, Yahoo Messenger et skype pour d’autres, des fenêtres de téléchargement en cours et, en même temps, des pages de saisie de mail aussi ouvertes.

« Ici en TP, c’est chacun pour soi, pas de moniteurs disponibles pour tous les groupes, en plus on donne seulement deux heures par semaine en salle machine, sans compter que ça coïncide régulièrement avec des coupures d’électricité. Je préfère toujours travailler d’abord à domicile. J’ai fait mes devoirs sur Matlab à la maison sur mon laptop, je profite de ces deux heures dans cette salle pour mes téléchargements sur Internet (…), là je suis tombé sur un support de statistiques avec des exercices corrigés, c’est ça que je télécharge maintenant, cela va me faire du bien (…) certains travaux dirigés du prof s’y trouvent (…) ».

« Nous sommes à la troisième séance de TP, je n’avance pas du tout, même avec ce manuel photocopié, personne n’a de temps pour m’aider (…) je suis complètement perdu ».

Il ressort du témoignage de ces deux étudiants plusieurs problèmes qui entravent le bon déroulement des sessions de travaux pratiques avec les TIC. Les étudiants ont besoin de plus de temps machine pour une exploitation approfondie de ce logiciel. La présence d’un moniteur leur aurait été avantageuse, notamment pour les guider à l’utilisation efficiente et efficace de cet outil. Les cours d’initiation aux TIC leur sont indispensables avant de les introduire dans les logiciels complexes à fonctions plus avancées, d’autant plus que certains parmi eux découvrent l’ordinateur à leur arrivée à l’université. Un ordinateur portable pour chacun d’eux leur serait encore plus rentable en termes de résultat académique.

Somme toute, même si quelques-uns traînent le pas à maîtriser le logiciel GeoArt pour les géographes ou Matlab pour les matheux, ils trouvent tous que l’usage des logiciels est de loin moins fastidieux que les papiers millimétrés utilisés auparavant pour les mêmes types d’exercices en géographie et en mathématiques. Par ailleurs, ces outils leur facilitent l’apprentissage pendant que la compréhension et l’assimilation des cours concernés sont plus rapides.

À partir de l’observation faite de ces groupes d’étudiants de géographie et de mathématiques, il apparaît que l’apprentissage avec les TIC a facilité la compréhension de certains concepts mathématiques par simulation sur ordinateur et l’assimilation de certains conceptsde la géographie par l’illustration graphique à l’ordinateur, qui ne seraient pas faciles à comprendre autrement, au regard de la complexité des exercices concernés. Les énoncés de Barrette (2005), le b) et le c) soulignés plus haut sont à nouveau vérifiés

Groupe d’étudiants d’informatique en activités d’apprentissage avec les TIC

Les étudiants d’informatique semblent plus à l’aise, comme il était prévisible, dans les usages des TIC en classe. Au moment où nous les visitons, les étudiants de niveau 4 sont en travaux pratiques du cours de réseau. Il est question de construire un réseau d’entreprises multi agences basées sur plusieurs sites dans le monde. Ils emploient un outil sophistiqué pour concevoir ce réseau et vont jusqu’à son expérimentation réelle. En effet, ils se servent d’un logiciel de simulation appelé Packet Tracer qui est un logiciel développé pour faire des plans d’infrastructure de réseau locaux et distants en temps réel et pour simuler les mises en service futures. Il offre des fonctions des équipements d’interconnexion disposant des comportements des équipements réels. Chaque étudiant dans la salle est concentré sur la conception de son réseau. À la question de savoir comment il sait que son réseau est bien dessiné et sera opérationnel, un étudiant répond :

« Il faut d’abord dire que les images d’ordinateurs, de routeurs, de switch et de câbles observées sur le schéma que vous voyez ne sont pas de simples icônes. Ils représentent de vrais équipements et en simulent leur comportement. Par exemple on peut mettre en marche ou en arrêt ce routeur en cliquant sur son symbole d’interrupteur que vous voyez ici. On clique sur cet autre symbole pour avoir la fenêtre de configuration, (…). C’est la réussite des tests de connectivité de bout en bout sur le diagramme qui démontre que l’exercice est juste et qui prouve que les configurations nécessaires effectuées au niveau de chaque équipement d’interconnexion sont correctes. Ainsi, si on venait à reproduire cette simulation dans la réalité en respectant le choix des mêmes types d’équipement et en y introduisant les mêmes contenus de fichiers de configurations, le réseau réel devrait instantanément être opérationnel. (…). C’est un outil fantastique, je l’adore ».

Nous avons interrogé d’autres étudiants de la salle au sujet de l’utilité de ce simulateur. Deux d’entre eux ont répondu ainsi :

« Moi en m’inscrivant en Master 1, je voulais au départ me spécialiser en système d’information et base de données, mais après les premiers TP avec Packet Tracer, j’ai été fasciné par les réseaux. Aujourd’hui, le travail de mon mémoire de Master II porte sur les réseaux. Je suis devenu un spécialiste de réseau grâce à lui ».

« Le bien que ce simulateur me fait dépasse le cadre académique. J’ai travaillé comme stagiaire dans une équipe qui devait configurer le réseau d’une coopérative. J’ai tout fait la veille dans Packet Tracer et le lendemain, on était surpris que j’aie pu faire marcher tout seul les équipements (…). D’ailleurs cela m’a valu une promesse de recrutement dès que je soutiendrai mon Master 2 ».

Le témoignage de ces étudiants révèle qu’à travers ce simulateur, l’apprentissage du module du cours de réseau informatique a été pour eux un processus actif, qui les a conduits à manipuler stratégiquement les ressources cognitives disponibles dans un support multimédia, de façon à ce qu’ils créent de nouvelles connaissances, à savoir, des architectures de réseaux opérationnelles. Par ailleurs ils ont été au centre de leur apprentissage où en construisant les connaissances ils se sont construits eux-mêmes, avec comme résultat final la compétence acquise. Comme ils le laissent percevoir dans leur témoignage, ils sont à même de déployer désormais cette compétence sur le terrain professionnel. Les TIC ont donc été pour eux un catalyseur, un facilitateur, un accélérateur, un accompagnateur en ce qui concerne la maîtrise rapide et la pratique réelle du cours de réseau suivi en faculté.

Soutenance de mémoire de Master avec les TIC

Jusqu’à très récemment les soutenances en faculté des sciences se déroulaient sans aucun dispositif matériel et quelquefois au moyen d’un rétro projecteur. De plus en plus on assiste à des soutenances de mémoire présentées avec un vidéo projecteur et un ordinateur portable, au point que quelques individus se sont érigés en promoteurs de ce type de service moyennant une somme allant de 15000 à 50000 Francs CFA (de 30 à 100$ CAD). Nous avons pris part à une soutenance de mémoire en Master en physique pour observer s’il y avait une contribution des TIC dans cette prestation académique des étudiants.

En effet, au cours de son exposé devant le jury, nous observons qu’il navigue sans peine dans ses diapositives, les illustrations sont facilement convaincantes de par leur « design » interactif. Il a pris le soin de créer les liens hypertextes et hypermédias vers d’autres animations de son ordinateur. Ainsi les courbes de corrélations se traçant toutes seules à un clic de la souris, les simulations des projections et des captures des particules dans l’espace pour en déduire un comportement météorologique ont émerveillé en même temps le jury et toute l’assistance. Le président du jury, par ailleurs chef de département, a déclaré que jamais une soutenance n’a été aussi si bien présentée dans son département. Le candidat s’en est sorti avec une note de 18,5/20. Nous l’avons approché et voici son commentaire au sujet de la place des TIC dans son travail :

« Je dois ma note 18,5/20 à la contribution des TIC à cette soutenance. En effet, au début de mes travaux, je m’interrogeais sur comment je vais convaincre le jury de mes résultats, surtout que j’avais assisté à certaines soutenances de mes prédécesseurs qui n’avaient pas mis l’accent sur l’utilisation des TIC et j’ai constaté qu’ils n’avaient pas pu répondre de façon satisfaisante à certaines questions du jury (…), tu te rends compte, on te pose une question dont la réponse plausible passerait par une illustration visuelle, comment peux-tu le faire aisément à cet instant sur un poster comme je les voyais faire avec toute la frousse et l’hésitation devant le jury ? (…) dès ce moment, je m’étais mis à acheter et à apprendre tout logiciel qui s’avérait utile à mes travaux et voilà, cet apprentissage avec les TIC a payé aujourd’hui ».

L’impact qui se dégage dans le cas de cet étudiant est l’amélioration de la note académique, autrement dit la réussite académique (Barrette, 2005).

Tout comme les données quantitatives l’ont montré, celles d’ordre qualitatif confirment que depuis l’appropriation des TIC par les étudiants de l’UY1, les impacts de l’usage de celles-ci sont perceptibles dans leurs apprentissages.

Conclusion

Dans cette section, nous dégageons les principales conclusions de la recherche au regard de ses objectifs. Nous y intégrons aussi quelques suggestions en fonction de certaines limites et nous évaluons la portée des résultats.

Cette étude tentait de répondre à la question « Est-ce que les TIC influencent les apprentissages des étudiants universitaires camerounais ? » Avant d’y répondre, nous avons fait la synthèse des écrits sur les apports des TIC sur l’apprentissage, nous avons classé les activités TIC selon la taxonomie de Bloom (1956). En analysant les réponses au questionnaire et les données de l’observation participante réalisée, nous avons identifié les activités d’apprentissage avec les TIC chez les étudiants et décelé les impacts de ces TIC sur la façon d’apprendre dans leurs cours.

Tous les groupes d’étudiants observés au cours de cette étude sont favorables à un apprentissage avec les TIC. Plusieurs ont de meilleures pratiques de l’usage des TIC pour apprendre. Les rares échecs d’utilisation des TIC pour apprendreconstatés chez certains étudiants sont liés au manque de sensibilisation et de formation aux usages pédagogiques de ces outils technologiques. Qu’il s’agisse de ceux rencontrés lors de l’observation participante ou des répondants au questionnaire, ils témoignent de l’amélioration de leurs résultats académiques grâce à l’utilisation d’Internet, des logiciels simulateurs et autres logiciels spécifiques pour apprendre. Il en ressort donc que les TIC ont facilité le traitement des opérations cognitives des étudiants. Nous arrivons à la même conclusion que la recherche de Karsenti (2005) en contexte canadien, conclusion selon laquelle l’usage des TIC dans l’apprentissage des étudiants de l’UY1 a permis d’enrichir un concept reçu en classe (simulation d’un phénomène en physique, mathématique, géographie et informatique), et de compléter un cours donné via un moteur de recherche Internet offrant d’autres abondantes sources documentaires. Malgré les problèmes infrastructurels criards constatés au campus, nous avons tout de même observé une utilisation fréquente et régulière des TIC par les étudiants dans le cadre de leurs travaux pratiques en groupe ; ils ont ainsi développé deshabilités en TIC, disciplinaires et transversales (Karsenti, 2006), des habilités qui, sans les TIC, n’auraient pas été manifestées.

Nous avons fait mention du portrait que Barrette (2005) a dressé desactivités utilisant des TIC et leur impact sur les apprentissages (figure 2). Les résultats de notre étude mettent en relief les liens opérationnels de ce portrait dans le contexte d’apprentissageavec les TIC chez les étudiants de l’UY1.Les liens émergents sont :

  • L’expérience de réussite qui provient, par exemple, d’une soutenance de mémoire présentée avec les TIC au public devant un jury ;
  • L’assimilation rapide des coursdue au fait que les étudiants mis en groupes ont fait usage d’un logiciel spécifique, ici l’effet de collaboration s’est imposé par ce moyen ;
  • L’amélioration des résultats qui a découlé du fait d’avoir été soutenu dans une activité d’apprentissage par l’usage des TIC, selon que ce soutien a émané de:
    • l’objectif du programme de cours (les TIC faisaient partie du programme, sous forme d’usage de logiciels spécifiques comme Matlab ou GeoArt par exemple) ;
    • la maîtrise personnelle des usages TIC par l’auto apprentissage (logiciels simulateurs, recherche documentaire sur Internet, courriels, etc.) ;
    • l’usage des TIC en classe et en dehors de la classe ;
    • soutien institutionnel (présence des salles d’ordinateurs connectés dans le campus et à la bibliothèque ouvertes aux étudiants).

L’enquête Netados de 2004 (CEFRIO, 2004) révèle qu’au Québec, 35 % des élèves du secondaire avaient cherché de l’information sur le choix de carrière et que pour 60 % d’entre eux Internet était d’avantage une source d’information que les livres pour la réalisation de travaux scolaires. Quant à la présente étude, 32,5% des étudiants de l’UY1 vont sur Internet quelques fois par semaine pour des besoins professionnels, notamment la recherche d’emploi et des contacts d’employeurs. Tout comme les apprenants québécois, ceux de Yaoundé considèrent Internet comme le lieu par excellence pour rechercher des compléments de cours ou pour réaliser des travaux académiques ; 92,5% des étudiants de notre échantillonle confirment.

Nous avons aussi mis en relief que l’utilisation des TIC pour apprendre permet de mettre en place un environnement pédagogique constitué d’activités TIC, orienté sur la construction de connaissances et le traitement des opérations cognitives : i.e. utiliser les TIC pour visionner, apprécier, calculer, afficher, interpréter, créer et expérimenter (par simulation). Finalement les TIC ont été des outils didactiques efficaces pour faciliter la compréhension des situations complexes en physique, mathématique, géographie et informatique. C’est pourquoi nous estimons que nos résultats nous permettent d’affirmer quel’apprentissage avec lesTIC à l’UY1 est bénéfique pour les étudiants universitaires. Cependant pour que l’effet touche toute la population estudiantine de l’UY1, l’apprentissage avec lesTIC doit bénéficier d’un soutien institutionnel plus renforcé. Ceci par la multiplication des points d’accès Internet au sein du campus, la sensibilisation de toute la communauté universitaire aux usages des TIC, l’incitation des enseignants à numériser leurs cours en vue de les rendre accessibles aux étudiants sur des plates formes numériques à construire sur l’intranet de l’université. En définitive, les étudiants devraient comprendre qu’ils ne peuvent plus apprendre leur cours sans les TIC et de manière isolée, mais qu’ils ont besoin de consulter d’autres sources documentaires et de partager les expériences avec d’autres communautés universitaires à travers l’Internet.

Limites de l’étude

Une des limites de cette recherche est la taille réduite de notre échantillon. Nous aurions souhaité l’élargir sur toute l’université pour accroître la pertinence des résultats. Cela pourrait se faire dans une recherche ultérieure. Toutefois, nous considérons que cet échantillon, vue la diversité du profil des étudiants, car appartenant à plusieurs filières, retrace une esquisse de ce qui se passe à l’UY1 en ce qui concerne l’influence des TIC sur l’apprentissage des étudiants universitaires.

Nous n’avons pas pu examiner ce sujet sous plusieurs angles différents. En effet, au lieu d’interroger les étudiants à passé disparate dans leurs apprentissages avec les TIC uniquement, nous pourrions également constituer deux groupes : expérimental et test. Au groupe expérimental, nous dispenserions une formation en TIC pour l’apprentissage d’un cours précis sur une durée donnée. Ensuite nous comparerions leur degré de réussite à ce cours à celui du groupe test qui aurait fait le même cours sans les TIC (Desgent, Forcier, 2004), pour en déduire l’impact réel. Une étude future pourra s’orienter dans cette perspective.

Pistes de recherches futures

Au terme de l’étude de cette thématique sur l’impact des TIC sur l’apprentissage, il découle quelques pistes de recherche futures que nous formulons en quatre interrogations :

  • Quels scénarii d’activités TIC mettre en place pour accompagner l’assimilation et la compréhension d’un cours?
  • Quelle démarche pédagogique recourant aux TIC a le plus de chance d’entraîner une large adhésion des étudiants avec pour conséquences des effets positifs sur leur réussite académique?
  • Quelles TIC pour quelles compétences chez les étudiants universitaires camerounais ?
  • Quel modèle d’apprentissage avec les TIC pour l’université camerounaise?

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[1] SPSS: Statistical Package for the Social Sciences, version 16.0

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