THÈME 1 : FINALITÉS ET CURRICULA DE FORMATION
La définition de curriculum de formation est directement liée aux finalités assignées à la formation.
La finalité d’une formation professionnelle vise l’acquisition d’un niveau de compétences professionnelles qui ne saurait se résumer à l’exécution de quelques routines professionnelles élémentaires et à la maîtrise de quelques techniques.
Elle suppose également de s’appuyer sur des savoirs technologiques qui permettent de donner du sens aux routines professionnelles et aux techniques, dans une perspective d’amélioration, d’accroissement et de capitalisation. Si les premières peuvent être acquises dans des systèmes de formation par compagnonnage et/ou par imitation, les secondes supposent d’être considérés comme des objets d’étude, inscrits dans des progressions, organisés en curricula qui explicitent un avant et un après dans une dynamique sociale de valorisation des apprentissages. De fait, telle organisation curriculaire valide dans tel contexte social ne saurait l’être dans tel autre.
Ce sont ces mises en œuvre qui seront interrogés dans ce colloque, notamment au travers des interactions entre ces organisations de formation et la formation des enseignants ou des formateurs chargés de ces dispositifs de transmission.
DESCRIPTION DE PRATIQUES ET ORGANISATION DES FORMATIONS – ALONE OMER
PRACTICES’ DESCRIPTION AND ORGANIZATIONS OF VOCATIONAL TRAINING
Proviseur – Lycée technique JFO – Port-Gentil, Gabon
SUMMARY
The objective aiming at creating a network of educational establishments technological and vocational training of the African countries, leads us to carry out some thoughts about the practices of the formations and their organization (For which? Why? By which? And how?) that is in an asymmetry between the axis of formation of the technological or vocational training centres, and the axis of qualification of the industrialists via the companies (see directing diagram). Here, it is a question of privileging a great polyvalence, having to make the « Ego » adapting its knowledge and notional assets, within a continual change of the technological framework.
The dumbness of the actors (Schools/Companies) creates a distance between the formations technological or professional training, and the industrial applications In this direction, the knowledge of technical-vocational areas must be organized from the point of view of well defined results which apply to particular domains. And in order to « a social practice is described in term of transmissible knowledge », the training organization must integrate the concept of knowing such as it is perceived in the professional environments, i.e. in term of competencies.
UN RÉSEAU D’ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE
L’objectif visant à créer un réseau d’établissements d’enseignement technologique et formation professionnelle des pays africains, nous conduit à mener une réflexion sur les pratiques des formations et leur organisation devant aboutir vers une autonomie de nos systèmes éducatifs.
LA FORMATION, POUR QUI, POURQUOI ?
En partant du postulat selon lequel les emplois souvent proposés par les industriels ne relèvent pas toujours d’une qualification décrite précisément et pouvant faire l’objet d’une formation professionnelle adaptée, il nous apparaît donc judicieux de nous interroger sur la formation (pour qui ? Pourquoi ? Par qui ? Et comment ?) au regard de l’asymétrie entre l’axe de formation des lycées technologiques, des centres de formation professionnelle et l’axe de qualification des industriels via les entreprises (voir schéma directeur).
La formation : Pour qui ? Pour l’homme, pour la société. Pourquoi ? Pour que l’homme agisse dans la société en tant que rayon d’action et agent du développement. Par qui ? Par les lycées technologiques et les centres de formation professionnelle en association avec les industriels. Comment ? En réalisant le “ phasage ” entre l’actrice formation formelle (école) et l’acteur de qualification (entreprise). L’homme, l’école, l’entreprise, forment un tout sociétal fonctionnel qui se veut harmonieusement réglé, en une sorte d’équilibre. Pour ce faire, les lycées technologiques et les centres de formation professionnels doivent en tout premier lieu, privilégier l’acquisition des savoirs scientifiques, technologiques et professionnels directement utilisables dans les contextes sociaux des pays africains qui notons-le, sont essentiellement consommateurs de technologies. La tendance encyclopédique des programmes technologiques et professionnels actuels font de nos établissements une sorte de sanctuaire d’un savoir mémorisé échappant à la congruence avec les réalités concrètes des technologies industrielles, ce qui est véritablement à prohiber.
Pour l’Afrique d’aujourd’hui, la formation se doit désormais d’être axée pour apprendre à penser selon la dimension sociale mutante, de peur de transformer le “produit ” élève, en mémoire ayant acquis des mécanismes cognitifs coupés de leur sens réel. Il faut former des hommes et des femmes ouverts à l’humanisme technique et scientifique propre à la dimension africaine, pour faire face au besoin qu’exige l’essor du développement. Ainsi, pour atteindre cette perspective, les objectifs de formation doivent être clairement exprimés et conçus ensemble par les acteurs du monde de la formation et ceux du monde industriel.
LES DIFFÉRENTS ACTEURS
Ici, dans la pratique organisationnelle de formation, il s’agit de privilégier une grande polyvalence devant rendre le “ sujet ” capable de contextualiser ses savoirs et acquis notionnels, dans un cadre technologique en perpétuelle évolution. On se doit donc d’offrir à chacun, selon ses aptitudes, une formation polyvalente qui le préparera à la compréhension de sa société ainsi qu’à son adaptation. De ce point de vue, il est aisé de dire et d’affirmer que la prise en compte de la dimension polyvalente évitera de former des “ produits ” au profil pointu, incapables de s’adapter à des données nouvelles. Mais, cette approche qui ressemble à un processus d’adaptation de l’école à la société, n’est réalisable que dans la mesure où l’on offre à l’école formatrice, des besoins de formation spécifiques pour s’arrimer à la qualification recherchée par les employeurs. Or, la génération d’emplois nouveaux induits par le développement exponentiel des technologies, requiert un phasage entre la formation donnée et la qualification requise. Le mutisme des acteurs (école/entreprise), crée une distanciation entre les formations technologiques et professionnelles et les applications industrielles, ceci parce que l’Afrique n’a pas jusqu’à lors pensé à former techniquement une ligne directrice adaptée à son contexte.
Il apparaît dès lors clairement que les acteurs industriels offrent des pistes d’orientation aux acteurs de formation, pour que ces derniers réalisent la symétrie recherchée, dans l’optique d’accoucher d’une école mutante. Le différentiel entre l’emploi proposé et le métier certifié oblige les industriels à former parfois à dessein dans “ le tas ”. Ainsi, les acteurs industriels ne sauraient s’absenter des processus visant à construire des pratiques de formations adéquates, d’autant plus que la construction des savoirs participe à l’intégration socioculturelle et professionnelle de l’individu. Nos lycées technologiques et nos centres de formations professionnelles donnent aux élèves un savoir parcellisé, spécialisé et sélectionné que les industriels observent en situation professionnelle ; et, ce savoir est tributaire de l’organisation du monde industriel dans lequel il s’applique et s’exerce.
En ce sens, les savoirs technico-professionnels doivent être organisés dans une perspective de résultats bien définis qui s’appliquent à un contexte précis. Par conséquent, l’organisation des pratiques de formation en tenant compte des déterminants opérationnels et techniques d’application de l’entreprise, doit avoir une vue sur les situations professionnelles réelles, lesquelles ne sont pas des constantes, mais plutôt des variables qui se doivent d’être transmissibles. Et pour “ qu’une pratique sociale soit décrite en terme de savoirs transmissibles ”, le milieu formateur doit intégrer la notion de savoir telle qu’elle est perçue dans les milieux professionnels, c’est-à-dire en termes de compétence. Or, la compétence, qui se réfère à des capacités, est un savoir mobilisé pour réagir dans une situation donnée. D’où la prise en compte des aspects et de la dimension du monde du travail dans la visée que se propose le présent colloque.
En savoir plus sur RAIFFET
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.