RAIFFET 2008 Relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique Centrale

Relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique CentraleChristian Mouity, Gaston Dzondhault, Jacques Bang & Christophe Salumu

Relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique Centrale Christian Mouity, Gaston Dzondhault, Jacques Bang & Christophe Salumu

Summary

The installation of an under-area partnership, concerning Technical and Professional Education and Training in Central Africa, highlights problems common to the seven countries of CEMAC. The EFTP adapts with difficulty its internal structures to the local constraints of employment,  and with the evolutions and fast changes of the economies of the countries, to produce development. This question was discussed during a seminar organized by center UNEVOC- UNESCO in Yaoundé (December 2006). The objective was to see which contribution the EFTP can bring to the reinforcements of capacities to fight against poverty. This communication gives an account of the exchanges shared between four countries of under-area (Cameroon, Gabon, Congo, and DRC) which want to encourage the identification and the common solution research, with the problems which mine these countries, mainly fights it against poverty. The first part gives a report on the genesis of the partnership: exchanges which aim at a better legibility of the systems of the EFTP; and an assumption of responsibility of the actions of reform, reorganization or recasting. The second examines the chances of success, in terms of modification of the structures, the methods and the practices, that the partnership can produce at the national and under-area levels.

Keywords: Technical and Professional Education and Training, Partnership, CEMAC, Central Africa.

Introduction

Au lendemain des indépendances, les pays africains, dans leur majorité, ont adopté parmi leurs priorités de développement, la scolarisation de la jeunesse, fer de lance des nations. D’après les discours officiels, les pouvoirs publics sont tous unanimes, pour déclarer l’enseignement technique la priorité des priorités et la base du développement économique. Malheureusement dans les faits, la réalité est toute différente. On a fini par comprendre que, le discours politique ne cadre pas toujours avec la réalité sociale et surtout, l’image que renvoie l’enseignement technique, auprès des parents et élèves, ne manifeste guère d’enthousiasme, car il est vu comme un réceptacle de ratés, mieux encore un dépotoir des déchets de l’enseignement général. Socialement considéré comme plus valorisant, l’enseignement général ravit partout la vedette, car c’est lui qui fournit les élites, les hommes de commandement, les fonctionnaires, les diplomates, les chefs d’État dont aucun en Afrique centrale, jusqu’à présent, n’est crédité d’un cursus d’ingénieur, de technicien supérieur ou de polytechnicien. Pourtant, bien des bilans consignés dans des rapports issus des tables rondes ou des assises organisées par l’UNESCO, le PNUD ou l’OIT, recommandent aux pays Africains, une évolution des systèmes d’enseignement technique et de formation professionnelle42. En d’autres termes, une réforme de l’enseignement technique.

L’on sait, par ailleurs que l’expérience de l’enseignement technique et professionnel dans la plupart des pays d’Afrique aujourd’hui est un héritage de la période coloniale française, et à cet égard, ces pays peuvent ensemble mieux échanger et développer mutuellement leurs

42 Assises Francophones de la Formation Professionnelle et Technique, Bamako, Mali, mai 1998.

systèmes EFTP nationaux sur la base d’une réelle solidarité historique, linguistique et culturelle, et s’inspirer, d’après le mot du ministre tunisien M.B. SAÏED (2003, p. 169), « des bonnes pratiques des branches professionnelles » en matière d’EFTP en cours dans des pays tels que la France, l’Allemagne, le Canada, la Tunisie43 et plus proche de nous, l’Ile Maurice et le Botswana. La matière de notre exposé est fournie par l’expérience du Réseau sous régional Afrique Centrale des Centres UNEVOC-UNESCO dont les activités de coopération et de partenariat dans le secteur EFTP ont normalement débuté avec le Séminaire de décembre 2006 à Yaoundé44. Tel est le contexte de cette communication. A partir de cet ancrage, nous voulons examiner dans le cadre du présent colloque, les modalités relatives à la « Relance et Redynamisation de l’EFTP en Afrique Centrale » au niveau des pays ayant participé audit séminaire (Gabon, Congo, RDC, Cameroun). Nous proposons à cet effet de dégager un bref état des lieux et de cerner la problématique commune aux quatre pays; ensuite de discuter de l’évolution de la coopération en matière EFTP entre le Cameroun, le Gabon, le Congo et la RDC en regardant quelle est la situation actuelle de l’EFTP par pays, pour asseoir ce cadre d’échanges dans la sous-région d’Afrique Centrale au travers des enjeux de développement de ces régions.

Problématique

Trois pays, Congo, Gabon et Cameroun, la RDC exceptée, auxquels s’ajoutent, au niveau de la CEMAC45, la RCA et le TCHAD, ont en commun quelques points intéressants: leurs systèmes EFTP sont un héritage de la période coloniale française et belge. Avec les indépendances dans les années 60, chaque pays a suivi sa propre voie (politique et idéologique). Mais, globalement, les différences entre les systèmes EFTP ne paraissent pas si grandes. Ils ont en commun : les mêmes cycles de formation (1er et 2nd cycles d’enseignement technique et professionnel) ; les mêmes filières : commerciales et industrielles, avec un accent sur les métiers du bâtiment (menuiserie, maçonnerie, génie civil, électricité…), et les métiers féminins (couture ou industrie de l’habillement, économie sociale familiale ou arts ménagers, arts et mode), les mêmes diplômes : CAP, BET, BEP, BT, Bac F (STI), Bac G (STT), Bac E, Bac MI, etc., bref la même redondance des  structures. De fait, par rapport aux données économiques mondiales et aux différentes crises subies, ces pays sont arrivés à la prise de conscience des limites et des insuffisances de leurs systèmes EFTP depuis quarante ans et donc, voient là, la nécessité de changer de cap pour permettre une évolution de structures sociales. A cet égard, les conférences mondiales organisées par l’UNESCO à Séoul (1999) et à Bonn (2004), ayant affirmé le rôle primordial de l’enseignement technique et professionnel dans le développement, ont eu un impact favorable de réformes sur l’ensemble de ces pays. Dans cette perspective, bien des initiatives sont en cours dans un certain nombre de pays. Elles ont non seulement pour but de promouvoir l’EFTP en tant que moyen de lutte contre la pauvreté, mais d’améliorer

43 Réunion des Ministre en Charge de  l’ETFP  des  pays  d’Afrique  Centrale  et  Madagascar,  Brazzaville,  11-12 juillet 2004

44 Séminaire sous-régional de lancement UNEVOC/UNESCO pour certains centres UNEVOC d’Afrique Centrale. Développement des TVET à travers le réseau UNEVOC : Renforcement des capacités et développement de l’efficacité et le profil des centres UNEVOC à l’échelle nationale. Hôtel Mansel, Yaoundé, Cameroun, 5-7 Décembre 2006. Ce

séminaire fut organisé par le Centre International UNEVOC/UNESCO de Bonn avec la collaboration du bureau UNEVOC de Yaoundé. Conduit sous la supervision effective de M. Efison MUNJANGANJA, Responsable des Réseaux Internationaux des centres UNEVOC-UNESCO (BONN), un important séminaire s’était tenu les 5, 6 et 7 décembre 2006 à Yaoundé (Cameroun), avec la participation effective des représentants nationaux des centres UNEVOC-UNESCO du Gabon, du Congo, de RDC et du Cameroun. A l’issue des travaux, les délégués et partenaires de la sous- région Afrique Centrale avaient adopté deux actions prioritaires à mettre en œuvre sous forme de projet le renforcement des capacités des enseignants de l’EFTP (TVET) et le développement du partenariat en faveur du manuel de l’EFTP. Les quatre pays partenaires avaient désigné deux secrétaires pour assurer le suivi desdits projets et servir d’interface entre les membres du Réseau UNEVOC UNESCO.

45 Communauté économique et Monétaire de l’Afrique centrale : un espace économique et un marché commun constitué de sept pays d’Afrique centrale : Gabon, Congo, Cameroun, Centrafrique, Tchad, Guinée équatoriale, Sao Tome et Principe l’accès à l’emploi, à la qualité des curricula offerts, la qualification de la main d’œuvre, l’insertion professionnelle des jeunes ; réformes sectorielles, de programmes, de refondation, de partenariat, etc. qui visent aussi à arrimer les pratiques pédagogiques et éducatives de ces pays aux normes et standards internationaux. En effet, les mutations scientifiques et technologiques rapides de ces dernières années, et les changements brusques qu’elles produisent, on le voit, exercent une influence sur l’adaptation des systèmes économiques, les organisations professionnelles, les marchés de travail et de l’emploi, pour produire de la croissante en Afrique. Les compétences actuelles offertes par les systèmes de formation technique et professionnelle africains se révèlent inaptes et dépassés. Elles nécessitent un réaménagement urgent des compétences des formateurs dans un vaste domaine de métiers, elles exigent des compétences techniques et professionnelles indispensables à l’exercice de nouveaux métiers, ce qui implique nouveaux emplois et donc nouvelles formations. Il est impératif de ce fait, de donner aux enseignants et formateurs, la possibilité d’acquérir de nouveaux savions, savoir-faire dynamiques leur permettant de s’adapter à ces changements.

Cette perspective induit de nouveaux apprentissages dans les systèmes nationaux de l’EFTP de la sous-région. Ils doivent se multiplier d’une part, mais en même temps développer des offres de formation variées, capables de rendre la main-d’œuvre compétente, plus flexible et réactive face aux besoins des marchés locaux et sous- régionaux du travail, compétitive par rapport à la mondialisation, en somme, prêts à offrir de nouveaux enseignements, profils de formation et corps de métiers. Mais vu les difficultés inhérentes aux systèmes de l’EFTP dans les pays, comment solutionner celles relatives à la coopération sous-régionale quant à relancer et redynamiser efficacement, durablement, l’EFTP au niveau des quatre pays et éventuellement au niveau d’autres pays de l’Afrique Centrale dont le Tchad, la République Centrafricaine et la Guinée équatoriale ? Après le soutien de la rencontre de Bonn, le séminaire tenu à Yaoundé, comme on a pu le constater, a eu le mérite de rompre l’isolement des acteurs nationaux et sous-régionaux de l’EFTP, de les mettre en relation et en communication, pour dépasser au niveau Africain, les pesanteurs internes et externes, et ouvrir ces réseaux organisés sur un monde en pleine mutation.

Objectifs

Notre objectif est le partage des échanges c’est-à-dire, en un mot réfléchir aux carences, aux insuffisances, aux difficultés de toutes sortes qui affaiblissent le système de l’EFTP en Afrique, pour adapter ses structure internes (organisationnelles, fonctionnelles) aux contextes locaux de changements technologiques, pour produire du développement. Une analyse de l’EFTP dans chaque pays paraît essentielle pour voir comment mettre en œuvre des stratégies et modalités de coopérations communes et pertinentes entre ces pays, et partant, dans les centres UNEVOC-UNESCO. Rappelons ici que le contexte UNEVOC- UNESCO n’est qu’un prétexte pour ne pas réduire l’ampleur des problèmes que soulève l’EFTP en Afrique à ce séminaire, car cette réflexion dépasse largement ce cadre.

Analyse de situation de l’EFTP dans chaque pays

Situation de l’EFTP au Gabon

Selon une étude commanditée par l’OCDE46 pour laquelle nous avons été sollicités, le développement du secteur social au Gabon est faible et le diagnostic global de l’éducation

46 OCDE- Perspectives économiques en Afrique (PEA) : Le développement des compétences techniques au Gabon, janvier 2008. Il fallait répondre à un questionnaire envoyé par cet organisme sur internet sollicitant une expertise locale pour  donner  un  état  des  lieux  la  situation  des  compétences  techniques.  Cette  fois  le  thème  pour  2008  est et de la formation est alarmant. En effet, en dépit d’un taux de scolarisation de 95,6% en 2006, et d’une parité appréciable entre garçons et filles (93% contre 92%) ; le système gabonais est marqué par son inefficacité et son inadaptation aux impératifs du marché de l’emploi. On constate : 1) la disparité d’accès à l’éducation, notamment dans l’enseignement technique et professionnel(ETP) avec des classes surchargées – déficit de 2377 salles des classes et de 70 élèves par classes – et sous encadrés ; 2) des rendements internes médiocres avec un taux de redoublement allant à environ un tiers pour le primaire et un quart pour le secondaire et trois quarts pour l’enseignement supérieur ; 3) un taux de décrochage scolaire de l’ordre de 30% au primaire et au secondaire et de 40% dans l’enseignement supérieur d’où une faible probabilité pour les étudiants de terminer les filières choisies ; 4) une inefficacité externe liée à l’inadaptation des programmes d’enseignement aux besoins du marché de l’emploi, et au manque d’enseignants qualifiés dans les filières techniques et professionnelles avec pour corollaire un faible taux d’insertion professionnelle des jeunes diplômés (sur les 12 000 demandeurs d’emplois, 4 000 emplois sont satisfaits). L’ETP ne présente que 8% de l’ensemble du système éducatif. Le nombre d’établissements d’ETP (16 établissements) et de la formation professionnelle et technique (11 centres) est faible. Les structures sont sous équipées, la formation et le recyclage des enseignants ne sont pas fréquents. La situation est encore plus déplorable pour les établissements privés qui sont pour la plupart vétustes, inadaptés et dont les formations dispensées ne correspondent pas aux diplômes annoncés. L’absence d’un dispositif d’habilitation favorise cette situation. Par ailleurs, la carte actuelle des formations de l’ETP ne correspond pas aux besoins de diversification des sources de la croissance du pays et du marché de l’emploi dans les secteurs prioritaires suivants : l’agriculture, la pêche, la forêt, les mines, le tourisme et l’hôtellerie. Plus de 80% de diplômés de l’ETP ne sont recrutés dans les filières pour lesquelles ils ont été formés. Le temps de rendement théorique est de 20% d’où une inefficacité des investissements du secteur. La carence de travailleurs qualifiés et de «métier », pèse sur les coûts de facteurs (masse gabonaise). Le plan stratégique 2007-2010 présenté en décembre 2007 prévoit de mettre en place une carte de formation adaptée au marché de l’emploi et validée par la commission des programmes qui intégrera le secteur privé.

Le cadre institutionnel

Le développement du secteur éducatif Gabonais s’inscrit dans les dispositions de la constitution qui stipule dans son article 18 que : L’État gabonais garantit l’égal accès de l’enfant à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. La loi 16/66 du 9 août 1966 portant organisation générale de l’enseignement au Gabon, fait obligation pour l’État de scolariser tous les jeunes de 6 à 16 ans. La gestion du secteur éducatif gabonais est actuellement assurée par quatre ministères à savoir :

1) La Formation professionnelle, de l’Enseignement technique et professionnel, de la réinsertion chargée de l’insertion des jeunes (MFPETRIJ) ;

2) l’Enseignement supérieur ;

3) l’éducation nationale et l’instruction civique ;

4) la recherche scientifique et le développement technologique.

Le ministère de la FPETRIPJ créé en 2006 pour corriger les problèmes de l’inefficacité et de l’inadaptation et de l’inadéquation de l’emploi, a élaboré un plan stratégique 2007-2010 qui intègre les orientations du DSCRP relative à l’ETP et à la FPT. La récente loi de développement et d’aménagement du territoire (LDAT) de 2006, donne des orientations en termes de stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation professionnelle. Enfin, un plan stratégique 2007- 2010 du ministère de l’ETP a été présenté aux partenaires au du développement au mois de décembre 2007. Il décline les 15 axes stratégiques suivants :

1) mise en place d’une structure administrative fonctionnelle efficace ;

2) amélioration du rendement des infrastructures ;

3) développement des mécanismes de financement de la formation technique et professionnelle ;

4) amélioration de la gouvernance du secteur ;

5) développement de partenariat au plan national et international ;

6) poursuite de la réforme de l’ETP ;

7) valorisation des ressources humaines de la FTP ;

8) adéquation formation emploi ;

9) développement des programmes d’études ;

10) harmonisation des cycles de formation et des titres des diplômes ;

11) adaptation de la formation continue au contexte environnemental :

12) gestion efficiente des examens et concours ;

13) développement d’un réseau de communication et d’intégration des nouvelles technologies d’information et de la communication en milieu éducatif ;

14) mise en place d’un organe de gestion de la réinsertion et de l’insertion professionnelle des jeunes ;

15) mise en place des actions de réinsertion et d’insertion professionnelle. Le résultat attendu est la refondation de la formation et de l’enseignement technique professionnel en parfaite cohérence avec les priorités de la SCRP, de la diversification de l’économie et de la réalisation du plein emploi.

l’Enseignement technique et professionnel en Afrique, contrairement aux années antérieures. Suivant les indicateurs du questionnaire, nous avons donc brossé ce tableau qui présente la situation de l’enseignement technique et professionnel au Gabon à partir de données et stratégies mise en place par le gouvernement.

Récentes réformes

A l’instar d’autres pays africains, le Gabon a amorcé depuis plusieurs années une réforme de l’enseignement technique et professionnel et le plan de stratégique 2007-2010 de la FPT a confirmé la poursuite de sa mise en œuvre. Cette réforme prend appui sur la vision prospective du Gabon 2025 du gouvernement, la loi d’orientation de développement économique et social et les axes du DSCRP et s’articule autour de : 1) un nouveau système informatisé de gestion du personnel et des élèves ; 2) la mise en place de l’approche par compétence au secondaire ; 3) le passage du système licence-master-doctorat (LMD) au niveau du supérieur ; 4) l’ouverture de nouvelles filières de formation en concordance avec la diversification des sources de la croissance ; 5) la création, modernisation et équipements des structures de formation ; 6) la formation et le renforcement des capacités des enseignants et 7) la mise en place d’un cadre de partenariat avec le secteur privé. La BAD a appuyé le gouvernement Gabonais dans la mise en œuvre de cette réforme par l’octroi d’un prêt visant au renforcement des capacités de l’enseignement technique et professionnel et plus spécifiquement la production de 15 supports destinés : 1) aux cadres et personnels d’encadrement des établissements de l’ETP ; 2) au personnel d’appui en charge de la maintenance du patrimoine du ministère de la FPETRIJ ; 3) à l’Institut pédagogique national IPN ; 4) au partenaire au développement, bailleurs de fonds, entreprises et syndicats de filières et métiers, IPN, ONE et, société civile ; 5) à la Direction de l’insertion et de la réinsertion. Par ailleurs, dans le cadre du projet Gabon/BAD III, une convention »École- Entreprise» a été élaborée et validée par conférence patronale gabonaise (CPG) qui regroupe plus de 80% des entreprises gabonaises. Celle-ci a exprimé son désir de  participer à la commission d’élaboration et de validation des programmes de formation et d’allocation de bourses. Des démarches sont en cours pour formaliser ce partenariat Administration/secteur privé.

Financement du développement des compétences

Les modes de financement de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle sont assez variés, on note que le budget de l’État alloué à l’éducation nationale oscille depuis de nombreuses années entre 10 et 15%. Le budget d’investissement de l’État prévu en 2008 pour l’ETP, est de 3,8 milliards de FCFA soit 13,9% du budget d’investissement de l’État. Il bénéficie d’un accroissement de 40,7% par  an par rapport à 2007. Le financement de l’EFTP s’exécute à partir du plan de stratégique du ministère et du plan d’actions prioritaire validé par les ministères financiers. Par ailleurs, en dehors du financement de l’État, nous notons celui des bâilleurs de fonds : la BAD intervient comme le premier bailleur de ce secteur avec un prêt de 13,120 milliards de FCFA qui prendra fin en décembre 2009, suivi de l’UE par l’octroi en 2007 en appui à la formation professionnelle d’un don d’un montant de 2,95 milliards de FCFA prélevé sur le 9ème FED qui prendra fin en 2009 et de l’AFP par la mise en disposition d’un assistant technique en étude sectorielle pour une valeur de 459 millions de FCFA en 2009. Ensuite, la loi de finances initiale de 2000 a établi une taxe de 1,2% de la masse salariale, qui n’est jusqu’à ce jour pas prélevée car les modalités de versement et le mode opératoire de sa gestion ne sont pas encore définies. La CPG et le gouvernement sont en pourparlers sur cette question. Vu les contraintes du marché d’emplois qualifiés certaines entreprises financent la création de centres de formation personnalisés pour les besoins spécifiques de leurs employés et également pour ceux des entreprises du secteur. Et enfin, un fonds d’aide à l’insertion et à la réinsertion (FIR) a été créé en 1993 et est financé par des subventions de l’État (300 millions en 2007 et 300 millions prévus en 2008). Il a pour but, entre autres, 1) de consentir un appui au financement de tout ou partie de stage de formations répondant a un besoin spécifique du marché de l’emploi et 2) de contribuer à la lutte contre le chômage par la mise en place de stages spécifiques de formation en vue du perfectionnement ou de la reconversion des jeunes diplômés à la recherche d’un premier emploi et des licenciés d’entreprises sollicitant un nouvel emploi. Tel est le tableau succinctement brossé présentant à partir des données récentes la situation de l’enseignement technique et professionnel au Gabon et globalement, tout le système éducatif. Comparant ces données avec celles du rapport produit par Ginestié (200547), on est d’accord avec lui qu’il faut aller vers une nouvelle restructuration éducative au Gabon. Dans ce rapport, Ginestié montre  que le système éducatif gabonais est largement dépendant de faiblesses chroniques que n’arrivent pas à compenser les points forts, il rappelle quelques éléments que nous reprenons ici, développés et analysés dans son rapport : (i) l’absence d’un accueil préscolaire qui n’existe, actuellement et expérimentalement, que pour quelques centaines d’enfants âgés de cinq ans ; (ii) une entrée tardive des enfants à l’école primaire plutôt vers sept ans qu’à six ; (iii) des taux de redoublements au-delà de l’acceptable qui allongent indûment la scolarité à l’école primaire (jusqu’à treize ans pour la majorité, bien au-delà pour un nombre significatif d’élèves), font naître un sentiment d’échec chez les enfants et s’avèrent particulièrement coûteux en termes de sureffectifs dans les classes et de charge de travail pour les enseignants ; (iv) un sous-encadrement chronique qui prend deux formes différentes : dans les agglomérations urbaines, les classes sont surpeuplées (72 élèves par

47 Ginestié a conduit une mission d’expertise diligentée par les ministères gabonais : 1) de l’éducation nationale, 2) de la Formation professionnelle et de la Réinsertion sociale, 3) de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation Technologique, 4) avec l’appui de l’Ambassade de France à Libreville. Cette mission d’expertise, qui s’est déroulée en novembre 2004, était placée sous la haute responsabilité de Monsieur le Premier Ministre, les services de la primature en assurant la coordination générale. Elle faisait suite et complétait une précédente mission conduite en juin 2004 à la demande commune de Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale (MEN) et de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique. Cette première mission avait pour objectif de proposer un schéma directeur afin d’assurer la coordination, l’harmonisation et la structuration de leurs efforts en matière d’enseignements technologiques et de formation professionnelle en ce qui concerne les niveaux allant de «bac – 3 à Bac + 3 » ; soit depuis le niveau de qualification d’ouvrier spécialisé jusqu’à celui de cadre technique moyen. Lors de cette mission, Ginestié constata qu’un certain nombre de déficits dans les dispositifs de formation professionnelle relèvent de l’organisation générale du système éducatif gabonais s’expriment de manière quantitative (une insuffisance numérique dans toutes les formations professionnalisantes et qualifiantes) et de manière qualitative (niveaux des élèves, notamment dans les disciplines scientifiques et technologiques, largement insuffisant). C’est pourquoi, les objectifs de cette mission se releva être de l’ordre de la préparation d’un schéma directeur du secteur éducatif, qui s’articule autour des points suivants : 1) établissement d’un état des lieux (forces et faiblesses) des enseignements préscolaire, primaire, secondaire – général, technique et professionnel – supérieur, en vue de le confronter à la fois aux attentes sociales (demande de formation des jeunes et des familles) et aux besoins économiques ; 2) définition de priorités et formulation de propositions précises concernant les différents ordres d’enseignement, mais aussi en vue de l’insertion sociale des jeunes prématurément rejetés hors de l’école (apprentissage d’un métier, hors des structures actuellement existantes) ; 3) propositions relatives au cadre institutionnel des réformes à entreprendre (conception, mise en œuvre, suivi), à la collaboration des différents acteurs (établissements d’enseignement, entreprises…) et aux formules pédagogiques à mettre en place (apprentissage, alternance…) et 4) propositions relatives à la formation des maîtres appelés à intervenir aux différents niveaux et à la mobilisation des ressources humaines. Ce schéma directeur du système éducatif gabonais doit servir de base à l’élaboration du Plan sectoriel appelé à en constituer le prolongement.

classe en moyenne à Libreville) alors que dans les zones rurales, elles sont confiées à des moniteurs sont sous-qualifiés (qui font office d’instituteurs) ; (v) un niveau de qualification des instituteurs trop faible, notamment en ce qui concerne les éléments intimement constitutifs du métier d’instituteur (pédagogie de la réussite, gestion de la polyvalence, processus d’évaluation…), résultant d’un dispositif de formation initiale inadapté ; un concours d’entrée en classe de sixième qui constitue un goulet d’étranglement injustifié pour des enfants d’âge «normal » et qui ne fait qu’accroître les mécanismes d’échec et les processus d’abandons, voire d’exclusion de l’école ; (vi) une reproduction des maux de l’école primaire au niveau du collège, pour tous les points notés ici de i à v ; (vii) une absence cruelle de structures de formation professionnelle à quelque niveau que ce soit, qu’il s’agisse de former des ouvriers, des employés, des techniciens, des techniciens supérieurs ou des ingénieurs ; (vii) un système de sélection (concours) à l’entrée dans toutes les filières de formation, totalement inadapté, continuellement contourné, voire détourné, générateur de nombreux «dysfonctionnements » : falsification de documents administratifs (bulletins scolaires, actes de naissance…), recours  aux  réseaux  de relation… ; (viii) des contenus de formation totalement inadaptés aux structures pédagogiques modernes : par exemple, un découpage classique des disciplines scolaires beaucoup trop rigoureux, largement dépassé, fondé sur une vision hiérarchique des disciplines scolaires, inadaptée à la massification des différents ordres d’enseignement et des voies spécialisées qui en résultent ; (ix) un lycée et une université pensés en termes de formation d’une élite restreinte et qui laissent sur le côté d’importants effectifs d’élèves et d’étudiants ; (xi) une absence de concertation (autre qu’»expérimentale » depuis quelques années), avec le milieu économique, alors qu’elle est indispensable pour organiser les connaissances et penser l’évolution des formations professionnelles ; (xii) aucune gestion des flux d’élèves que ce soit longitudinalement («parcours » d’un élève depuis son entrée  au niveau du préscolaire jusqu’à sa sortie avec une qualification attestée par un diplôme) ou transversalement (répartition des élèves dans les différentes voies de formation ouvertes à un niveau donné, notamment répartition entre les différentes familles de métiers) et (xiii) un système de financement d’études à l’étranger méritant réflexion, parce que très onéreux et parfois totalement injustifié : des étudiants vont suivre à l’étranger des formations d’inégale qualité alors que parfois les mêmes filières existent sur place. La figure 1 présente une vision globale du système éducatif gabonais en termes de voie, la figure 2 montre l’implantation des établissements et leur carte de formations (Cf. figure 1 et 2, renvoyées en fin d’article, page 161 et suivante).

Conclusion partielle

L’enseignement technique et professionnel est en pleine mutation au Gabon, les différentes réformes visent une meilleure adaptation et organisation de celui-ci. Comme on a tenté de le montrer, cette réflexion dépasse le cadre de limite de l’étude des centres UNEVOC/UNESCO d’Afrique centrale que nous avons indiquée dès le départ. Il n’y a pas de contradiction, la vision de l’EFTP est plus dégagée ici, les centres UNEVOC/UNESCO nationaux peuvent mieux circonscrire leurs problématiques en se servant de l’analyse développée pour élaborer leur travail de redynamisation et de relance de l’EFTP dans les pays de l’Afrique centrale en s’appuyant sur le RAIFFET comme réseau pouvant promouvoir les échanges.

Situation de l’EFTP en République du Congo-Brazzaville

Contexte National

L’amélioration des réseaux de formation professionnelle et technique ainsi que leur décentralisation figurent parmi les grands objectifs du développement harmonieux du Congo, tels que définis dans le schéma national d’aménagement du territoire. D’autant plus qu’avec une population relativement jeune dont 51% âgés de moins de 18 ans et 75% de moins de 30 ans, le Congo connaît annuellement une demande additionnelle d’environ 2000 nouveaux demandeurs d’emploi, et le taux d’accroissement démographique reste constant à 2,8%. En effet, le document intérimaire de stratégie de lutte contre la pauvreté (DSRPI) précise qu’au niveau de l’éducation de base, le taux brut de scolarisation (TBS) qui n’était que de 33% en 1960 est passé à 100% en 1978 pour grimper jusqu’à 121% en 1984 et 126% en 1990. Mais, suite aux différents conflits armés qui sont intervenus dans les années 90, le TBS a progressivement décliné, passant à 107% en 1996 pour tomber à seulement 49% en 1999. A partir de l’année 2000, avec le retour progressif de la paix, les enfants ont repris le chemin de l’école. En 2002, le TBS était estimé à 78%. D’après les résultats des études menées par le cabinet SAID, du point de vue de l’accès à l’éducation et à la qualification professionnelle, on note que 75,5% de ces demandeurs n’ont aucune expérience en matière d’emploi, près de 53% n’ont jamais été scolarisés – alors que seuls 3,2% d’entre eux ont un diplôme de l’Enseignement Technique et Professionnel – le taux de chômage est estimé à environ 38% pour les personnes âgées de 15 ans et plus. Cette situation est la conséquence de la détérioration de la qualité de notre système éducatif en perte de vitesse dès le début des années 80. Ainsi, le poids démographique combiné à l’amélioration du taux brut de scolarisation et à la faiblesse du taux de qualification de la population active pose avec acuité la nécessité de prendre en compte ces paramètres dans la refondation de l’enseignement technique et professionnel pour faire face à la pression considérable sur le marché de l’emploi des jeunes scolarisés et déscolarisés. L’insertion socioprofessionnelle, l’autonomisation de la jeune fille, la valorisation de la condition enseignante et le redressement de la qualité des produits sont parmi les grands défis de cette refondation. En effet, le Congo doit créer les conditions d’inversion de son système de production économique basé sur l’exportation des matières premières très orientées vers l’extérieur et donc fortement dominé par le secteur tertiaire. La carte scolaire rénovée doit donc participer à l’élaboration des produits expérimentés dans les secteurs primaire et secondaire jusqu’ici très peu développés. Face à une demande du marché de l’emploi sans cesse croissante, l’ETFP doit aussi se concevoir comme un processus permanent d’adaptation à la promotion sociale et professionnelle.

Pour cela, il faut inscrire l’ETFP dans un processus continu de formation englobant la formation initiale, la formation en alternance et la formation continue de manière à offrir à chacun la possibilité de tracer son parcours personnel de formation. En effet, dans le contexte de la mondialisation et de la globalisation, le Congo doit relever le défi de la compétitivité internationale de son économie grâce à l’accroissement de la productivité de tous ses agents et facteurs de production ; ainsi que celui de ses filières porteuses, notamment celles reposant sur le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, foresterie, artisanat, etc.) et celles des services (transit, tourisme, hôtellerie etc.). Le Congo a, donc pour se faire, besoin de la contribution d’un sous-secteur de l’ETP qui nécessite d’être très rapidement restructuré et dynamisé pour qu’il soit véritablement orienté vers la satisfaction de la demande économique et puisse participer à la résolution des besoins des collectivités.

La nouvelle espérance

Pour mieux affirmer les fondements précaires et fragiles sur lesquels repose le développement social et économique de notre pays, et pour mieux affirmer ces études, les mettre en pratique et au partage, il a paru nécessaire au Président de la République, en réponse à l’appel du devoir et de la responsabilité, a présenté au suffrage populaire un projet de société devenu le programme de gouvernement. « La Nouvelle Espérance ». Ce projet programme qui s’articule autour de douze engagements vise à :

  • garantir la paix, la sécurité et la stabilité du pays, à rénover l’administration publique, à renforcer ses capacités institutionnelles et à promouvoir la bonne gouvernance ;
  • faire passer l’économie de sa situation de précarité et d’instabilité à une situation de croissance régulière, assise sur une base de production diversifiée et modernisée ;
  • créer des zones économiques spécialisées de développement privilégié susceptible d’attirer de nombreux investisseurs privés ;
  • mailler l’ensemble du pays d’infrastructures de base viables tant pour le transit international que pour le désenclavement ;
  • éradiquer le chômage de masse en favorisant la création des dizaines de milliers d’emplois chaque année dans tous les secteurs aussi bien formels qu’informels de l’économie ;
  • réduire progressivement la pauvreté en rendant accessible à tous les Congolais l’eau potable, l’électricité, les soins de santé précaire (primaires), l’éducation, ainsi qu’en encourageant la prise en charge de chacun par sa participation aux initiatives créatrices d’emplois ou génératrices de

C’est dans ce cadre que le document de stratégie de politique Générale en matière de Redressement et de Développement de l’Enseignement Technique et Professionnel (DOSTRAPOG) a été initié au regard des rapports de l’UNESCO du PNUD, des conclusions des tables rondes sous sectorielles et compte tenu des recommandations techniques de l’UNESCO et de l’OIT, ainsi que de celles des Assises francophones de la formation Professionnelle et Technique de mai 1998 à Bamako (Mali) puis celle de la Réunion des Ministres en charge de l’EFTP des pays d’Afrique Centrale et Madagascar tenue à Brazzaville du 11 au 12 Juillet 2004 sous l’égide de l’AIF, une autre approche de formation, d’éducation, d’apprentissage et d’insertion s’impose. Et cette nouvelle approche nous l’avions trouvé avec la refondation, qui est un long processus d’un ensemble de réformes nécessaires et urgentes pour assurer et garantir le redressement qualificatif et le développement durable de l’EFTP. Ces réformes qui agiront sur l’amélioration qualitative des offres de formation et du dispositif général de gestion du sous secteur éducatif de l’EFTP au Congo, s’appuient sur six axes édictés par la nouvelle espérance : 1) revaloriser la fonction enseignante, 2) mettre l’éducation à la portée de tous, 3) améliorer la qualité des produits formés, 4) promouvoir l’excellence, 5) arrimer le Congo à la modernité et 6) réhabiliter et construire les infrastructures scolaires et universitaires. L’ensemble de ces axes imposés au sous secteur de l’EFTP s’articule à travers sept piliers principaux à savoir que sont le cadre institutionnel, la valorisation de la condition enseignante, la nouvelle approche pédagogique (APC), le développement d’un partenariat dynamique, l’accession du METP aux besoins de l’économie, la mise en œuvre locale de la refondation et également la recherche du nouveau financement du METTP.

Les objectifs

Dès 2003, nous avons entrepris des consultations décentralisées sur l’ensemble du territoire au moyen des tables rondes sectorielles en vue de débattre du présent et de projeter l’avenir de la formation professionnelle et de l’enseignement technique au Congo en insistant sur les enjeux liés aux problématiques locales. La nécessité de penser et d’élaborer dès l’an 2004 une stratégie de politique générale en vue de redresser et de développer ce sous secteur éducatif s’est imposée, de même que notre approche ne pouvait qu’être systémique. De ce point de vue, le Gouvernement a entrepris un ensemble de reformes pour garantir le redressement et le développement durable de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, les objectifs visent à :

  • accroître l’efficacité et l’efficience des dispositifs de formation institutionnels, publics et privés, en renforçant leurs capacités et leurs performances opérationnelles au triple plan de l’accès, de la gestion et de la qualité ;
  • répondre au plan central et local, à la demande massive et diversifiée de qualification professionnelle et technique dans des conditions administratives, réglementaires, pédagogiques et budgétaires optimales tout en garantissant la qualité et l’équité ;
  • assurer une meilleure adéquation formation-emploi en tenant compte des besoins d’un environnement en perpétuelle mutation et des demandes du marché de l’emploi, en synergie avec les offres de formation et les capacités opérationnelles de l’enseignement technique et professionnel ;
  • faciliter l’insertion professionnelle et économique des formés dont il faut développer le leadership et l’esprit d’entreprise, renforcer les aptitudes et les critères d’employabilité afin que ces derniers trouvent plus facilement un emploi salarié voire même, en créant leurs propres activités.

En crédibilisant ainsi l’enseignement technique et professionnel, nous pouvons considérer que ses offres, sa qualité et sa gestion seront améliorées grâce à une meilleure efficacité et efficience des dispositifs de formation public et privé, capables à la fois, d’assurer la transmission des connaissances transversales et technologiques et le développement des aptitudes professionnelles.

Situation de l’EFTP en République Démocratique du Congo (RDC).

La République Démocratique du Congo est un des États qui a connu une longue période de transition (1990) et caractérisée par des guerres et des instabilités politiques qui entravent encore de nos jours le développement et l’amélioration des systèmes nationaux d’EFTP du pays. Malgré une superficie  de 2 345 409 kilomètres carrés et une population de plus de  60 000 000 d’habitants, malgré ses énormes potentialités en ressources naturelles, la République Démocratique est citée dans le répertoire des pays les plus pauvres du monde, occupant la 167ème place48. C’est donc dire que la réduction de la pauvreté est un thème important qui va nous permettre de jeter un regard sur le système éducatif de la République Démocratique du Congo49. En RDC, l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) est un sous-secteur du système éducatif. Pendant la période coloniale, l’enseignement technique et professionnel relevait de direction générale du gouvernement général de Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa). Avec l’avènement du pays à l’indépendance (juin 1960), est alors orienté vers les objectifs à intérêt national avec la création en 1962, du cycle d’orientation ayant pour but de lutter contre l’échec les déperditions des enfants de 7 à 16 ans. Dans son évolution, différentes conventions signées (de 1906 à 1979) ne parviennent pas à définir clairement les rapports entre l’État, les sociétés missionnaires ou privées, les entreprises, les parents et les élèves dans le domaine de l’éducation. Ainsi, une loi-cadre n° 86-005 du 22/09/1986 est votée et exercera la souveraineté de l’enseignement sur l’ensemble des établissements d’enseignement de la République Démocratique du Congo, selon trois grandes catégories : 1°.- L’objet et la finalité de l’enseignement national, les droits et devoirs de l’État ; des parents, du personnel de l’enseignement national, des élèves et étudiants ainsi que les structures et les finalités spécifiques de l’enseignement national. 2°.- Les formes de l’enseignement national, les compétences en matière d’organisation et de gestion, les conditions de création et d’agrément des établissements d’enseignement ainsi que les modalités de leur fonctionnement et organisation. 3°.- La classification du personnel de l’enseignement national, les infractions et sanctions en matière d’enseignement national ainsi que quelques dispositions religieuses ; les représentations diplomatiques et les personnes privées, morales ou physiques. Au terme de cette loi-cadre de 1986, l’enseignement national a pour

48 Rapport mondial du Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, site : http://www.cd.undp.org/pauvrete.htm).

49 Revue pédagogique Éducateur n° 11 – 1986, pages 3, 4 et 5, direction de l’administration de l’enseignement technique et professionnel

finalité la formation des filles et garçons produire des citoyens responsables, utiles à eux- mêmes et la société congolaise, capables de promouvoir le développement du pays. Ainsi par sa taille, l’enseignement est subdivisé en RDC en sous-secteur. Ici, le sous-secteur de l’EFTP relève de la tutelle du ministère de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel (MEPSP).

Structures et finalités spécifiques de l’EFTP/RDC. Organisation.

Tel que défini dans le titre II de la loi-cadre de 1986, l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) sont dispensé sous trois formes comprenant : l’enseignement ordinaire de type classique comprenant deux distinctions : l’enseignement secondaire, qui a pour but de faire acquérir aux élèves les connaissances générales et compétences nécessaires à la qualification technique et professionnelle pour l’exercice d’un métier ou d’une profession ; il s’organise en deux cycles dont : le cycle court (5 ans) dans des écoles d’arts et métiers & écoles professionnelles ; le cycle long (6 ans) d’études (Humanités techniques). L’enseignement supérieur comprend des Instituts supérieurs techniques, le but est de former des cadres spécialisés dans le domaine des sciences, des techniques appliquées, des arts et métiers. L’enseignement universitaire comprend des universités. Les universités ont pour but d’assurer la formation des cadres de conception dans les différents secteurs de l’EFTP ; d’organiser la recherche scientifique fondamentale et la recherche appliquée orientée vers la solution des problèmes spécifiques de la République Démocratique du Congo. Enfin l’enseignement spécial est organisé en faveur des personnes handicapées, en fonction de leurs besoins et handicaps spécifiques et, les structures de formation non formelle qui comprennent les Centres de formation, d’apprentissages, des maisons de métiers et les cours professionnels accélérés. Axés principalement dans le développement de l’artisanat, ces structures forment le réseau de récupération des jeunes et adultes ayant connu des retards et déperditions scolaires.

Niveau des qualifications fournies par les systèmes nationaux d’EFTP/RDC.

Au niveau secondaire, les écoles du cycle court préparent le brevet d’aptitude professionnelle ; les humanités techniques préparent le diplôme d’état. Au niveau supérieur, le niveau supérieur comprend deux cycles d’études dont le cycle de graduat à durée de trois ans qui délivre le diplôme de graduat avec grade d’ingénieur technicien, et le 2ème cycle (2ans) délivre le diplôme avec grade d’ingénieur industriel. Au niveau universitaire, ce niveau comprend également deux cycles, le premier cycle (3 ans) délivre le diplôme de graduat avec grade d’ingénieur, le second (4 ans), un diplôme avec grade d’Ingénieur civil. Au niveau de l’enseignement spécial, en fonction de la durée des formations, les études au brevet d’aptitude professionnelle ou au certificat de capacité, ou à la délivrance d’une attestation de réussite. Au niveau des structures de formation non formelle et les cours professionnels accélérés, les niveaux de qualifications sont analogues à l’enseignement spécial : en fonction de la durée des formations organisées, les études peuvent être sanctionnées par un Brevet d’aptitude professionnelle, un certificat de capacité ou une attestation de réussite.

Enfin, l’Identification des spécialités enseignées dans les systèmes d’EFTP/RDC suivant les niveaux de formation, prennent les différentes désignations : 1) Au niveau secondaire, enseignement spécial et structures de formation non formelle comprenant les cours professionnels accélérés, on parle de section d’études. 2) Au niveau de l’enseignement supérieur le jargon est option d’études. 3) Au niveau de l’enseignement universitaire, le langage est faculté d’études. Parmi les filières d’EFTP organisées en République Démocratique du Congo, on trouve : informatique, coupe et couture, commerciale & administrative, mécanique auto, mécanique générale, électricité, photo vidéo, menuiserie, construction, électronique, conduite automobile (auto-école), élevage, jardinage, cuisine, cordonnerie, agriculture, cuivre d’art, soudure, plomberie, maçonnerie, technique sociale, agronomie, sciences infirmières, techniques médicales, agricole, secrétariat, mécanique appliquée, vétérinaire, arts plastiques, nutritionnelle, scierie, sculpture, pisciculture, garnissage, réparation des appareils photographiques, réparation des téléphones.

Les formes de financement de l’EFTP/RDC.

Bien que ne répondant pas aux besoins du développement et amélioration efficace et durable, l’EFTP/RDC est financé principalement par le budget de l’État, les droits d’inscription et les contributions spéciales des parents d’élèves, les agences et organismes internationaux (PNUD, l’UNICEF). La dernière réforme concernant l’EFTP/RDC est celle de la Loi-cadre n° 86-005 du 22 septembre 1986. La guerre que connaît la RDC n’a pas épargné par ses effets néfastes de longue durée le système de l’EFTP jusque dans les moindres recoins du pays. Ce système est à reconstruire, c’est le défi auquel est confronté l’EFTP en RDC et ou doivent se faire les reformes les plus urgentes. Au niveau politique, on constate quelques carences : 1) l’absence d’un cadre de concertation entre des institutions d’EFTP, les Ministères impliqués dans le processus de l’enseignement et formation techniques et professionnels et les entreprises qui utilisent des produits de l’EFTP ; 2) l’insuffisance des ressources financières allouées par l’État aux écoles publiques d’EFTP ;

3) l’irrégularité de paiement des frais scolaires par les parents des apprenants des écoles privées, cette irrégularité étant conditionnée par la problématique de la pauvreté  généralisée ; 4) l’État n’arrive pas à prendre d’une façon efficace la charge des besoins de l’enseignement et formation techniques et professionnels notamment en ce qui concerne la fourniture des moyens en matériels et documentations pédagogiques appropriés à l’EFTP  ;

5) l’absence de mécanisme de recyclage du personnel enseignant de l’EFTP ; 6) l’absence de la culture de coopération inter-établissements scolaires d’EFTP et enfin 7) l’absence, dans la majorité des institutions d’EFTP, des activités d’autofinancement. Au niveau de programme d’enseignement, on constate que les vieux programmes d’enseignement non actualisés à l’évolution technologique mondiale depuis la coloniale sont toujours utilisés, que l’enseignement technique et professionnel est borné dans la majorité des cas, à la théorie et ne donne pas l’occasion aux élèves de palper les réalités pratiques du monde du travail,  que les installations des entreprises locales sont inaccessibles à la majorité d’institutions d’EFTP, que l’absence de programme d’enseignement en informatique et, dans la plupart des cas, des programmes d’enseignement technique et professionnel ne sont pas compensées des manuels requis. Beaucoup d’écoles techniques et professionnelles ne disposent pas de matériels didactiques nécessaires pour fournir la compétence attendue des systèmes d’EFTP. Pour quelques institutions d’EFTP qui en possèdent, on constate l’insuffisance et la vétusté des matériels didactiques. Au niveau de la gestion, les salaires dérisoires des enseignants apportent un impact néfaste sur la détérioration de la qualité de l’EFTP suite au manque de motivation dans l’exercice de la profession. Ce manque de moyen financier accroît les difficultés de contrôles et de gestion de l’EFTP par l’État, traduisant ainsi, une absence de volonté. À partir de ce tableau, l’État de la RDC doit entreprendre des reformes pour rénover son système EFTP afin de l’adapter au monde de travail et aux besoins socio-économiques du pays. Il doit s’ouvrir aux expériences et au partenariat avec les autres pays de la sous-région Afrique centrale par le partage des expériences. Il doit adhérer au RAIFFET. En d’autre terme considérer le RAIFFET comme un réseau pour la promotion de l’EFTP en Afrique Centrale.

 

Situation de l’EFTTP au Cameroun

L’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP) sont depuis plus d’une décennie considérée au Cameroun comme un des leviers les plus signifiants de l’expansion économique, et de la lutte contre la pauvreté ; aussi le gouvernement a-t-il accordé à ce sous-secteur de l’éducation, une place de choix dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DRSP), cadre de référence de son action a moyen terme. C’est ainsi que plusieurs réformes sont entreprises, notamment le rapprochement de l’école des apprenants et l’amélioration de la qualité de l’offre de formation. Toutefois, en dépit des efforts consentis, force est de reconnaître que les résultats escomptés devant permettre une réduction sensible du chômage (dont le taux aujourd’hui dépasse les 20% dans les grandes villes) restent mitigés. Parmi les raisons de cet état de choses, figurent en bonne place : l’inadéquation des programmes de formation par rapport aux attentes du monde du travail et l’évolution rapide des sciences ; l’insuffisance des ressources humaines dans les spécialités phares, l’insuffisance des équipements didactiques et la modicité des moyens financiers alloués. Pour relever ce défit, il est envisagé à moyen terme une refonte des contenus de formation, le renforcement des équipements didactiques des établissements, et la restructuration de la certification. Dans cette perspective, plusieurs projets et programmes sont en gestation et devraient permettre d’améliorer la qualité de l’offre de formation et d l’employabilité des jeunes formés.

Les grandes assises

Les états généraux de l’éducation au Cameroun

La crise profonde de l’enseignement et de la formation liée à la crise économique ambiante et à l’évolution fulgurante des technologies et des techniques ont conduit le gouvernement en mars 1995 à convoquer les états généraux de l’éducation à l’issue desquels des recommandations spécifiques sur l’enseignement technique et la formation ont été faites ; notamment une plus grande implication des milieux socioprofessionnels, des collectivités décentralisées, des associations et des parents à la gestion des affaires éducatives.

Le forum sur l’enseignement technique et professionnel

Le forum national de l‘enseignement technique et professionnel tenu en avril 1999 à recommandé la restructuration du sous-secteur de l’EFTP, pour l’adapter au contexte camerounais ; notamment la restructuration des filières et programmes de formation.

Le forum sur l’enseignement à distance

La nécessité d’assurer la formation pour tous et tout au long de la vie, et le souci de résoudre le problème de l’insuffisance de l’offre de l’éducation, ont conduit le gouvernement organiser un forum national sur l’enseignement à distance (13-19 sept. 2003, Yaoundé).

Les grandes assises internationales

La volonté du gouvernement camerounais d’améliorer davantage l’EFTP s’est fortement traduite, par son adhésion aux conclusions des Assises Francophones de 1998 à Bamako au Mali sur le thème : « formation professionnelle et technique », ainsi qu’aux recommandations résultant du congrès international sur l’enseignement technique et professionnel de Séoul organisé sous l’égide de l’UNESCO du 26 au 30 avril, 1999, auxquelles il a activement pris part. Faisant suite aux recommandations de Bamako, le Cameroun est partie prenante dans le projet d’appuis aux politiques nationales de formation professionnelle et technique sous l’égide de l’organisation internationale de la francophonie (OIF). L’une des composantes dudit projet permet au MINESEC d’expérimenter l’approche par compétence en prélude de la prochaine refonte des programmes.

Orientations politiques

L’éducation au Cameroun en général et l’EFTP en particulier est régie par trois lois : 1) la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun a été promulguée le 14 avril 1998 la loi N°08/004 ; elle porte sur l’orientation de l’éducation au Cameroun. Elle fixe le cadre juridique général de l’éducation au Cameroun. Elle prescrit particulièrement, la professionnalisation accrue des enseignements, l’adaptation permanente du système éducatif aux réalités économiques et socioculturelles nationales ainsi qu’à l’environnement international. Elle institue la notion de la mise en œuvre de la de communauté éducative et recommande l’implication des milieux professionnels à l’élaboration de la politique de formation technique et professionnelle, de la formation par alternance, des contenus et moyens de la formation ainsi qu’à l’évaluation et la validation des résultats de cette formation. 2) La loi n°2004/022 du 22 juillet 2004 fixe les règles relatives à l’organisation et au fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun. Elle stipule que sous réserve de la carte scolaire, de la réglementation en matière d’hygiène physique et morale, d’urbanisme et d’habitat ainsi que des normes spécifiques au système éducatif, la création, l’ouverture et l’extension d’un établissement scolaire ou de formation privée sont libres. La loi n°2004/019 du 22 juillet 2004 fixe les règles applicables aux régions. L’application de cette loi attend la création imminente des régions au Cameroun ; elle précise les compétences qui sont transférés aux régions. Entre autre se trouve en bonne place la mise en œuvre de la tranche régionale de la carte scolaire se rapportant à l’enseignement technique et à la formation professionnelle ; la gestion des établissements scolaires, l’acquisition de matériel didactique et des manuels scolaires, l’établissement d’un plan régional de formation et d’insertion professionnelle des jeunes et l’appui à l’établissement des partenariats école-entreprise.

Gestion de l’EFTP

Il convient de préciser que depuis la réorganisation du gouvernement survenue au Cameroun le 08 décembre 2004, l’EFTP est assuré par le Ministère des Enseignements Secondaires pour ce qui est de l’enseignement technique et professionnel, et par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle en ce qui concerne la Formation Professionnelle.

Organisation des établissements publics

Cette organisation est régie par le décret N° 2001 / 041 du 19 février 2001 qui organise la gestion des établissements scolaires publique et fixe les attributions des responsables de l’administration scolaire, une circulaire complète ce décret par une définition des taches pédagogiques dévolues aux responsables pédagogiques des établissements publics.

Carte de l’EFTP au Cameroun

Établissements publics d’enseignement technique et professionnel

Les lycées techniques : 51 lycées techniques publics assurent l’enseignement secondaire technique et professionnel au premier et au second cycle. Les formations diplômantes qui s’y trouvent sont sanctionnées par des baccalauréats techniques, des brevets de technicien ou par les certificats d’aptitude professionnelle selon les séries ou les spécialités choisies.

Les collèges d’enseignement technique : 147 collèges d’enseignement technique (CET) dispensent l’enseignement professionnel au 1er cycle. Cette formation dure 4 ans après l’obtention du certificat d’études primaires(CEPE), il est sanctionné par le CAP, et permet au titulaire de s’intégrer dans la vie active ou d’accéder par voie de concours en classe de seconde technique.

Les filières de formation : l’enseignement secondaire technique et professionnel forme principalement dans les domaines des techniques industrielles, et sciences, des techniques et technologies du tertiaire, dans les filières données par le tableau ci-après :

Division Filières Division Filières
Techniques Industrielles Génie-Civil Sciences, Technique et Technologies du Tertiaire Techniques administratives
Génie électrique Techniques administratives
Génie Mécanique Techniques de gestion
Génie-Chimique et disciplines biomédicales Techniques Commerciales
Métiers du Bois Sciences économiques
Métiers agricoles Métiers d’hôtellerie et de tourisme
Métiers du textile
Métiers artistiques Économie sociale et famille
Esthétique

Tableau 1 : différentes filières de formation offertes par le système éducatif

Les grands chantiers de l’EFTP au Cameroun Stratégie de la réforme de l’EFTP

Il convient de rappeler que ce sous-secteur connaît encore de nombreuses difficultés, qui tiennent pour l’essentiel à l’insuffisance qualitative et quantitative des ressources humaines et matérielles. Aussi, la stratégie gouvernementale dans ce domaine tourne-t-elle aujourd’hui autour des enjeux majeurs ci-après : 1) l’adéquation entre la croissance démographique et l’amélioration progressive des ressources humaines et matérielles pour une meilleure insertion socioprofessionnelle ; 2) la réduction du chômage par une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ; 3) l’amélioration de la compétitivité des entreprises dans un environnement de plus en plus exigeant et 4) l’amélioration de l’accès des groupes vulnérables et/ou marginaux, notamment les filles et les femmes, aux formations techniques et professionnelles.

La promotion de la bonne gouvernance et le développement du partenariat et des programmes de formation dans les domaines de l’EFTP

Pour relever ces défis, le Gouvernement a mis en place l’élaboration une stratégie sectorielle de l’éducation en cohérence avec les Objectifs de Développement du Millénaire (ODM). Elle s’attelle à la mettre en œuvre notamment en ce qui concerne la mise en place d’une politique nationale de l’enseignement technique et professionnel.

L’expérimentation de l’Approche par Compétence

Projet d’appui à la réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (PARETFOP) : afin de mettre en œuvre les résultats de l’étude réalisée en 2002 par le Cabinet Tecsult, le Gouvernement a sollicité et obtenu un financement auprès de la Banque africaine de Développement (BAD). Celui-ci servira à mettre en œuvre les composantes du projet d’Appui à la Réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Celui-ci consiste à développer selon l’APC, 54 programmes de formation professionnelle et technique dans les 07 niches porteuses identifiées par l’étude sus évoquée, notamment la création de conditions institutionnelles d’un système de formation technique et professionnelle efficace, la contribution à l’amélioration de l’adéquation entre la formation et l’emploi, la facilitation de la transition de la formation vers l’emploi et la facilitation de la transition de la formation vers l’emploi.

Ministère des Enseignements Secondaires

Faisant suite aux résolutions de la dernière réunion sur l’APC tenue à Brazzaville au Congo en octobre 2004 dans le cadre du projet d’appui aux politiques nationales de formation professionnelle technique dans la sous région d’Afrique Centrale, le Ministre des Enseignements Secondaires a mis sur pied une Commission de mise en œuvre de l’approche par compétences en enseignements technique et professionnel dénommée commission APC. Pour ce faire, la commission APC a identifié en janvier 4005 et proposé au ministre de tutelle qui l’a validé, la formation diplômante des techniciens en maintenances hospitalière-biomédicale (MHB) comme projet pilote d’expérimentation de l’APC.

Stage en entreprises pour les enseignants : afin d’actualiser les connaissances des enseignants de l’enseignement technique et professionnel eu égard au déphasage établi, le ministère des enseignements secondaires a relancé en août-septembre 2006 des stages des enseignants auprès de certaines entreprises. Ces stages dont l’évaluation en cours permettra d’établir de manière exacte les acquis, a donné lieu à un échange franc entre les formateurs d’une part et les responsables techniques des milieux socioprofessionnels d’autre part. Ils ont également permis au MINESEC de poser les premiers jalons d’un partenariat avec les entreprises. Des accords de partenariat en cours de négociation pourraient permettre de raffermir cette coopération.

Mise en place de la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun

Restructuration de l’enseignement technique et professionnel : cette loi a modifié profondément la configuration des cycles dans les deux sous-systèmes notamment ; la création d’un sous-cycle d’observation, l’introduction d’une nouvelle année terminale au premier cycle de l’enseignement professionnel, et enfin la suppression de la classe de seconde au second cycle. Il s’agit donc pour le MINESEC d’adapter les contenus et les systèmes de formation à cette réforme.

Révision de la certification : dans le cadre de la mise en place de la loi sus évoquée notamment en ce qui concerne les cycles de formation, le MINESEC s’attelle à l’élaboration d’un projet de texte dont le but sera de définir la certification enfin de cycle et dans chaque sous-système.

Mise en place de la nouvelle loi fixant les règles relatives à l’organisation et au fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun. Il s’agit de définir à travers des textes d’application les nouvelles conditions de création et d’ouverture des établissements scolaires et de formation professionnelle privés conformes à la loi.

Restructuration des SAR/SM : afin de permettre au milieu rural de disposer d’une main d’œuvre polyvalente et pouvant résoudre les problèmes dus à la pauvreté, le gouvernement a mis en place des SAR/SM. Force est de constater qu’au fil des années, ces établissements se sont totalement démarqués de leurs objectifs. Aussi le gouvernement s’attelle-t-il à les restructurer afin de créer dans les zones rurales très pauvres des viviers d’entrepreneurs ruraux capables de réduire sensiblement la pauvreté.

Partenariat avec les milieux socioprofessionnels : en application de la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun, notamment en ce qui concerne l’implication accrue des milieux professionnels à la gestion, à l’évaluation de l’EFTP, le MINESEC S’apprête à signer ou à redynamiser des conventions de partenariat avec certains représentants des groupements d’entreprises ou des chambres consulaires.

Mise en place de l’observatoire national de l’emploi : la recherche d’une adéquation entre la formation et l’emploi passe obligatoirement par la maîtrise des données sur l’emploi. Aussi le gouvernement a-t-il crée un observatoire dont les données permettront de cadrer la formation professionnelle notamment, la mise en place d’une cartographie des opportunités en complément de la carte scolaire, la création des établissements professionnels en fonction des réalités économiques de chaque zone écologique. En ce moment, le Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle s’attelle à la mise en place progressive de cette importante structure.

Équipement des établissements de l’enseignement technique et Professionnel : pour pallier l’insuffisance criarde des équipements didactiques dans les établissements d’enseignement technique et professionnel, le MINESEC a mis sur pied avec l’appui de la Banque Islamique de Développement un projet dont l’objet est l’équipement de certains établissements en création.

Les problèmes majeurs de l’EFTP au Cameroun

Les programmes de formation sont désuets et ne cadrent pas avec les réalités socioprofessionnelles et pédagogiques. En outre, il n’existe pas un cadre officiel d’élaboration ou dévaluation les programmes de formations de l’EFTP. Les infrastructures sont en nombre très insuffisant par rapport aux besoins, pour ceux qui existent et nécessitent d’importants travaux de réhabilitation. Depuis quelques temps, les associations de parents d’élèves et d’autres volontés apportent un appui dans l’accroissement des infrastructures ; cependant ces constructions respectent peu ou pas les plans de masse ou les exigences architecturales. Les équipements quant à eux sont obsolètes dans les vieux établissements ou inexistants dans les établissements nouvellement ouverts, en conséquence, la formation est beaucoup plus théorique que pratique à certains endroits. L’une des recommandations fortes des états généraux de l’éducation de 1995 a été la mise en place d’une politique des manuels scolaires et du matériel didactique. Aussi faisant suite à cette recommandation, le Gouvernement a mis en place une commission d’agrément des manuels scolaires. Cependant, si cette stratégie a permis de pallier le problème des manuels dans l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire général, elle l’a à  peine effleuré dans l’EFTP. En effet, ce secteur souffre de l’inadéquation des livres existants avec les programmes en vigueur, leur rareté dans les matières professionnelles ou de leur extrême cherté par rapport aux moyens modestes des parents. En outre les règles d’agrément des manuels à la commission Nationale sus évoquée incitent très peu les éditeurs spécialisés pour les manuels propres à l’EFTP. L’absence de structures spécialisées pour la formation des formateurs destinés à la formation professionnelle. En outre, les écoles normales de l’enseignement technique créées jusque là au Cameroun forment uniquement des professeurs ou des instituteurs pour l’enseignement technique et professionnel public. Aucune structure actuelle ne produit des spécialistes de la formation professionnelle. En conséquence, ces structures utilisent les professionnels ou des professeurs d’enseignement technique et professionnel qui maîtrisent très peu la formation dispensée. De plus, les écoles normales supérieures au Cameroun forment des professeurs destinés uniquement aux établissements publics. Les structures privées de formation technique et professionnelle sont obligées de recruter les enseignants parmi les diplômés des facultés et des lycées et collèges sans emploi, leurs effectifs sont complétés par les professeurs vacataires venus des établissements publics. Ces enseignants de fortune ne reçoivent pas la mise à niveau au plan pédagogique avant le démarrage de leur service. La formation initiale des enseignants de l’EFTP est essentiellement basée sur la planification,  la préparation et la présentation des leçons ; les aspects liés à l’évaluation pédagogique sont relégués au second rang. En conséquence, les évaluations ne respectent pas les normes docimologiques. Ces dernières années, on observe une avancée rapide des sciences, des technologies et des techniques. Une partie non négligeable des milieux socioprofessionnels camerounais s’adaptent à ces changements. Tandis que la majeure partie des entreprises surtout celles des secteurs non formel et informel ne suivent pas cette tendance. L’EFTP se trouve donc partagé entre ces deux parties. L’absence d’une adéquation entre la formation et l’emploi, notamment en ce qui concerne les programmes et les systèmes de formation ont crée chez les entrepreneurs des milieux professionnels une image péjorative de l’enseignement technique professionnel. Ces derniers développent une inertie dès qu’il s’agit de les impliquer dans les affaires de cet ordre d’enseignement. Ceci rend difficiles l’aboutissement de nombreux projets qui visent à mettre en place un enseignement professionnalisé. Le dernier point concerne la gestion des établissements et la supervision pédagogique.

Les perspectives de l’EFTP au Cameroun

L’évolution de l’EFTP au Cameroun suppose de refondre les programmes de formation de l’Enseignement Technique et Professionnel, de mettre en place un Conseil National de l’Éducation, de réaliser, en complément de la carte scolaire, une cartographie des opportunités existantes en fonction des potentialités avérées pour l’insertion socioprofessionnelle. Il s’agira de créer des établissements d’Enseignement Technique et Professionnel pilotes par zone écologique, dans l’optique de tirer partie des opportunités offertes par le milieu mais également de réexaminer la stratégie d’octroi des diplômes de formation, dans la perspective d’un partenariat avec les corporations professionnelles et les chambres des métiers. Cela suppose d’élaborer et mettre en œuvre un plan de formation et de perfectionnement des personnels et des travailleurs, de réaliser des études sur les besoins en formation du marché de l’emploi, de renforcer les capacités des structures existantes en équipant les ateliers des établissements d’enseignement technique et des adaptées aux besoins des Régions. Au bout du compte la modernisation de l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle se fera au travers de la création des structures de formation performantes et adaptées aux besoins des Régions. Elle doit s’appuyer sur une sensibilisation des populations au moyen de techniques diverses, y compris l’Information, l’Éducation et la Communication (IEC) sur le rôle et l’importance de l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle dans le souci de faire reculer la perception peu valorisante des populations sur qualification des techniques. La création de Lycées Professionnels doit être mise en œuvre conformément à l’esprit de la  loi d’orientation de l’éducation de 1998.

Conclusion

Comme on a pu le voir ici, l’EFTP en Afrique centrale connaît des difficultés de tous ordres, comparativement aux autres pays dont notre communication est commune, le tableau brossé renvoie aux mêmes maux et aux mêmes problèmes. Comment redynamiser cet ordre ou ce sous-secteur d’enseignement comme moteur de lutte contre la pauvreté ? A partir de cette conclusion, nous pensons que le débat est ouvert pour discuter des problèmes que nous avons soulevés et auxquels nous attendons votre contribution.

Capitalisation des suggestions

Cette partie que nous intitulons « capitalisation des suggestions » formulées à l’issue de notre communication par les participants au Colloque est le résultat de la discussion que nos avons eu à la fin de la communication. Il nous a paru intéressant de prendre en compte ces remarques et les intégrer suite à cette discussion. Ces arguments s’inscrivent sous la forme de suggestions visant le dépassement de l’étape des constats pour passer à celle des actions concrètes. C’est pourquoi nous avons pensé à classifier celles-ci.

Classification des suggestions :

Nous avons relevé huit suggestions énoncées ainsi qu’il suit : 1) La dimension de votre communication doit intégrer la recherche dans le domaine du développement de l’EFTP (c’est-à-dire développer une projection des enjeux de développement consistant à établir un plan d’action qui fixe les stratégies, les politiques, les programmes et les actions à mener pour concrétiser les attentes afin de dépasser le cadre des intentions). 2) Les pays concernés doivent avoir des politiques en matières de développement durable de l’EFTP notamment autour des questions de statut et d’accès aux dispositifs de soutien de l’EFTP  en Afrique Centrale et cela en partant de la base des constats de votre communication. 3) Il faut que votre partenariat en faveur du développement de l’EFTP en Afrique Centrale travaille en coopération avec des organisations de développement de l’Afrique, particulièrement au niveau de : la communauté économique régionale, l’union africaine (UA), la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), la communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC). 4) L’heure est arrivée pour que les objectifs de l’Afrique Centrale, à travers votre partenariat sous régionale en faveur du développement de l’EFTP cadrent avec les objectifs de la décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue d’un développement durable dans un esprit holistique. 5) Il faut mobiliser des intellectuels et chercheurs africains et former le lobbying pour interpeller les gouvernements des États de votre sous région en vue d’apporter des solutions concrètes au développement de l’EFTP en Afrique centrale. 6) Dans la définition des stratégies et principes sur le développement de l’EFTP que vous devez soumettre à vos gouvernements respectifs, il faut s’inspirer du modèle colonial qui doit être adopté aux exigences et réalités de la croissance économique de vos pays respectifs, tout en prenant en compte les réalités socioculturelles ainsi que les besoins locaux et ruraux. 7) Mener des actions pour faire sortir et faire bouger toutes les proposions et initiatives du développement de l’EFTP qui sont en train de dormir dans les tiroirs afin de leur donner forme et vitalité agissante. 8) Traduire la volonté de relance et redynamiser l’EFTP en Afrique Centrale à travers une convention de partenariat qui fonctionnera sous l’égide du réseau africain des instituts de formation des formateurs de l’enseignement technique (RAIFFET) et du bureau régional pour l’éducation en Afrique (BREDA).

Développement des suggestions :

Le développement des suggestions recueillies mène à la projection d’une planification d’action à entreprendre immédiatement au sortir du présent colloque et dont l’énumération se présente de la manière suivante : formalisation du cadre conceptuel de concertation et d’actions sous-régionale de relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique centrale, et devant inclure les représentants de trois autres pays (qui ne sont pas encore présents dans l’équipe existante), à savoir : le Centrafrique, le Tchad et Sao Tomé ; recherche et réunification des moyens d’action ad hoc ; sensibilisation et conscientisation des acteurs opérationnels de l’EFTP de chaque pays de la sous région de l’Afrique Centrale sur l’importance de la recherche dans le domaine de l’EFTP ; constitution de différentes bases de données requises pour la mise en œuvre de la mutualisation des échanges d’informations, connaissances et expériences entre homologues de différentes parties prenantes (élèves, étudiants, enseignants et gestionnaires) du sous secteur de l’EFTP dans ses multiples aspects comprenant les intérêts de l’éducation technologique et de la formation professionnelle, le dialogue interculturel, l’insertion professionnelle ou l’accès des jeunes africains bénéficiaires de l’EFTP/Afrique centrale aux activités du sommet international sur l’emploi des jeunes, etc. ; mise en place des réseaux nationaux des acteurs de l’EFTP dans chaque pays de la sous région Afrique Centrale ainsi que de leurs Comités nationaux ou comités de pilotage ; structuration et responsabilisation des domaines prioritaires de la recherche en matière de l’EFTP dans l’Afrique Centrale ; renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles des responsables nationaux de la coopération et partenariat sous régional de relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique centrale ; installation des membres des bureaux nationaux (comités de pilotages) des réseaux nationaux des acteurs de l’EFTP des pays formant la coopération et partenariat sur la relance et redynamisation de l’EFTP en Afrique Centrale ; structuration et responsabilisation

 

Bibliographie

Ginestié. J. (2004). Structuration du système gabonais d’enseignements technologiques et de formations professionnelles : Un schéma directeur pour leur organisation, Libreville juin 2004.

Ginestié. J. (2005). Une éducation générale pour tous, une orientation professionnelle pour chacun. Proposition en vue de l’élaboration d’un schéma directeur du secteur éducatif gabonais. Mission d’expertise conduite par Jacques GINESTIE avec l’appui de l’Ambassade de France à Libreville mars 2005.

Mouity. C. (1998) La Formation des professeurs du Technique à l’ENSET de Libreville et à l’IUFM Aix Marseille. Thèse le doctorat nouveau régime en sciences de l’éducation Université de Provence, Aix- Marseille I 1998.

Mouity. C. (2005) La mise en place d’un cadre de recherche à l’ENSET : Comment former les enseignants au processus de la recherche afin d’initier les étudiants à la production des travaux de recherches ? Actes du colloque international : Éducation Technologie, Formation Professionnelle et du développement durable, Libreville mars 2005.

Mouity. C. (2006) Le centre UNEVOC ENSET-Gabon Libreville, contribution au séminaire Sous- Régional d’intégration pour centres Unevoc d’Afrique Central, 5-7 décembre 2006, Yaoundé, Cameroun.

Mouity C. (2007). L’enseignement Technique et les conditions de son enseignabilité : De la démocratisation de cet enseignement vers une éducation Technologique pour tous les élèves au Gabon du premier cycle des collèges et lycées de l’enseignement général. Norma- Tech, n°4, Libreville février 2007.

 

Textes institutionnels de référence

1992 : – XXVIème session de l’UNESCO-Convention sur l’Enseignement Technique, Paris-France, 10 novembre 1992 ;

1990 : PNUD- Conférence Mondiale sur l’éducation pour tous, Jomitien-Corée, Mars 1990 ;

1997 : AIF/UNESCO : Sommet des chefs d’État et de Gouvernement-Décision sur la tenue des assises francophones de la formation professionnelle, Paris-France ;

1998 : UNESCO/CONFMEN- Assises francophones de la formation professionnelle, Bamako, 26-29 Mai 1998 ;

1999 : UNESCO- 2e congrès international sur l’enseignement technique et professionnel, Séoul-Corée, 26 au 30 Avril 1999 ;

11- UNESCO/OIT- Recommandations révisées sur l’enseignement technique et professionnel pour le 21e siècle, Paris-France, 2002 ;

2003 : Banque Mondiale/CIEF- Conférence Internationale sur l’enseignement technique et la formation professionnelle, Sèvres-France, 16 au 18 décembre 2003 ;

2004 : UNESCO : 3e Congrès International sur l’enseignement technique et professionnel, Bonn- Allemagne, Octobre 2004.

Figure 1 : vision globale du système éducatif gabonais

Figure 1 : vision globale du système éducatif gabonais

Figure 1 : vision globale du système éducatif gabonais

Figure 2 : implantation des établissements scolaires

Figure 2 : implantation des établissements scolaires

Figure 2 : implantation des établissements scolaires

 

Résumé

La mise en place d’un partenariat sous-régional, concernant l’éducation et la formation technique et professionnelle en Afrique centrale, met en évidence des problèmes communs aux sept pays de la CEMAC. L’EFTP adapte difficilement ses structures internes aux contraintes locales de l’emploi, aux évolutions et mutations rapides des économies des pays, pour produire du développement. Cette question a été discutée au cours d’un séminaire organisé par le centre Unevoc-Unesco à Yaoundé (décembre 2006). L’objectif était de voir quelle contribution l’EFTP peut apporter aux renforcements des capacités pour lutter contre la pauvreté. Cette communication rend compte des échanges partagés entre quatre pays de la sous-région (Cameroun, Gabon, Congo, RDC) qui veulent encourager l’identification et la recherche de solutions communes aux problèmes qui minent ces pays, principalement la lutte contre la pauvreté. La première partie fait le point sur la genèse du partenariat : échanges qui visent une meilleure lisibilité des systèmes de l’EFTP ; et une prise en charge des actions de réformes, de restructuration ou de refondation. La seconde examine les chances de succès, en termes de modification des structures, des méthodes et des pratiques, que le partenariat peut produire aux échelons nationaux et de la sous-région.

Mots-clés : enseignement technique, EFTP, partenariat, CEMAC, Afrique Centrale

 


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